Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars est un RPG hack’n’slash développé conjointement par Tamsoft et Compile Heart, soit les studios à l’origine des deux séries représentées au sein de cet opus (à savoir Senran Kagura et Neptunia).

Sorti initialement en novembre 2021 sur PS Vita, le titre est passé relativement sous les radars avant de revenir dans un portage sur Switch en avril 2022… pour connaître de nouveau le même sort.

Mais si les deux licences sont relativement inconnues en Occident, ce sont au Japon de véritables institutions. Cet opus marque donc, pour les fans, une collaboration importante. Alors pour nous, pauvres Occidentaux, le jeu est-il au niveau ?

Naruto au pays des Boobies

Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars prend place dans un univers fictif médiéval fantastique nippon. Plutôt que de se contenter d’une vulgaire intrigue à base d’univers parallèle, les développeurs ont ici pris le parti de créer une histoire totalement originale, tout en retirant une bonne partie du lore des deux licences précitées.

Ainsi, vous retrouvez deux clans de Ninjas se livrant une guerre sans fin afin de déterminer lequel est le meilleur. Chacun est, comme vous pouvez vous y attendre, défendu par les héroïnes des séries collaborant pour cet opus.

D’un côté, vous avez donc Neptune, Noire, Blanc et Vert (dans leur forme Déesse) et, de l’autre, Asuka, Homura, Yumi et Miyabi. Une belle brochette de guerrières surpuissantes prêtes à en découdre avec force et violence.

Mais, alors qu’elles s’adonnaient joyeusement à un énième pugilat tout sauf gracieux ; voilà que débarquent des robots ninja issues d’un troisième clan, accompagnés de monstres !

Les héroïnes n’ont d’autres choix que de mettre leur rivalité de côté pour mieux s’unir face à ce nouvel envahisseur surpuissant. Bien plus tard dans l’aventure, l’équipe s’agrandit en accueillant deux nouvelles guerrières inédites, spécialement conçues pour le jeu.

Entièrement en anglais, Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars ne brille pas particulièrement par sa profondeur scénaristique. Il cherche plutôt à tout prix des prétextes pour alterner entre ses figures emblématiques et les iconiser au maximum, sans jamais donner l’ascendant à l’une ou à l’autre.

En résulte un scénario un poil décevant, qui se contente de mettre en lumière quelques personnages tour à tour afin que chacune ait le même temps d’antenne, comme autant de stars de la télé-réalité avides de caméra.

Bien entendu, les deux licences sont également (et surtout) réputées pour flirter dangereusement avec l’Ecchi. Et si, contrairement à un Mugen Souls Z, rien d’explicite n’est jamais montré ni suggéré ; attendez-vous à une mise en scène essentiellement pensée pour mettre en exergue les attributs particulièrement généreux de toute cette petite bande.

Porté de la version PS Vita, Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars demeure un jeu franchement agréable à la rétine et parfaitement dans la moyenne de ce que la petite dernière de Nintendo propose habituellement.

Les protagonistes ont bénéficié d’un soin tout particulier, que ce soit en termes de character design, de modèles 3D ou simplement de dessins.

Les décors sont en revanche quelque peu en retrait et généralement bien vides, faits de couloirs étriqués et d’arènes minuscules où combattre, composés de textures baveuses et de murs empêchant tout arrière-plan.

Est-ce gênant ? Pas particulièrement, d’autant que clairement les personnes qui vous diront « moi, je joue avant tout à Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars pour la beauté de ses décors » ne sont guère dignes de confiance.

Ninjutsu’em’all

Venons-en au cœur du jeu, à savoir son gameplay. Essentiellement pensé comme un A-RPG plutôt orienté pugilat nerveux et fluide ; Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars dispose d’un système de combat particulièrement intense pour satisfaire vos envies de découper du monstre par cargaison.

Simple à combattre, la maniabilité est clairement à la portée de tous et s’avère redoutable et efficace, d’autant qu’elle est strictement identique quelque soit le personnage joué.

Concrètement, au début de chaque niveau, vous devez choisir deux protagonistes qui font office d’équipe. Lors de l’exploration, un seul est jouable à la fois, mais vous pouvez en changer à loisir à l’aide de la touche directionnelle bas.

