Détails
Genre

FPS | RPG

éditeur

Techland

Développeur

Techland

Date de sortie

22 Février 2024

Support de test

Xbox Series

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Dying Light 2 : Stay Human est sorti le 4 février 2022 sur PC, Xbox Series et PS5. Suite de l’exceptionnel Dying Light premier du nom ayant propulsé le studio Techland au rang de géant de l’industrie; le titre a été reçu plutôt chaleureusement sans pour autant recueillir la même hype que son prédécesseur.

Deux ans plus tard, ce 22 février 2024, voici venir une nouvelle version intitulée Reloaded. Cette édition est à comparer au fameux The Following ou encore à la Platinum Edition du premier; soit une version survoltée du jeu bénéficiant de nombreux bugs corrigés et nouveaux contenus.

Sommes-nous désormais en présence d’un titre à la hauteur de son illustre aîné ? Il semblerait bien, oui. Mais je vous propose de voir cela en détail, tout en réparant l’hérésie de ne jamais avoir écrit de test sur ce qu’il convient désormais de nommer “le meilleur jeu de zombie”.

Toujours plus humain

Dying Light 2 : Stay Human situe son action plus de vingt ans après ceux du premier, alors que la ville d’Harran a été rayée de la carte par le GRE. Par chance, des scientifiques sont parvenus à créer un vaccin contre ce qui est désormais connu comme “le virus d’Harran”.

Comme vous pouvez vous y attendre, le bureau du GRE a bien entendu continué de travailler sur le THV afin d’en faire une arme mortelle et est parvenu à créer un variant… qui s’est échappé, causant rapidement la fin pure et simple de l’humanité dans une pandémie mondiale. L’histoire se répète donc, mais à bien plus grande échelle.

Pour tenter d’endiguer la pandémie, le GRE n’a rien trouvé de mieux que de reproduire la même chose qu’à Harran, soit bâtir des murs afin d’isoler certaines villes. En vain, cette fois-ci.

Quinze années après cet incident, en 2036, il ne reste guère plus que quelques rares bourgades éparses composées de quelques survivants malingres. Afin de porter les nouvelles du monde, mais aussi du ravitaillement et du courrier; certains osent braver les terres désolées appartenant désormais aux morts. Ils se font appeler les Pèlerins.

Vous incarnez Aiden Caldwell, l’un de ces fameux pèlerins, à la recherche de sa sœur disparue depuis leur enfance. Un beau jour Spike, ami et mentor de votre protagoniste, découvre une piste intéressante. Quelqu’un à Villedor semble savoir où elle se trouve.

Vous voilà donc en route pour ce qui est connu comme le “dernier bastion de l’humanité”, ou plutôt ce qu’il en reste. Mais en chemin, votre héros va se faire infecter… et plus encore.

Autant être clair dès le départ : ceux qui ont déjà goûté à Dying Light 2 : Stay Human savent que ce résumé est loin, très loin d’être correct. J’ai omis de nombreux “détails” qui pourtant sont livrés dans la première heure de jeu, lors du prologue, et à dessein.

Pourquoi ? Tout simplement parce que Dying Light 2 : Stay Human est encore meilleur que son aîné. Sur un plan purement scénaristique (et même narratif), il s’élève d’ailleurs au même niveau que la duologie The Last of Us; et les dépasse par certains aspects.

Contrairement à son aîné, Dying Light 2 : Stay Human choisit non pas simplement une ville infectée, mais bien une ère post-apocalyptique. Votre terrain de jeu est certes toujours centré sur une seule cité, mais quelle ville…

Villedor est un cloaque sinistre et abject, regroupant rien de moins que la lie de l’humanité. Les derniers relents d’une espèce écœurante et vile qu’on aimerait voir disparaître sous les crocs des morts à de nombreuses reprises.

Mais le mieux, c’est que pour terrain de jeu Dying Light 2 : Stay Human choisi une ville médiévale, relique visible d’une époque oubliée… et même de plusieurs.

Tout au long de l’aventure, vous allez osciller entre des tours de garde médiévales et des complexes de bureaux, admirer des fanions aux blasons argentés flanquer le long de pylônes électriques, dans un melting-pot tout simplement enchanteur.

Contrairement au premier opus, Dying Light 2 : Stay Human revient malgré cette surenchère à un aspect presque plus humain de la narration. Vous n’êtes pas Kyle Crane devant sauver le monde d’une menace bactériologique… le monde est déjà en ruine. Non, Aiden est simplement un homme à la recherche de sa sœur, autant que de vengeance. Tous ses actes sont guidés par sa quête et ses motivations, ses dilemmes moraux et éthiques souvent ramenés à une échelle plus petite, personnelle.

