Détails
Genre

Action | Shooter

éditeur

VenomizedArt

Développeur

VenomizedArt

Date de sortie

10 Novembre 2023

Support de test

Nintendo Switch

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Disponible depuis septembre 2023 sur tous les supports (y compris Android), Slaughter – The Lost Outpost est un TPS russe issu du studio indépendant VenomizedArt.

Vendu aux alentours de 5€, il s’agit d’un titre sans prétention… mais pas dénué de qualités pour autant.

Russell à les crocs !

Vous incarnez dans Slaughter – The Lost Outpost un certain Russell, tombé sans le vouloir dans une embuscade tendue par une bande de loubards tout juste évadés de prison.

Réduit en esclavage et enfermé dans l’une des nombreuses cellules de cet ancien complexe désormais aux mains des bandits, Russell n’a d’autre choix que de se frayer un chemin arme au poing s’il veut espérer survivre.

Pas réellement de scénario, donc ; sinon cette histoire qui n’a ni queue ni tête. Le contexte n’est jamais réellement expliqué, les seuls éléments narratifs n’intervenant que très tardivement via de rares dialogues ou par l’intermédiaire de documents laissés ça et là.

Avec une durée de vie d’environ 3h et une rejouabilité pratiquement nulle, Slaughter – The Lost Outpost ne compte clairement pas sur son histoire pour retenir le joueur… dans que ce dernier n’est bien entendu pas traduit et uniquement disponible en anglais.

Une inspiration très visible

Une fois les quelques euros déboursés et le jeu lancé, la stupeur est immédiatement de mise. Car si la cinématique d’introduction laisse craindre le pire ; rapidement, Slaughter – The Lost Outpost dévoile une toute autre facette de sa personnalité, ou plutôt de son inspiration première : Dark Souls.

L’intégralité de la première séquence de jeu en est peu ou prou un plagiat. Russell est assis dans une cellule miteuse et quelqu’un lui jette une clef et une arme par une fente au-dessus de lui. Il comprend alors que c’est là sa seule chance de s’en sortir.

Au départ, cette approche singulièrement similaire au chef-d’œuvre de From Software prête à sourire. Puis vous continuez à déambuler dans les couloirs, persuadé d’être face à une minuscule production sans ambition, sans doute uniquement constituée de lignes droites et de rares chemins de traverses…

Mais vient un moment où vous devez vous rendre à l’évidence : le complexe pénitentiaire dans lequel se déroule Slaughter – The Lost Outpost est un véritable labyrinthe, pensé et construit comme Dark Souls.

Petit à petit, vous allez ainsi débloquer des passages, ouvrir des portes, trouver des mécanismes et des raccourcis ; jusqu’à atteindre finalement le premier “point de sauvegarde” sous forme d’un vulgaire appareil photo.

Et tôt ou tard, la mort arrive. Retour à ce fameux point. Vous avez pourtant conservé vos armes… en réalité, seuls les ennemis sont de retour pour vous mettre des bâtons dans les roues.

Vous réalisez alors que votre progression doit être stratégique, que retenir l’emplacement des différents points de sauvegarde est indispensable afin d’y revenir régulièrement pour conserver les raccourcis débloqués et vous permettre de progresser plus prudemment.

Assez vaste (surtout pour le prix demandé), Slaughter – The Lost Outpost s’avère de plus en plus surprenant et dispose d’un level-design particulièrement soigné, proposant notamment des phases très différentes vous obligeant tantôt à fuir, tantôt à résoudre des énigmes ; le tout au sein de divers “biomes” qui, s’ils conservent ce côté urbain lié à la prison, parviennent cependant à se démarquer par des différences visuelles notables.

Parlant de graphismes justement, le titre est particulièrement propre et soigné. Le moteur tourne à la perfection, les différents personnages et décors ne souffrent d’aucun problème d’aliasing ni de bugs de textures…

En un mot comme en cent, et malgré un certain manque de diversité des ennemis, Slaughter – The Lost Outpost fait bien mieux que beaucoup de jeux plus ambitieux ou ayant bénéficié d’un budget important.

