Développé par Exit Plan Games, un studio fondé par Damien Monnier (ayant travaillé sur Cyberpunk 2077, The Witcher 3, Motorstorm ou encore Worms) et Jose Teixeira (également un ancien de CD Projekt Red qui a également à son actif Bulletstorm ou encore Gears of War).

Des vétérans au CV très impressionnants qui ont conjointement décidé de se lancer sur la scène indépendante après respectivement quinze et dix ans à créer des jeux d’ampleur.

Et pour leur premier projet, sans doute vous attendiez-vous à retrouver leur patte, des éléments provenant des licences citées. Eh bien non. Car Exit Plan Games avait une autre histoire en tête. Une histoire… de balles rebondissantes.

Editeur(s)
Untold Tales
Sortie France
05 otc. 2023
PEGI
+7 ans
Liens Site Officiel
Support de test Xbox Series

L’histoire est sphérique

Bang-on Balls Chronicles vous met dans la peau de BOB, une balle rebondissante au sein d’un monde singulier. Ce dernier décide de participer à une émission de télévision dans laquelle il va devoir parcourir plusieurs mondes en accomplissant divers objectifs. Une sorte de « Takeshi Castle » sphérique, en quelque sorte.

N’y allons pas par quatre chemins : Bang-on Balls Chronicles ne dispose d’aucun scénario, d’aucune histoire ou intrigue ; et pas le moindre petit début de dialogue. Votre aventure n’est ponctuée que par les onomatopées des diverses balles et animaux que vous allez croiser.

Le titre débute immédiatement par une séquence cinématique qui vous plonge dans son ton (et surtout son ambiance) totalement décalé. BOB arrive devant les portes du studio. Pour être rapidement « sélectionné », il va jouer des coudes et se frayer un chemin au travers de diverses salles faisant office de tutoriel… sans oublier de tout démolir sur son passage.

Une fois sur le plateau principal (après avoir fait un détour par la case « maquillage » vous permettant de le personnaliser très sommairement), vous êtes invité à vous ruer dans la première de ces épreuves : Invasion Viking.

C’est là que le jeu se dévoile vraiment et prend tout son sens. Car Bang-on Balls Chronicles vous propose, au sein de petits open-world incroyablement fournis (peut-être même un peu trop), de revivre des moments d’histoires « légèrement inexactes » (comme le titre le dit si bien).

À vous le loisir de prendre part à une guerre entre Anglais et Vikings, de revivre la course à l’espace entre Américains et Russes durant la guerre froide (avec des aliens en prime), d’explorer les sept mers au temps des pirates ou encore de vous la jouer samouraï dans un Japon médiéval vraiment impressionnant.

Chacun de ces mondes s’inspire (très) librement d’événements bien réels de notre monde, ici tourné en parodie. Chaque plateau dispose de nombreuses références à des moments clés de l’histoire, des petits easter-eggs tournés en ridicule, le tout par l’intermédiaire de balles rebondissantes peintes aux couleurs de leur pays d’origine.

Particulièrement beau, Bang-on Balls Chronicles est un jeu qui se suit avec un plaisir immense et surprenant. Ne vous attendez certainement pas à vous retrouver face à un « petit jeu » indépendant en pixel art. Ici, le jeu tourne via Unreal Engine 5 et les graphismes sont au diapason.

Quand Kirby a pété un plomb

Bang-on Balls Chronicles vous laisse donc librement explorer ces divers petits open-world en dirigeant BOB. Le gameplay est d’une simplicité extrême : BOB peut sauter (et même effectuer un double saut), rouler, s’écraser, se défendre (s’il est équipé d’un bouclier), se ruer et aspirer les objets récupérables.

Pour vous défaire de vos ennemis, vous pouvez simplement leur foncer ou leur bondir dessus. À chaque adversaire vaincu (et via d’autres manières), vous récupérez des petites sphères bleues faisant office de « monnaie ». Régulièrement, des PNJ vont vous proposer de leur donner une partie de cet argent, vous remettant alors un objet cosmétique. Cette ressource va également vous être d’une aide précieuse si vous jouez en solo, puisqu’elle devient alors nécessaire pour « invoquer » un Dummy vous aidant à activer des mécanismes complexes.

En cas de décès, vous reprenez votre partie au dernier checkpoint (représenté par des appareils photos Polaroid) et perdez la moitié de votre monnaie, que vous allez pouvoir récupérer en revenant sur place.

BOB est entièrement personnalisable, que ce soit via le maquillage ou par ces fameux éléments cosmétiques. Chapeau, boucliers, armes, barbes, masques… les choix sont nombreux et ont une incidence directe sur votre manière de jouer (en plus de donner à votre petite balle rebondissante un style incomparable).