Régulièrement, votre périple sera entrecoupé par des choix moraux ou scénaristiques qui peuvent changer drastiquement le cours de choses. Faire confiance peut rapporter gros… ou au contraire vous mettre dans une situation inextricable.

Le passé d’Aiden lui-même vous est narré de fort belle manière, via des cauchemars qu’il n’a de cesse de faire de son passé traumatique et (vraiment) difficile. Parfois ce ne seront que des voix, à d’autres moments des cinématiques plus longues et conséquentes… et souvent difficiles à tenir.

Car non content d’être mieux écrit que son aîné (et que bon nombre de jeux modernes, il faut le reconnaître); Dying Light 2 : Stay Human explore sans cesse toutes les faces les plus obscures de l’humanité sans aucune concession. Vous allez souvent être confronté à ce qu’il y a de pire chez l’individu, allant de la simple peur d’une foule enragée prête à vous pendre parce que vous titubez aux délires mystiques de soi-disant protecteurs persuadés de mériter une rétribution pour leur sacrifice…

Dying Light 2 : Stay Human est un jeu profondément nihiliste qui choisit de ne pas croire dans la bonté humaine, mettant en exergue une vérité qu’aucun d’entre nous n’est prêt à admettre : en cas d’effondrement de la civilisation, les hommes se laisseront rapidement dominer par leurs plus bas instincts, jusqu’à devenir des bêtes assoiffées de sang souvent plus dangereuses encore que les infectés.

Et pourtant, dans ce marasme immonde et putride, quelques individus cherchent à changer les choses, à simplement tendre la main… quitte à devoir la perdre.

Mais là où Dying Light 2 : Stay Human tire particulièrement son épingle du jeu, c’est justement lors de vos affrontements contre les différents ennemis qui hantent Villedor. Parfois, les infectés semblent reprendre conscience, se jettent à terre en se protégeant de leur bras, vous suppliant de les épargner. La première fois que vous allez entendre un “please, no !” de la part d’un de ces monstres est un choc… presque aussi grand que de voir des humains chercher à vous piéger afin de vous dépouiller.

La frontière entre homme et monstre est infime. Souvent, les rôles sont inversés. Et votre propre statut d’infecté ne fait que mettre en exergue combien le monde est cruel.

Dying Light 2 : Stay Human est un jeu marquant, écrit avec un soin qui frise la perfection, fort de nombreux messages en sous-texte… et qui porte tristement bien son nom.

La petite cerise sur le gâteau : Dying Light 2 : Stay Human est intégralement en français, texte et voix. Un gros plus pour l’immersion.

La nuit ne vous appartient pas

Tout comme dans le premier Dying Light, ce second opus propose un gameplay basé sur l’alternance du jour et de la nuit. Les infectés sont plus actifs la nuit et se cachent des rayons du soleil le jour.

Bien entendu, les deux phases ne sont pas de tout repos. Et c’est peut-être là que Dying Light 2 : Stay Human brille le plus et parvient à surpasser son aîné.

Le jour, vous allez en effet pouvoir explorer une ville animée par les pillards, les patrouilles de gardes ou encore de simples citoyens en quête de quelque chose à récupérer. C’est là que la majorité des quêtes annexes vont se déclencher; mais également durant cette période que vous serez le plus confronté à toute l’horreur humaine.

Les bandes de voleurs, les criminels et autres tueurs hantent les rues. Un bon moyen d’augmenter rapidement votre réputation auprès des différentes factions, puisque de très nombreux événements aléatoires viennent émailler votre exploration (vous permettant par exemple de sauver des innocents, de pourchasser des voleurs, etc).

Bien entendu, les infectés sont également de la partie. Ces derniers se cachent certes des rayons du soleil, mais ne sont pas pour autant totalement inactifs ni cantonnés aux intérieurs. Des ruelles peu éclairées ou encore des zones dans la pénombre leur permettent de s’en prendre à vous. Parfois, ce sont des hordes entières qui vont fondre sur vous sans que vous ne compreniez pourquoi; d’autant que la majorité sont totalement décérébrés et n’hésitent pas à s’exposer à la lumière pour vous atteindre… quitte à y laisser des plumes.

Le jour cependant, oubliez toute velléité d’explorer les intérieurs des bâtiments abandonnés. C’est là que la majorité des infectés “dorment”. La moindre incursion peut rapidement virer au cauchemar, sauf si vous êtes particulièrement silencieux et habile.

L’idée brillante de Dying Light 2 : Stay Human est d’ailleurs directement incluse dans son nom. Aiden, votre héros, est infecté… comme l’ensemble de la population de Villedor, à dire vrai.