Un jeu qui justifie son prix malgré tout ?

Malgré tout, Slaughter – The Lost Outpost souffre encore aujourd’hui d’innombrables tares qui dénotent un clair manque de maîtrise et de savoir-faire du studio de développement. Il s’agit même là plus d’un brouillon, sorte de version bêta mal dégrossie qui n’aura visiblement jamais droit à plus.

Pourtant, l’impression d’être face à un diamant brut est bel et bien là, comme si on passait indubitablement à côté d’un titre disposant de toutes les qualités requises pour devenir un immense succès.

Pour autant, les problèmes s’enchaînent rapidement et gâchent l’expérience proposée. Il ne s’agit pas seulement ici de bugs, mais bel et bien de malfaçons ; sans doute liés à la manière même de travailler du studio, plus à l’aise sur les productions mobiles que sur les jeux consoles.

Commençons par le plus évident : les contrôles. Slaughter – The Lost Outpost est un TPS dans lequel vous vous déplacez avec le stick analogique gauche et visez avec le droit. LT vous permet de vous mettre en joug, caméra à l’épaule ; et RT de tirer avec votre arme équipée.

En revanche, le jeu ne dispose d’aucune assistance à la visée ; ce qui est une tannée dans ce type de production sur Nintendo Switch eu égard du manque de précision des Joy-Con. La majorité de vos morts sont indubitablement dues à cela… et à l’absence de Motion Control activé par défaut. Car oui, le titre propose bel et bien cette option… mais c’est à vous d’aller l’activer et de la configurer avec précision, quitte à perdre un temps précieux pour arriver à un réglage correct.

Votre personnage se déplace en trotinant et ne peut ni courir, ni esquiver, ni s’abriter derrière un décor ou se mettre à couvert, ni sauter. Il se contente d’escalader automatiquement tout élément auquel il fait face, de nouveau même si cela implique de vous laisser totalement vulnérable à cause d’une erreur de manipulation dans le feu de l’action.

Et cela ne suffit malheureusement pas, car les sensations des armes sont catastrophiques. Ces dernières ont une portée ridicule, ne touchent parfois pas même lorsque votre viseur est parfaitement centré sur le torse de l’adversaire. Après de nombreuses tentatives, il semble en effet y avoir une sorte de bug qui désactive les hitbox des ennemis lorsque ces derniers effectuent une action spéciale ou sont trop proches de vous pendant un court moment.

La maniabilité est donc hautement perfectionnable, mais c’est loin d’être le principal (et seul) écueil qu’il faut faire au jeu. Les différentes cartes sont tout simplement illisibles, le fonctionnement des kits de soins totalement incompréhensible.

C’est sans doute là l’un des points les plus frustrants de ce Slaughter – The Lost Outpost. Vous ramassez des objets, quand bien même votre “inventaire” est déjà plein… quitte à vous retrouver à court ultérieurement.

Les guillemets sont ici parfaitement justifiés, puisque le titre n’inclut en réalité aucun menu vous permettant de voir vos objets. Tout est affiché en permanence sur le HUD, sans vous laisser stocker ni utiliser ultérieurement quoi que ce soit.

De même, vu son inspiration très “Dark Soulsienne”, on aurait été en droit de s’attendre à un système de progression, même basique. Mais non, Slaughter – The Lost Outpost est un pur TPS d’action qui ne propose rien d’autre.

Points positifs

L

De nombreuses sous-intrigues…

L

Une 3D qui a 15 ans de retard…

L

Empli de nostalgie…

L

Un épisode très agréable pour les fans…

points négatifs

K

… mais aucune de surprenante

K

… mais une D.A. plutôt réussie

K

… mais trop peu de nouveautés

K

… mais uniquement pour eux

K

Uniquement en anglais