Ah, Yakuza… une licence mythique qui a connu des hauts et des bas. Non pas de par la qualité de ses opus, généralement excellents ; mais bien par le traitement effectué. Tantôt les jeux arrivent en Occident, tantôt non. Certains sont traduits en français, d’autres n’ont pas cette chance.

Depuis une petite décennie d’ailleurs, la franchise est clairement mise de côté par SEGA qui n’a même plus pris la peine de les localiser, se contentant vaguement de les lancer à tirage limité chez nous… du moins, jusqu’au septième opus : Like a Dragon.

Véritable soft reboot de la licence, mettant en avant de nouvelles mécaniques ainsi qu’un nouveau héros, l’opus fut accueilli très chaleureusement par littéralement tout le monde, nul ne pouvant passer à côté des qualités intrinsèques d’un jeu tout simplement fabuleux.

Désormais connue sous le nom de Like a Dragon, la franchise a pris un tournant totalement différent. Le second opus de cette nouvelle ère est disponible depuis ce 26 janvier 2024 sous le nom « Infinite Wealth ». Et mes amis, autant le dire tout de suite : l’année commence déjà avec son GOTY.

Bienvenue au paradis !

Like a Dragon: Infinite Wealth vous propose de continuer les aventures de Ichiban Kasuga, héros du premier Like a Dragon… mais également, et c’est une grande première pour la licence, de Kazuma Kiryu.

Eh oui, avant de continuer plus avant sur la partie scénaristique du titre, il faut déjà faire un premier point (très) important : Like a Dragon: Infinite Wealth vous fait incarner non pas un, mais les deux héros emblématiques de la franchise.

De plus, il s’agit clairement d’une suite directe de Yakuza: Like a Dragon ainsi que de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name. Autrement dit et pour être parfaitement clair : n’espérez même pas profiter totalement du titre sans avoir terminé au préalable ces deux titres. Une contrainte supplémentaire qui ne sera clairement pas du goût de tous, mais qui est pourtant un impératif afin de pleinement comprendre tous les rouages de l’intrigue.

Certes, le titre propose un certain nombre de résumés, mais ceux-ci sont plus là pour se remémorer et ne suffisent clairement pas à saisir l’ensemble des références présentes.

Autrement dit, il est particulièrement difficile de parler de Like a Dragon: Infinite Wealth sans spoiler allègrement les événements des deux opus précédents. Ce qui serait totalement scandaleux vu la qualité de ces derniers.

Suite aux deux précédents opus, donc, Ichiban s’est rangé et poursuit une vie paisible d’employé chez Hello Work (sorte de boîte d’intérim), où il fait tout son possible pour aider les anciens Yakuza à se réhabiliter.

Bien vite cependant, les événements vont s’enchaîner et l’amener à la recherche de sa mère biologique en dehors du Japon… et plus exactement à Hawaï, dans la ville d’Honolulu.

Like a Dragon: Infinite Wealth est bien plus qu’une simple suite, c’est une sorte de fantasme absolu pour tout amateur de la saga qui va, tour à tour, vous permettre d’incarner les deux figures emblématiques de la série, réunies dans une relation très touchante de « mentor/élève ». Une franche réussite narrative qui aborde un nombre de thématiques conséquent, passant très simplement du rire aux larmes avec une aisance assez déconcertante.

Et il faut reconnaître au titre de ne pas être avare en références à l’ensemble de la franchise… ni de ne se focaliser que sur cela pour tenir le joueur en haleine. Plus qu’un simple amalgame des meilleures idées de la série, Like a Dragon: Infinite Wealth est bel et bien un jeu à part entière écrit avec un soin tout particulier et capable de tenir en haleine même les joueurs les plus exigeants.

Quand la parodie devient le cœur du gameplay

Tout comme dans le premier Like a Dragon, Infinite Wealth propose des combats non pas en temps réel, mais bel et bien au tour par tour. Plus proche d’un JRPG conventionnel que d’un « GTA-Like » comme les anciens opus de la franchise Yakuza ; le titre signe ici définitivement sa séparation avec le reste de la licence.