Les armes par exemple peuvent disposer d’attaques signatures, qui se déclenchent automatiquement une fois pleinement chargées. Les boucliers vous permettent de vous défendre, certains casques disposent de pointes et vous protègent de fait des attaques venant du dessus, etc.

Sur les différents plateaux de tournage, vous disposez d’objectifs principaux et secondaires. Vaincre les Vikings par exemple vous demande de détruire l’ensemble de leurs navires, disséminés à trois points précis de la carte. Les annexes sont, quant à elles, toujours les mêmes : libérer des prisonniers et trouver des bobines de film.

Réussir chaque quête vous gratifie de récompenses en argent et, bien entendu, en cosmétiques. L’idée particulièrement ingénieuse de Bang-on Balls Chronicles vient justement de là, puisque ces récompenses vous incitent à explorer plus avant les environnements. Et la spirale du fun ne fait que croître, à mesure que vous réalisez l’ambition démesurée du titre.

Terminer une carte peut être extrêmement rapide, si d’aventure vous maîtrisez un tant soit peu le gameplay (pour rappel, il n’y a pas de notion d’expérience ni de progression). Mais vous passeriez alors à côté du principal attrait du titre.

Proposant une exploration particulièrement réussie, riche de très nombreuses missions annexes ingénieuses, de boss cachés et autres séquences de plateformes ; Bang-on Balls Chronicles est une réussite indéniable, instantanément fun et vraiment prenante.

Ainsi, vous découvrez rapidement que ces fameux objectifs secondaires sont certes peu nombreux, mais que tous les réussir vous demande systématiquement une approche originale. Certains prisonniers sont gardés par des boss, des bobines en hauteur et hors de portée, bloqués derrière des grillages, etc. Parvenir à tous les réunir demande du temps et une bonne dose d’ingéniosité.

Également, le titre vous propose de parcourir l’aventure avec un ami en local (en écran splitté) ou en ligne via une mécanique diégétique très originale, puisque pour rejoindre ou aviser d’autres joueurs vous allez devoir trouver des câbles RJ45 disséminés un peu partout sur la carte.

Comme évoqué plus haut, on peut simplement regretter un titre résolument pensé multijoueur qui n’aide pas vraiment les joueurs solos, tout au contraire. Que ce soit via certaines mécaniques imposant d’être deux et des boss ou adversaires particulièrement coriaces ou nombreux ; Bang-on Balls Chronicles est bien plus agréable et simple en plaisante compagnie. Certes, le jeu reste faisable dans son intégralité seul (avec l’aide de ces fameux Dummy) ; mais le fait d’avoir imposé au joueur solitaire de dépenser une partie de son précieux argent pour progresser est dommageable et donne le sentiment de vous pénaliser.

Peut mieux faire ?

Loin d’être parfait, Bang-on Balls Chronicles souffre malheureusement de quelques problèmes assez gênants sur le long terme.

Le premier vient indubitablement de son absence de carte. Explorer un monde vous demande un investissement totalement dissonant avec le côté « fast and fun » de son concept de base.

Il est, par exemple, régulier de sauver un PNJ, mais de ne pas être parvenu à réunir suffisamment d’argent pour lui acheter son cosmétique. Vous partez alors récupérer les deniers manquants. Ensuite, il va falloir retrouver votre chemin, ce qui peut s’avérer particulièrement complexe sans la moindre indication.

À l’identique, quitter une scène fait revenir l’intégralité des ennemis et boss. Une bonne idée pour augmenter la durée de vie certes… beaucoup moins lorsque vous perdez la connexion internet et que le titre vous demande si vous souhaitez quitter le niveau, sans pour autant mettre le jeu en pause.

Comment également passer sous silence les problèmes de caméras qui, surtout dans les espaces étroits, peuvent littéralement vous empêcher de gagner ou de progresser ?

Enfin, il faut avouer que ces divers mini opens-world sont particulièrement riches et fournis. Parfois un peu trop pour leur propre bien. S’y retrouver peut-être complexe, de même que simplement comprendre où aller et ce que le jeu attend de vous.

J’aime

L

Des mini open-world incroyablement riches…

L

Le système de personnalisation

L

De très nombreux cosmétiques à débloquer

L

Pas de DLC, boutique en ligne, etc.

L

Très beau

L

Excellente direction artistique

L

Gameplay simple à comprendre

L

Jouable intégralement en multi

L

Un jeu très original

L

Un excellent level design

L

Un humour parodique toujours juste

J’aime moins

K

… Peut-être un peu trop parfois

K

Une caméra qui ne sait pas exactement comment se placer dans les zones restreintes

K

L'absence de cartes