IO Interactive fête ses 25 ans ! Pour célébrer l’anniversaire du studio danois, ces derniers ont fait de nombreuses annonces sur lesquelles je reviendrai plus bas.
L’occasion pour moi de vous parler d’une entreprise de cœur, ayant bercé ma vie de joueur et ayant, à travers l’ensemble de ses productions, imposé une certaine vision du médium.
Studio majeur dont l’héritage est visible dans la plupart des productions modernes, il est grand temps de rendre hommage à une équipe d’un talent incroyable, généreuse et qui nous réserve encore de belles surprises à l’avenir.
Hitman : Une série légendaire
Le petit studio indépendant IO Interactive voit le jour en 1998, coentreprise fondée par la société de production Nordisk Film & TV et Reto-Moto.
En 2000, IO Interactive publie son premier jeu en exclusivité sur PC. Hitman : Codename 47 (Hitman : Tueur à gage en France) propose d’incarner l’Agent 47, un assassin chauve avec un code-barres sur la nuque.
Ce premier opus apporte de nombreuses idées désormais cultes, comme la possibilité de se déguiser ou d’adopter des approches différentes pour parvenir à ses fins. Malheureusement, le titre reçoit un accueil critique très mitigé à cause de ses missions inégales. Trop dirigiste malgré la liberté dont il se targue, il s’écoulera tout de même à plus de 600 000 exemplaires.
Forte de ce petit succès, l’équipe d’IO Interactive se remet au travail pour créer une suite. Hitman 2 : Silent Assassin sort finalement en octobre 2002 sur PC, mais également cette fois sur PlayStation 2, Xbox et GameCube. Cet épisode fait l’unanimité et pose les bases modernes de la licence en troquant la partie action du précédent pour une approche orientée infiltration. De plus, le titre incite à être le plus discret possible via un système de classement récompensant les joueurs ayant fait le moins de victimes et qui ne se sont pas fait découvrir. Ainsi, il peut obtenir le titre de « Silent Assassin » et débloquer des armes cachées s’il parvient à ne tuer que sa cible.
Le titre atteint le million de ventes. Fort de ce succès, IO Interactive tente de lancer une nouvelle franchise sans pour autant oublier sa licence désormais solidement ancrée dans le paysage vidéoludique.
En mars 2004, Eidos rachète l’entreprise et, le mois suivant, Hitman: Contracts sort à l’international. Le jeu se veut « cross-gen », en arrivant à la fois sur PlayStation 2, Xbox 360 et PlayStation 3. Malheureusement moins abouti, cet opus est composé de flashbacks bien plus orientés action. Le seul ajout majeur par rapport au second est un « Bullet Time », qui se déclenche lorsque 47 est pratiquement à court de vie. Le joueur doit, de fait, tuer un maximum d’ennemis afin de pouvoir poursuivre sa mission ; une mécanique totalement à rebours par rapport au précédent volet. De plus, huit des douze missions présentes dans cet opus proviennent directement du tout premier jeu Hitman,, mais avec le moteur graphique du second.
Il faudra attendre 2006 pour que la révolution voie le jour, avec Hitman: Blood Money. Le titre renouvelle totalement l’expérience pour son passage officiel à la septième génération de consoles. Le joueur y incarne un Agent 47 plus dynamique et mobile, capable d’escalader, de passer par des fenêtres, de s’accrocher à des bordures ou de prendre des boucliers humains. De nouvelles possibilités ont également été ajoutées pour terminer une mission, telles que le poison ou les sédatifs. Il est également possible de personnaliser ses armes en ajoutant des silencieux, de désarmer les adversaires, d’éteindre les lumières…
Les ajouts sont nombreux et sublimés par un tout nouveau moteur graphique. Chaque mission peut être abordée de très nombreuses manières différentes, et la discrétion redevient la clef. Ainsi, 47 peut être filmé par des caméras de surveillance ou découvert par des civils, le contraignant à les éliminer pour rester discret. Dans le cas contraire, sa « notoriété » grandit. Son portrait est alors diffusé dans les journaux et les missions suivantes seront d’autant plus difficiles. Il est également possible de faire baisser cet indice en soudoyant la police ou les témoins.
Aujourd’hui considéré comme l’épisode le plus abouti de l’époque « classique », Hitman: Blood Money s’est écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires et marque un véritable tournant dans la série.
Dernière itération sur septième génération de consoles, Hitman: Absolution est le premier édité par Square Enix après son acquisition d’Eidos en 2009.
Dans celui-ci, 47 se retrouve opposé à ses anciens alliés qui l’ont trahi. Bien que cet opus ait reçu des critiques globalement positives de la presse, les habitués de la saga se sont retrouvés démunis face à une narration très inhabituelle. En effet, désormais le jeu se déroule dans des environnements plus petits et offrant bien moins de possibilités. Il reste malgré tout un excellent opus de la série.
