Détails
Genre

Roguelite | Donjon RPG

éditeur

Spike Chunsoft

Développeur

Spike Chunsoft

Date de sortie

27 Février 2024

Support de test

Nintendo Switch

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island est la dernière itération de la célèbre franchise Shiren the Wanderer, plutôt méconnue en occident mais monumentale au Japon.

Monumentale, le mot est faible. Car derrière cette licence se dissimule en réalité une autre, bien plus célèbre, que vous-même devez connaître via les Pokémon Donjon Mystère. Car oui, cette franchise, comme toutes les autres estampillées “Mystery Dungeon”, est en réalité une sorte de “spin-off” de Shiren ; dans le sens où c’est Spike Chunsoft qui est à l’origine du genre tout entier et “prête” sa formule à d’autres studios.

Second opus à sortir sur Nintendo Switch après le portage de Shiren the Wanderer: The Tower of Fortune and the Dice of Fate (initialement sorti sur Nintendo DS); The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island est le sixième (seulement oui) opus principal de la série, revenu après pratiquement treize années d’absence.

Tout le monde était donc en droit de s’attendre à un retour en force de cette licence majeure. Quid du résultat ? Voyons cela en détail…

Le choix le moins pire ?

Shiren The Wanderer : The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island prend place entre les épisodes 3 et 4 (sortis sur Wii), donc avant les événements du 5e (l’opus DS ayant eu droit à un portage sur Switch). Un choix de prime abord surprenant, eu égard des différentes dates de sortie et du joli succès de l’opus Switch; mais qui finalement prend tout son sens en termes de lore.

Vous incarnez toujours Shiren accompagné de son fidèle ami furet parlant Koppa qui, quelques mois après avoir quitté le village de Tsukikage, commence à faire des rêves étranges d’une île. Sur la fameuse Serpentcoil Island, un monstre particulièrement virulent vivrait et abriterait dans son corps un fabuleux trésor.

Dans leurs songes, Shiren et Koppa sont appelés par la voix d’une certaine fille (que les amateurs de la série reconnaîtront sans peine). Cette dernière semble littéralement enfermée dans le ventre de la bête. C’est donc à vous de partir la libérer de son tourment.

Pour ce faire, vous allez parcourir la fameuse île de long en large avec cet objectif en tête, sans pour autant passer à côté des dizaines de scénarios secondaires qui viennent émailler votre aventure.

Village de ninja, combats de pirates… c’est un festival de sous-intrigues qui arrive de temps à autre comme pour tenter vainement de réveiller l’attention du joueur. Vainement, oui; car jamais Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island ne parvient à vous tenir en haleine, que ce soit via son histoire principale ou par ses sous-intrigues.

Certes, le résultat est “sympathique” et relativement léger, baignant dans un jus qui semble venir tout droit d’une époque totalement révolue et sans réels enjeux… mais il est difficile de pardonner à une production de cette envergure, sortant en 2024, tentant de faire revenir une licence aussi légendaire sur le devant de la scène; de ne pas parvenir à ne serait-ce qu’à arriver au niveau de ses concurrents…

Et pour ne rien arranger, le titre de Spike Chunsoft arrive en occident uniquement en anglais. Si voir l’opus précédent, simple portage de l’opus DS, ne pas être traduit en français pouvait être excusable; là ce n’est plus le cas. Comment l’éditeur peut-il seulement espérer toucher un public très hermétique à ce genre si singulier en cloisonnant une partie du public ?

Certes les productions japonaises arrivent régulièrement chez nous uniquement dans la langue de Shakespeare; mais là il est question d’un Shiren… un Dungeon RPG qui ne contient pas un nombre considérable de texte. Le plus gros du travail, soit la traduction des objets et autres ressources, aurait très bien pu être confié à une IA pour un résultat plus que concluant (quitte à embaucher de vrais traducteurs pour les dialogues).

Visiblement Spike Chunsoft n’a pas tiré les leçons des autres studios qui, à l’image d’Atlus, peuvent toucher les étoiles du succès en investissant dans la localisation de leurs jeux.

Petite note personnelle : Comprenez bien que je suis particulièrement acerbe et critique car j’adore la licence. Shiren est une licence que j’ai découverte sur PsP avec le 3e opus, à l’époque uniquement en japonais. Et il est clair qu’en l’état, cet opus finira comme tous les autres arrivés chez nous par passer totalement inaperçu.

Une nouvelle direction… artistique

À l’occasion du nouvel opus, et comme pour montrer son entrée dans le monde moderne, Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island abandonne son habituelle magnifique 2D au profit d’une 3D… antique. Il n’y a littéralement, strictement, aucune autre façon de décrire les graphismes du jeu.

Le titre semble être un portage d’un opus PlayStation 2… et encore. Le moteur a l’air tout droit sorti de 3DS, et certainement pas d’avoir été développé spécifiquement pour Nintendo Switch en 2024.