Il en résulte des symptômes de plus en plus violents à mesure qu’il reste dans l’ombre. Vos explorations de nuits ou dans des zones sombres sont de fait chronométrées (environ 5 minutes). Si vous ne parvenez pas, avant ce laps de temps, à trouver une source d’UV suffisante ou à consommer certains types de champignons; vous vous transformez et c’est le Game Over.

Oui, vous le comprenez rapidement : toute la tension de Dying Light 2 : Stay Human repose avant tout sur cette mécanique. Car contrairement à son aîné, il ne suffit pas de se déplacer lentement et de rester caché jusqu’au petit matin ou en attendant que les ennemis prennent la fuite. Vous êtes continuellement sous la pression d’une transformation, de ne pas parvenir à vous échapper à temps; ou simplement de manquer de trouver les éléments les plus importants.

Car pour encore complexifier les choses, Aiden a perdu une bonne partie de sa santé et de son endurance en contractant la maladie. Pour augmenter ses deux jauges, il est nécessaire de récupérer des inhibiteurs du GRE… cachés dans des coffres perdus en plein cœur de zones infestées de mordeurs, ou dans d’immenses bâtiments plongés dans l’obscurité.

Quand « faire plaisir » gâche un jeu…

Cette version Reloaded est, peu ou prou, l’équivalent de l’édition The Following du premier Dying Light. Comprenez par là qu’elle inclut un gros DLC, en plus de nombreuses améliorations et corrections de bugs.

Au programme : des améliorations visuelles et d’animations, de nouveaux niveaux de Légende, des quêtes (dont certaines font revenir d’anciens personnages emblématiques du premier opus), des missions d’Elite, des armes nocturnes, de nouveaux types d’ennemis…

Bref, l’expérience Reloaded est clairement une manière totalement différente d’appréhender l’intrigue de Dying Light 2 : Stay Human. Mais pourtant, un certain ajout vient totalement ruiner la fête.

Car oui, s’il est un point que j’ai volontairement passé sous silence jusqu’ici dans ce test; c’est celui des armes.

Dans ce monde post-apocalyptique, les hommes sont revenus peu ou prou à des technologies très rudimentaires. Et l’absence des armes à feu se justifie totalement diégétiquement. D’une part via le contexte, de l’autre par l’intermédiaire d’une histoire sordide ayant poussé Villedor à tout simplement les interdire.

Et c’est là qu’arrive Reloaded qui cherche à combler une “demande importante des fans” (et il faudra me les présenter pour que je leur explique deux trois petites choses).

Oui, vous l’avez compris : cette nouvelle édition intègre des armes à feu. Pistolets, SMGs, fusils d’assaut et fusils à pompe… elles sont de retour, pour le plus grand bonheur de certains et le malheur d’autres.

Car le titre a bien entendu été avant tout pensé pour ne pas les intégrer. Et clairement, cet ajout se voit rapidement comme un pansement au milieu de la figure, disgracieux et qui ne semble pas du tout y avoir sa place.

En cause, un gameplay et une maniabilité qui ont été avant tout pensés pour le corps à corps et très peu pour la distance (sinon via les arcs et arbalètes). De fait, la gâchette LT est déjà assignée et ne peut donc mettre “en joug” vos adversaires afin de viser avec plus de précision. Seul RT vous permet, logiquement, de faire feu.

Inutile de dire dans ces circonstances que vous perdez une partie des sensations que le jeu a cherché à développer jusqu’ici, simplement pour le plaisir de quelques-uns.

Mon conseil : essayez rapidement de vous procurer un revolver et testez-le. Si, comme moi, vous n’êtes pas convaincu : remisez-le au placard pour ne jamais plus y toucher.

Cette édition inclut également des améliorations visuelles réellement prégnantes et visibles, avec des effets retravaillés proposant une meilleure immersion – surtout dans les zones sombres.

Pour les plus passionnés, de nouveaux Tiers Platinum et niveaux légendaires ont également été ajoutés afin de vous permettre de devenir toujours plus puissant et de ne plus vous sentir bloqué trop rapidement.

De nouvelles quêtes ont également été ajoutées, dont certaines font revenir des personnages du premier opus; ainsi que de nouveaux variants d’ennemis.

Enfin, le titre a bénéficié d’un nombre considérable de corrections de bugs… mais pas encore assez, malheureusement. Certains sont toujours présents, et particulièrement gênants. C’est notamment le cas des coffres de certaines voitures de police qui, une fois déverrouillés, demeurent vides malgré l’indication que des objets y sont présents.

Points positifs

L

Scénario captivant et mature

L

Exploration immersive de Villedor

L

Mécanique de jour et nuit bien exploitée

L

Tension accrue avec la menace de l'infection

L

Écriture soignée et profondeur des personnages

L

Entièrement en français (textes et voix)

points négatifs

K

Ajout des armes à feu mal intégré

K

Quelques bugs persistants