Enfin, entre 2018 et 2021, IO Interactive opère un retour aux sources avec une nouvelle trilogie sobrement intitulée « Hitman ». Réuni dans un même jeu (Hitman: World of Assassination) disposant d’un contenu pharaonique, il est tout simplement la quintessence du jeu d’infiltration et impose de nouvelles normes de qualité à un genre tout entier (je vous laisse découvrir mon test complet ici).
Les autres jeux du studio
C’est en 2003, après le succès de Hitman 2, que IO Interactive décide de proposer autre chose. Première tentative, Freedom Fighters propose une uchronie dans laquelle une guerre oppose une coalition gouvernementale et un groupe terroriste.
Jeu d’action pure, le joueur est invité à reprendre différents quartiers en menant une troupe de douze combattants. Avec son système de charisme, ses possibilités annexes pour augmenter sa réputation et ainsi renforcer ses troupes ; Freedom Fighters est clairement un titre qui n’a pas connu le succès qu’il méritait.
IO Interactive revient donc à sa licence phare avec Contracts et Blood Money. Bien décidé à ne pas laisser sombrer sa nouvelle licence dans l’oubli, il publient en 2007 Kane & Lynch: Dead Men. Le titre se veut un hommage débridé aux films d’action, notamment à Heat et Collatéral et dispose d’une filiation directe avec Freedom Fighters.
Finie donc l’infiltration, cette fois, IO Interactive vous propose d’incarner un duo de flingueurs totalement débridés. Kane, ancien mercenaire à la gâchette facile, fait équipe avec Lynch, un sociopathe tentant de garder contact avec la réalité en abusant de sédatifs.
Le titre s’inspire grandement du système de Gears of War mais peine à convaincre face aux ténors du genre.
Pourtant, le studio maintient sa volonté de proposer des formules différentes d’Hitman et, en 2009, sort Mini Ninjas. Le jeu d’action-aventure se veut plus accessible et grand public. Bien qu’il n’ait connu qu’un petit succès en comparaison de la licence principale, Mini Ninja a eu droit à une adaptation en dessin animé en 2015.
Dernière tentative du studio de se séparer de son image désormais étroitement liée à Hitman ; il poursuit avec Kane & Lynch 2: Dog Days en 2010. Une réception tiède et des ventes moyennes le poussera alors à revenir, pour notre plus grand plaisir, à sa série désormais culte.
25 ans de jeux cultes
En septembre 2023, IO Interactive fêtait son vingt-cinquième anniversaire. Pour célébrer cette date, il a mis les petits plats dans les grands en annonçant de nombreuses nouveautés pour sa licence phare.
Les fans de la série peuvent ainsi découvrir un site dédié à Hitman, retraçant toute l’histoire de la saga. Une version remastérisée de Blood Money, nommée Reprisal sur Smartphone et Nintendo Switch, a également été annoncée pour l’hiver, permettant enfin au plus grand nombre de découvrir cet épisode incroyable.
Bien entendu, c’est dans Hitman: World of Assassination que le studio propose le plus d’événements. Au programme : deux missions de cibles fugitives : « Bad Boy » et « The Food Critic », disponibles respectivement du 13 au 23 et du 20 au 30 octobre.
Tout au long du mois également, vous êtes invités à découvrir une série d’événements sur le thème d’Halloween afin de débloquer des costumes et cosmétiques exclusifs.
Le 27 octobre, c’est sur Twitch qu’IO organise un événement exclusif avec la possibilité de gagner le skin « Purple Streak Suit ». Rendez-vous sur notre chaîne pour y participer !
Enfin, le même jour, la mission Elusive Target: The Drop vous proposera de vous mesurer à un dealer de drogue international, incarné par le DJ Dimitri Vegas.
Et la suite ?
IO Interactive est un studio incroyable à l’histoire d’une richesse hors-norme. Parti de rien, il a connu les rachats par Eidos puis Square Enix avant de finalement reprendre son indépendance, sans pour jamais sacrifier la qualité de ses productions.
Avec Hitman: World of Assassinations, il marque au fer rouge le médium et s’impose comme une entreprise de première importance, capable de livrer des jeux iconiques.
Pourtant, il nest pas prêt à rester sur ses acquis. Loin de là.
Actuellement, le studio travaille sur deux projets : le premier est la prochaine adaptation de l’agent secret James Bond dans Project 007. Comment ne pas être excité, au regard de la qualité des Hitman, de le savoir aux commandes d’une franchise justement basée sur l’infiltration ?
Le second, plus surprenant, s’intitule pour l’instant : « Project Fantasy ». Bien que peu d’informations nous soient parvenues jusqu’à présent, les premiers visuels tendent à penser qu’IO Interactive prépare un RPG d’envergure.
Personnellement, je suis loin d’avoir fini de parler du studio, tant ce dernier me passionne. Que ce soit au travers de son histoire ou de l’ensemble de son œuvre, IO Interactive fait partie du paysage historique du médium et promet, dans les années à venir, de continuer à nous régaler de productions toujours aussi intenses et qualitatives.