Taito Milestones 2 | Le Test

Taito Milestones 2 est une compilation de 10 classiques de l’éditeur nippon, sortie le 31 août 2023 en exclusivité sur Nintendo Switch.

Après une première compilation, disponible depuis mai 2022, comprenant des titres légendaires tels que The Ninja Warriors ou encore Qix ; cette seconde est-elle à la hauteur de son prix ? C’est ce que nous allons découvrir immédiatement.

Le titre se lance sans la moindre fioriture. Pas de présentation ni d’introduction. Pas même de loading screen. Vous vous retrouvez immédiatement sur le menu de sélection des jeux.

Comme dans la première itération, ce sont bel et bien dix titres issus des classiques de l’arcade qui vous sont proposés via un écran fixe d’une sobriété affligeante.

On aurait été en droit de s’attendre à quelques animations, des bonus exclusifs (petit historique, infos utiles, images des bornes, etc.) ou même des options, mais non. Seulement les dix jeux, séparés sur deux lignes.

Ce manque de considération pour les amateurs d’Arcade, seule et unique cible de ces compilations, laisse tout de même assez perplexe.

Émulé à partir de The Arcade Archives, chaque titre se lance selon une structure préétablie. Tout d’abord, c’est un écran vous rappelant les commandes qui vous est présenté. Certes traduit en français, ce dernier souffre cependant d’un défaut majeur : certaines commandes sont fausses !

Ainsi parfois vous verrez qu’il est possible d’utiliser certaines armes via la croix directionnelle… alors que cette dernière sert à vous déplacer.

Titres issus de l’Arcade obligent, la majorité des touches des Joy-Con ne sont tout simplement pas utilisées. Par chance, vous avez la possibilité d’attribuer les commandes de votre choix via le menu « + ».

Transition toute trouvée, ce bouton vous permet d’accéder à un « Menu options » également disponible en français. De là, vous allez pouvoir gérer énormément de paramètres afin de personnaliser vos parties.

Là encore, ce menu est identique pour l’ensemble des 10 jeux. Ajout de filtres, redimensionnement de l’image, nombre de vies, niveau de difficulté, manuel… les possibilités sont nombreuses, mais toujours dans une sobriété maladive et n’apportent clairement pas suffisament d’amélioration.

C’est également là que vous pouvez gérer vos sauvegardes d’états, comme sur tout bon émulateur qui se respecte. Pour ceux qui ne sont pas habitués à cette fonctionnalité, sachez qu’elle vous permet de sauvegarder quand bon vous semble.

Autre point négatif : contrairement à d’autres portages de jeux Arcade, Taito Milestones 2 ne propose pas de sauvegarde à la volée ni d’options de rembobinage pour corriger une erreur fatale.

Taito fait partie de ces entreprises légendaires. Née en 1953 au Japon, elle est l’une des plus célèbres du pays en termes d’arcade. C’est notamment à cette dernière que nous devons des jeux comme Space Invaders ou encore Bubble Bobble.

Après un rachat catastrophique de la part de Square Enix, Taito a perdu de sa superbe. Aujourd’hui, l’entreprise ne comporte plus que 10 employés, et se concentre essentiellement sur le portage des classiques sur smartphone ou sur les réseaux sociaux.

Cette compilation n’est rien d’autre qu’un amalgame de dix titres plus ou moins cultes de la firme portés par Hamster (les développeurs de The Arcade Archives).

Quid des jeux, justement ? valent-ils le coup ? Eh bien… oui et non. Tout dépend de votre passion pour l’arcade, et de votre envie d’emporter ces titres partout.

Pour ce qui est de la qualité de cette sélection, elle est clairement en dents de scie.

Les bons jeux :

The New Zealand Story : ce titre, sorti en 1988, est indubitablement le meilleur de cette compilation. Il s’agit d’un jeu de plateforme dans lequel vous incarnez un Kiwi, sorte de gros poussin jaune, dans une quête pour sauver ses amis. Avec son gameplay sympathique, son level design qui ose la verticalité et ses mécaniques amusantes, c’est le jeu qu’il ne faut pas manquer dans Taito Milestones 2.

Darius II : quel amateur de shoot’em’up ne connaît pas la série Darius ? À l’époque, ce titre avait surpris par les dimensions gargantuesques de sa borne. Il ne reste malheureusement qu’un bon shoot’em’up, bien que très classique.

Liquid Kids : Encore un jeu de plateforme mettant en scène un animal. Cette fois-ci, vous incarnez un hippopotame devant sauver sa belle à l’aide d’un pistolet à bulle capable de geler vos ennemis.

Kiki Kakai : Voilà un jeu à la fois fun et original. Kiki Kakai est un shoot’em’up qui place son intrigue dans le Japon féodal. Vous y incarnez un jeune prêtre combattant des démons issus du folklore nippon. Avec ses graphismes très mignons, ses musiques chiptunes reprenant des thèmes traditionnels et son concept ; Kiki Kakai fait partie du top de cette compilation.

Gun Frontier : Troisième shoot’em’up à justifier l’achat, du moins si vous êtes amateur. Gun Frontier est l’adaptation du manga éponyme. Particulièrement dynamique en proposant des ennemis sur deux plans différents, le titre a un fort goût de reviens-y.

Metal Black : un dernier shoot’em’up, également très original. Proposant des animations 3D, une excellente mise en scène post-apocalyptique, des ennemis innovants et des mécaniques de jeux vraiment sympathiques (comme la recharge de votre canon via des bonus qui influent également sur la puissance de vos armes).

Les autres :

Ben Bero Beh : un titre qui vous met dans la peau d’un super-héros pompier devant sauver sa douce des flammes d’un immeuble. Très proche de ce que pouvait proposer le premier Donkey Kong, le titre a incroyablement mal vieilli.

The Legend of Kage : Sorte de run’n gun du pauvre, vous y incarnez un ninja devant sauver une princesse enlevée. Le concept est simple : courir vers la sortie tout en esquivant ou en combattant les ennemis. Très pauvre dans ses mécaniques, à des années-lumière de Shinobi (pour ne citer que le plus célèbre), il aura bien du mal à vous amuser plus de quelques minutes.

Solitary Fighter : entre le jeu de combat et le beat’em’all, Solitary Fighter est un jeu particulièrement lent et mou dans lequel votre héros enchaîne simplement les affrontements en un contre un, sans aucune technique spéciale ni autre mécanique un peu avancées.

Dinorex : La bouillie de pixels ultime de cette compilation. Vous jouez une femme en petite tenue dirigeant un dinosaure dans un jeu de combat inmaniable, caricatural, laid et particulièrement mauvais.

Dix jeux, dont quatre sont devenus tout simplement injouable aujourd’hui. Bien que les six meilleurs soient des incontournables qui sauront vous procurer bien du plaisir, le prix de cette compilation (environ 40€) est difficilement justifiable en l’absence de grosses productions signatures de l’entreprise ni d’ajouts significatifs.

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