Vous allez ensuite vous balader au sein de zones labyrinthiques étriquées entrecoupées d’arènes plus larges dans lesquelles vous attendent des ennemis ; dans la plus pure tradition de ce qui se faisait à l’époque sur PS Vita. Une découpe qui peut sembler archaïque mais qui se justifie pleinement eu égard de la puissance de la console.

Certes, sur Nintendo Switch les choses ont évolué depuis ; mais ce serait oublier que Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars n’a pas la prétention d’être un Remake (ni même un remaster), mais un simple portage.

Bref revenons-en aux faits. Lorsque vous rencontrez un (ou plusieurs) ennemis, vous les attaquez avec la touche Y pour effectuer des combos allant jusqu’à 5 coups. B vous permet de sauter, A de vous protéger et enfin Y d’effectuer un saut d’esquive par l’arrière tout en jetant un kunai.

Chaque héroïne dispose également d’une belle brochette de coups spéciaux parfaitement en accord avec leur arme principale. Pour les utiliser, il suffit de maintenir la touche « LB » enfoncée puis de sélectionner l’une des quatre techniques équipées via les boutons associés.

Oui, une prise en main très classique qui ressemble trait pour trait à la quasi-intégralité des jeux du genre sans chercher à proposer plus ou différent.

Mais si Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars ne brille pas par son originalité, il faut lui reconnaître une pure maîtrise des codes du genre, ainsi qu’une foultitude de petites idées absolument magiques qui rendent l’exploration autant que les combats particulièrement agréables.

Déjà, vos héroïnes répondent au doigt et à l’œil, sans la moindre petite latence. À chaque instant, vous avez ce sentiment de contrôler parfaitement votre personnage dans la moindre de ses actions, jusque dans le switch d’avatar ou dans les esquives.

Ensuite, le jeu ajoute une sorte de lock automatique invisible, qui a pour conséquence de cibler l’ennemi le plus proche lors de l’utilisation de n’importe quelle attaque (y compris à distance ou via les techniques). Autrement dit, vos coups portent rarement dans le vide et vous ne ragez de fait pas de gaspiller inutilement vos ressources. Une excellente idée non invasive qui change totalement la donne une fois en combat.

Chacun des dix personnages jouables se manie donc de la même manière, tout en bénéficiant de spécificités uniques liées à leur équipement. Noir et ses couteaux ont une portée plus courte, mais bien plus de mobilité ; là où Blanc est armée d’un bâton et peut plus facilement se défaire d’un groupe entier.

À intervalles réguliers, vous allez également être confronté à divers boss. Et là encore, les développeurs ont tout fait pour vous proposer un excellent défi, que ce soit en termes de difficulté ou de proposition de gameplay.

Chacun de ces ennemis dispose, en plus de sa barre de vie, d’une jauge de « break ». Une fois vidée, il est étourdi durant un instant et prend plus de dégâts. Une mécanique certes aujourd’hui classique, mais qui fonctionne parfaitement dans le titre et apporte une petite couche de stratégie supplémentaire fort agréable une fois manette en main.

On prend les mêmes…

Malgré ses incroyables qualités et le soin tout particulier dont il a bénéficié, Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars est loin d’être un titre qui va faire l’unanimité auprès des joueurs.

Ses défauts ne sont guère importants, mais peuvent cependant s’avérer rédhibitoires pour une partie du public. Et le premier d’entre eux est assez symptomatique de ce type de production : le jeu se repose sur ses acquis et ne cherche jamais à se renouveler.

Bien qu’il ne soit pas particulièrement long (environ une quinzaine d’heures), Neptunia X Senran Kagura: Ninja Wars se montre rapidement redondant au fur et à mesure que les missions s’enchaînent. La boucle de gameplay est systématiquement la même, sans jamais proposer la moindre petite évolution ni subtilité.

Et vu que les niveaux sont minuscules, cloisonnés et disposent d’un level-design assez rachitique ; rien n’est réellement fait pour tenir le joueur (sinon le gameplay des combats).

J’aime

L

Un système de combats vraiment amusant et intense

L

10 héroïnes très différentes

L

Une très belle direction artistique

L

Un portage globalement réussi

L

Une intrigue originale et travaillée

J’aime moins

K

Un peu redondant au bout d’un moment

K

Uniquement en anglais

K

Des niveaux corridors