Encore une fois, c’est un choix assez incompréhensible de la part de l’équipe de développement qui, avec le précédent opus, était parvenue à offrir une version remasterisée des graphismes 2D particulièrement savoureux des anciens opus.

Il en résulte un sentiment particulièrement étrange, comme si on avait perdu au change. Par chance, les graphistes ont toujours autant de talents et la direction artistique sauve littéralement Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island du naufrage.

L’île toute entière dispose de tas de biomes différents et va vous faire voyager dans de très, très nombreux décors différents. Plutôt que de vous imposer un seul et même donjon, les développeurs ont cette fois-ci opté pour une progression sur une carte avec de multiples embranchements.

Il faut également admettre un joli travail au niveau des animations, que ce soit des personnages humains ou des monstres, qui disposent de nombreux mouvements. Il en va de même pour les musiques ainsi que pour les bruitages, qui offrent une bonne immersion dans un Japon médiéval particulièrement réussi.

Le jeu des sept différences

13 ans. Treize longues années. C’est la durée entre les opus 5 et 6 de la licence… et même si les développeurs ont annoncé avoir voulu fournir l’expérience la plus proche des anciens opus possible, force est de constater que le résultat est… proche. Très proche. Trop proche pour réellement être acceptable.

Ainsi, l’intégralité du système est le même que celui des anciens jeux, sans la moindre petite différence. Que ce soit dans la manière dont sont générés les niveaux, leur taille, les mouvements, le système pour ramasser et équiper les objets… tout, sans exception, est littéralement repris du précédent volet ayant (pour rappel) déjà 13 ans.

Parmi les (rares) différences on peut citer l’affichage du nombre d’objets dans l’inventaire, très pratique pour voir l’état de votre encombrement; ainsi que de votre argent. Et… c’est tout.

Et là encore, la nostalgie à bon dos et peine à convaincre; surtout depuis que Pokémon s’est approprié la licence via ses Spin Off “Donjon Mystère” et la sortie du fabuleux remastered “Donjon Mystère DX” en 2020 sur Nintendo Switch.

Et là est le cœur du problème de Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island : ce dernier arrive à une époque où la franchise a été récupérée par des entreprises de talents qui sont parvenues à s’approprier son concept et à le sublimer. Outre Pokémon, c’est également Final Fantasy, Chocobo Dungeon ou encore Dragon Quest qui sont parvenus à proposer des contenus différents et bien mieux aboutis.

Nous étions de fait en droit d’attendre de ce retour de la licence bien plus de nouveauté, s’inspirant de tout ce qui avait été proposé jusqu’ici. Car en l’état, outre les quelques fans hardcore déjà amateurs de Shiren, nul ne peut être particulièrement convaincu.

Dark Shiren Souls

Pourtant, Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island tente de se différencier en proposant un tout nouveau concept pour le moins… singulier.

Contrairement à l’ensemble des autres Donjons Mystères, cet opus assume bien plus son côté Roguelite en vous imposant de recommencer chaque run sans aucun équipement et au niveau 1 après la moindre défaite.

Et quand je dis “sans le moindre équipement”, ce n’est pas un euphémisme. Shiren se lance dans l’aventure… littéralement sans arme ni bouclier, avec uniquement dans son inventaire un Onigiri.

Un choix un peu extrême, d’autant que contrairement à la majorité des Roguelites, Shiren the Wanderer: The Mystery Dungeon of Serpentcoil Island n’inclut aucune possibilité d’améliorer vos chances de survie… sinon les entrepôts.

Vous ne conservez rien, pas la moindre forme de monnaie pour (par exemple) améliorer le village de départ ou vous permettre d’augmenter vos statistiques.

Pour espérer atteindre la fin, il va falloir compter sur… la chance. La chance de trouver de bons équipements au bon moment. La chance de rencontrer un PNJ “livreur” dans un donjon, la chance d’avoir à ce moment précis une arme particulièrement puissante en double que vous pouvez lui confier afin qu’il le ramène à l’entrepôt où vous pourrez le récupérer ultérieurement.

La seule stratégie viable est donc d’enchainer en boucle les différents niveaux jusqu’à parvenir à stocker précisément les bons équipements pour pouvoir atteindre la fin du jeu.

Par “chance” les développeurs ont également inclus un système de “sauvetage”, soit la possibilité que des joueurs viennent sauver votre personnage afin de vous permettre de reprendre votre partie en cas de défaite….

Mais là encore, je ne vais pas m’étendre sur ce point tant cette fonctionnalité est ratée. Sauver un autre Shiren est d’une difficulté incroyable, n’apporte pratiquement rien en terme de récompense et littéralement personne ne le fait jamais…

 

Points positifs

L

De nombreuses sous-intrigues…

L

Une 3D qui a 15 ans de retard…

L

Empli de nostalgie…

L

Un épisode très agréable pour les fans…

points négatifs

K

… mais aucune de surprenante

K

… mais une D.A. plutôt réussie

K

… mais trop peu de nouveautés

K

… mais uniquement pour eux

K

Uniquement en anglais