Mais le génie de Like a Dragon: Infinite Wealth vient bien de ce fameux système de combat qui, s’il reprend l’ensemble des codes des JRPG traditionnels, les rend étrangement réalistes.

Ainsi, outre les habituelles attaques, garde et compétences ; vos héros peuvent également faire appel à des « invocations » d’Acolytes… littéralement appel. Votre héros va passer un coup de fil pour faire venir des alliés iconiques issus des précédents opus de la franchise (ainsi que des nouveaux) afin d’effectuer une attaque dévastatrice. Amusant, donc… et diablement diégétique ; comme si le jeu cherchait à ramener les mécaniques inhérentes au genre à un stade plus terre à terre, réaliste.

Et il en va de même concernant les jobs, d’ailleurs. Mais ici, fini des usuels archétypes de guerrier, mage ou voleur, non. Vos héros prennent littéralement un job : plongeur, danseur, hôtesse, joueur de foot, ou même… SDF. Oui, vous jouez à Destin pour changer de vie, chaque job apportant son lot de compétences uniques tout aussi drôles qu’efficaces.

Bien entendu, ces phases de combats ne représentent qu’une partie (non négligeable) du titre sans pour autant en constituer le cœur. Au programme en sus ? Les habituelles évolutions de liens dans l’optique de débloquer des attaques combinées et boosts d’équipes via les éternels dialogues autour d’un verre, invitation, etc ; déjà bien implantés depuis Persona 3.

Côté durée de vie, Like a Dragon: Infinite Wealth s’en tire avec les honneurs via une intrigue qui nécessite environ 60 à 70h en ligne droite pour être bouclée ; et plus du double si vous espérez boucler l’ensemble des quêtes annexes et contenus additionnels.

Cet opus introduit les désormais classiques mini-jeux (karaoke, baseball, fléchettes, poker, mahjong, bornes d’arcades, etc) ; mais également des missions de « travail » telles qu’un hommage plus que plaisant à Crazy Taxi.

Rien de révolutionnaire sous le soleil, donc ; mais plutôt un aboutissement de la franchise par une maîtrise des codes du genre. Enfin ça, c’est avant de découvrir le petit « plus » du titre.

Qui a mis de l’Animal Crossing dans mon Yakuza ?!

Grosse nouveauté de Like a Dragon: Infinite Wealth, le mode Dondoko Island est sans nul doute l’aspect le plus surprenant (et addictif) du jeu. Vous allez rapidement vous retrouver dans un ancien complexe touristique laissé à l’abandon, sur une île désormais oubliée. Et Ichiban se prend subitement des envies de Valérie Damido… et même plus.

Véritable « jeu dans le jeu », Dondoko Island aurait pu justifier un spin-off à prix complet tant il est riche de features et particulièrement amusant. Ici, vous allez pouvoir construire des bâtiments, en rénover d’autres, acheter et placer des éléments de décoration ; le tout dans l’optique d’attirer des touristes.

Ces derniers vont alors noter leur séjour (entre une et cinq étoiles). Votre objectif est, bien entendu, de créer l’île paradisiaque parfaite en contentant les touristes.

L’inspiration à Animal Crossing ne s’arrête pas pour autant là, puisque vous allez également pouvoir pêcher, attraper des insectes ou encore… rembourser votre maison.

Bien entendu, le mode Sujimon est également de retour pour votre plus grand plaisir. Le Prof. Sujimon vous demande à nouveau de capturer des ennemis afin de les faire combattre dans des arènes et de défier la Ligue.

J’aime

L

Tout simplement le meilleur opus de toute la saga

L

Une tonne de contenu

L

Visuellement magnifique

L

Des doubleurs convaincants

L

Le mode Dondoko Island, un jeu entier dans le jeu

L

Deux héros, deux fois plus de plaisirs

J’aime moins

K

Très difficile d’accès pour les nouveaux joueurs

K

Toujours pas de doublages français, rendant certains textes difficiles à lire dans le cœur de l’action