Initialement sorti en 2012 sur PlayStation 3, Mugen Souls est un JRPG développé par l’équipe désormais incontournable de Compile Heart. En son temps, le jeu avait été accueilli correctement, tant par la critique que les joueurs.

En ce 27 avril 2023, sous l’édition d’EastasieSoft, le titre revient dans une version « complète » sur Nintendo Switch. Et une fois n’est pas coutume avec l’éditeur, c’est un travail remarquable qui nous est livré… bien que manquant un poil de finitions.

Editeur(s)
Eastasiasoft
Sortie France
27 avril 2023
PEGI
+18 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

Sept mondes de couleurs

Mugen Souls vous met dans la peau de la Déesse Chou-Chou. Après une brève présentation de l’univers, vous retrouvez cette dernière… sur scène, accompagnée par sa servante Altis.

Les deux jeunes femmes performent comme jamais, dansant et chantant leur envie inexpugnable de dominer les sept mondes devant un public endiablé de sbires envoûtés. Après s’être autant dépensée, quoi de mieux qu’un bon bain en se servant d’un « Shampuru » (une sorte de lapin) pour se nettoyer ?

Mugen Souls est une production typique de Compile Hearts. Préparez-vous à entrer dans ce que le Japon peut produire de plus singulier, étrange… autant qu’indécent. Mais je reviendrai sur ce point ultérieurement.

Le titre est, comme c’est souvent le cas avec le studio, écrit avec soin. Les ressorts humoristiques s’enchaînent sans discontinuer ni vous laisser reprendre votre souffle. Que ce soit par des dialogues ciselés n’hésitant jamais à briser le quatrième mur lorsque vous vous y attendez le moins, des situations cocasses ou totalement capillotractées ou encore par l’intermédiaire de son héroïne.

Chou-Chou est présentée sous les traits d’une enfant, son design « chibi » et « moe » contrastant drastiquement avec une personnalité dominatrice de psychopathe aux ambitions démesurées. Dans le plus pur esprit de ce que le studio livre habituellement, elle peut se montrer tantôt insupportable, tantôt adorable ; mais toujours avec cette « touche de folie » débridée.

Agréable à suivre, Mugen Souls ravira sans nul doute les habitués des productions signées Compile Heart. Pour les autres… accrochez-vous. Leur univers est souvent très particulier.

Bien entendu, l’humour omniprésent rend les choses bien plus agréables à suivre ; d’autant que vous incarnez clairement les méchants. D’ailleurs, vous allez régulièrement rencontrer le « héros », qui sert ici d’antagoniste (et n’hésite pas à entrer chez les gens sans vergogne et à briser les vases).

Malheureusement toujours intégralement en anglais, Mugen Souls est à réserver uniquement à ceux disposant d’un bon niveau tant ses dialogues sont nombreux et son niveau de langage disparate (parfois soutenu, à d’autres moments familier).

Des combats incroyablement nerveux

Comme dans tout JRPG, Mugen Souls propose son lot d’affrontements lors de votre quête pour dominer les sept mondes. Et autant le dire tout de suite : le système de combat du titre est une petite merveille d’inventivité.

Au premier abord, Mugen Souls ressemble cependant à tous les autres : vous déplacez vos personnages dans une zone restreinte afin de les approcher (ou au contraire de les éloigner) de vos adversaires.

Une fois à portée, libre à vous d’utiliser vos attaques ou compétences pour infliger des dégâts. Les tours sont déterminés par la vitesse des différents protagonistes ; et une barre de progression située en haut de l’écran vous permet d’un simple coup d’œil de comprendre qui sera le suivant à agir afin de préparer vos stratégies.

Mais là où Mugen Souls brille, c’est grâce à son héroïne. Chou-Chou peut en effet utiliser, à tout moment, une technique spéciale qui lui est propre : le Moe Kill. Cette dernière est symbolisée par une succession de trois mots que vous devrez choisir afin de créer la combinaison la plus « Moe » possible. Chaque mot va influer sur les émotions de votre cible qui, s’ils concordent avec les phrases ainsi créées, aura une incidence précise sur son envie de se battre.

