Uragun | Le Test

Uragun est le tout premier jeu du jeune studio polonais Kool2Play. Situé à Varsovie, ce dernier s’est positionné sur le segment très compétitif du Roguelite. Un choix certes audacieux, mais qui paradoxalement lui va comme un gant…

Uragun se présente donc comme un shooter Roguelite futuriste dans lequel vous incarnez un Mecha se réveillant dans une cité en ruine. Sans aucun souvenir de son passé ni des événements qui ont conduit le monde dans un tel état, il avance avec un seul objectif : retrouver sa pilote disparue.

Si vous êtes à la recherche d’un scénario profond, passez votre chemin. Pour le plot, ça s’arrête là : le monde a été réduit en cendres par des machines devenues folles, et vous seul pouvez les arrêter durant votre périple. Voilà.

Pourtant, Uragun dispose d’une singularité à nulle autre pareille : l’écoute de l’équipe de développement envers sa communauté. Car là est l’élément sans doute le plus intéressant du titre : à la base, Uragun devait sortir en 2021. Mais les retours catastrophiques des joueurs sur Steam ont incité le studio à revoir pratiquement intégralement leur copie, tout en conservant ce qui avait visiblement plu à la plupart des joueurs.

Grand bien leur a fait, puisqu’Uragun est désormais disponible dans un état vraiment plaisant. L’ironie du sort a voulu qu’il en résulte un Roguelite. Soit un jeu où tout le principe est… de perdre pour mieux se relever.

Uragun se présente donc sous la forme d’un Top-Down Shooter, c’est-à-dire que la caméra suit votre héros du dessus. Vous vous déplacez avec ZQSD, la souris gère la caméra. Les clics gauche et droit servent à activer les armes principales et secondaires, F sert de touche d’action, E déclenche une attaque de zone ultime. Enfin, la barre d’espace permet d’effectuer un dash dans la direction souhaitée, qui sert tout à la fois d’esquive, de saut et à défoncer les murs… Il ne manque que la fonction cafetière, en somme.

Quelques essais sont donc nécessaires pour prendre totalement le contrôle du titre. Et le constat est aussi simple qu’il en a l’air : c’est excellent. Le mot est lâché. Nerveux à souhait, parfaitement jouissif et addictif au possible, chaque session s’enchaîne avec ce plaisir propre aux meilleurs représentants du genre. Vous esquivez, tirez, enchaînez les victoires avec un plaisir ininterrompu… jusqu’à la mort.

Uragun dispose de qualités indéniables. Malgré la pléthore d’ennemis, l’action nerveuse et intense, le titre demeure toujours parfaitement lisible et les indications à l’écran limpides.

Clairement, le studio a mis les petits plats dans les grands pour vous offrir un jeu vraiment qualitatif et bigrement plaisant… mais également très frustrant.

Car oui, qui dit Roguelite dit également Die & Retry. Et Uragun ne fait pas exception à la règle.

Lors de vos sessions, vous tomberez régulièrement sur des ressources vous permettant, à des points précis, d’améliorer votre Mecha sous toutes les coutures : nouvelles armes, mods de capacités, augmentations de vos stats… Les possibilités sont nombreuses et diversifient le gameplay.

Bien entendu, Roguelite oblige, chaque mort vous renverra au point de départ. Vous conserverez néanmoins des points d’expérience utilisables dans un très large arbre de compétences permanentes.

On regrettera sans doute la lenteur de la progression de ce dernier, qui demande de (très) nombreux essais avant de débloquer la moindre petite amélioration, augmentant artificiellement la durée de vie du titre. Car oui, Uragun est un jeu difficile… très difficile, même. La progression est incroyablement lente, les combats ardus et les boss d’anthologie. Certes Top-Down Shooter, il s’oriente allègrement par moments du côté du bon vieux Shoot’em’Up des familles, vous noyant au cœur d’une tempête de boules colorées qu’il faut esquiver à l’aide du dash avec une maîtrise millimétrée.

Car ce fameux dash, non content de vous permettre d’esquiver, vous rend également invulnérable durant ce laps de temps. Quand je vous disais qu’il faisait tout sauf le café. Bien entendu, ce dernier ne peut être utilisé à loisir et demande un temps de recharge qui fait souvent la différence entre la vie et la mort.

J’aime moins