Représentée par un « Peon Meter », cette fonctionnalité vous permet à loisir en cas de succès de transformer n’importe quel adversaire (sauf les boss) en mignon au service de Chou-Chou.

Ces derniers sont ensuite utilisables lors desdits affrontements pour vous prêter main-forte, ou invocables via des techniques qui ne sont pas sans rappeler celles de la série Final Fantasy. Une excellente idée qui, à elle seule, rend ce système de combat particulièrement dynamique et nerveux.

Mais Mugen Souls ne propose pas que des combats classiques, loin de là. Car Chou-Chou et ses sbires se déplacent dans un bateau volant et ne sont pas seuls à écumer les cieux ! Régulièrement, vous allez donc entrer dans des phases de batailles épiques à bord dudit vaisseau.

Ces affrontements se font via un principe de « shifumi » très simple à comprendre mais bien plus difficile à appréhender, vu qu’une grande partie d’aléatoire peut venir gâcher en partie l’expérience. Certes, vos alliés peuvent également vous donner des indications sur ce que prépare votre adversaire ; mais ces dernières sont souvent insuffisantes.

Une exploration réussie

Sur les différents mondes que vous allez visiter (et conquérir), de grandes zones sont à votre disposition. Si généralement votre quête principale consiste simplement à rejoindre un lieu précis ; une jauge de « domination » vous indique à quel point vous contrôlez la région. Libre à vous alors d’agir pour une maîtrise totale, ou simplement de vous contenter de suivre la quête principale.

Chaque continent est dirigé par dix Maîtres plus ou moins dissimulés, que vous allez devoir débusquer en trouvant divers indices. Et, une fois trouvés… il va falloir les charmer.

Chacun a des goûts… particuliers, toujours dans le ton et l’humour si spécial propre à Compile Heart. Certains aiment être dominés, d’autres veulent une maîtresse mignonne, joyeuse, etc. Et une fois encore, Chou-chou démontre tout son talent en pouvant adopter huit « personnalités » différentes.

À vous de déterminer laquelle parmi la bipolaire, l’écervelée, la sadique, l’égoïste, la masochiste, la laconique, l’hyperactive ou la gracieuse vous allez incarner. En cas de succès, le chef est séduit et se plie à votre volonté. Dans le cas contraire, vous devez le combattre pour contrôler sa région.

Enfin, vous allez également rapidement arriver dans le Mugen Field. Cet endroit, sorte de tour de 100 étages, vous propose de parier des Mugen Points pour gagner un nombre considérable d’expérience en un temps record… à condition de parvenir à vous défaire des ennemis qui y sont présents. Tous les 10 paliers, une zone sécurisée vous permet de vous reposer et d’acheter diverses compétences.

Un contenu gargantuesque

Quoi que l’on pense de Compile Hearts, ces derniers ne vous prennent clairement pas pour des pigeons. En effet, Mugen Souls vient dans cette édition Nintendo Switch accompagné de l’intégralité des DLC parus à l’époque.

De l’argent, des objets très utiles, des armes exclusives, de nouveaux défis, missions secondaires, modes de jeux (comme un « boss rush »), équipements, des doublages japonais, de nouveaux cosmétiques…

En faire la liste serait bien trop long. Mais c’est un total pharaonique de 70 DLC qui sont, d’emblée, accessibles dans le jeu. Cerise sur le gâteau : libre à vous des les activer ou non directement via le menu avant de lancer votre partie.

Dans ce test, je n’ai malheureusement fait qu’effleurer tout le contenu que propose Mugen Souls. C’est un jeu d’une vie qui, si vous adhérez à son concept, est capable de vous tenir en haleine durant des centaines d’heures, sinon plus encore.

J’aime

L

70 DLC inclus

L

Un système de combat ultra fun

L

Le Moe Killer, tout simplement une idée de génie

L

L'exploration, très plaisante

L

Un humour omniprésent

L

Le Mugen Field, très addictif

J’aime moins

K

Les cinématiques ne sont pas sous-titrées

K

Uniquement en anglais

K

Certains passages un poil trop pervers

K

Les batailles aériennes, trop aléatoires