Édito de Farrel

     Récemment, j’ai fêté mes 36 ans. À cette occasion, je me suis intéressé à l’année de ma naissance, soit 1987. Que s’est-il passé ? Quelles sorties ont marqué cette année ? Je vous propose, sous forme d’un petit éditorial plus léger qu’à l’accoutumée, un petit voyage dans le temps en ma compagnie.

Jeux vidéo : La révolution du RPG

     Alors que le 27 janvier sortait le second opus de la saga Dragon Quest sur NES au Japon ; dans l’ombre, une petite entreprise préparait son ultime coup de poker. Ce n’est désormais plus un secret pour personne, Squaresoft allait mal à cette époque. Très mal. L’entreprise ne vendait pratiquement plus rien, se contentant de vagues portages et de plagiats de succès Arcade sur la Famicom.

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     L’année précédente, Square avait pris son indépendance de la Denyūsha Electric Company qui l’avait pourtant fondée. Convaincue de parvenir à dominer le marché, l’entreprise grossissait ses rangs de noms désormais légendaires : titularisation de Sakaguchi, embauche de Nobuo Uematsu et de Nasir Gebelli.

     Sur le point de fermer à cause de ses dépenses excessives et des faibles ventes ne parvenant pas à compenser les coûts, Sakaguchi propose de lancer une nouvelle série de RPG reprenant les bases du Dragon Quest d’Enix tout en l’améliorant via des systèmes uniques et révolutionnaires. Il s’agira du jeu final de l’entreprise… et ce dernier situera son action dans un monde de fantasy.

     En décembre 1987, le tout premier Final Fantasy débarque sur les étals des commerçants. La presse et les joueurs sont conquis, le jeu obtient la note de 34/40 dans les pages du célèbre magazine Famitsu. Tous saluent la prouesse technique, les graphismes, animations, musique, gameplay… Le monde du jeu vidéo est face à une nouvelle révolution.

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     Aujourd’hui, la saga est la troisième la plus prolifique de l’histoire du médium, avec pas moins de 85 millions de copies vendues à travers le monde, juste après Mario et Pokémon.

     Mais il ne faudrait pas oublier l’international. Car, et beaucoup l’ignorent, 1987 est également une révolution dans le jeu de rôle en Occident avec le

lancement officiel de Dungeon Master. La licence, aujourd’hui tombée en désuétude, a pourtant créé tout un genre : le Dungeon-crawler encore aujourd’hui si populaire au Japon. Accueilli avec des notes pratiquement parfaites, ayant acquis le statut de jeu culte depuis, le titre de FTL Games a autant marqué l’industrie que celui de Squaresoft.

Jeux vidéo : Konami vit son âge d’or

     Mais il serait hypocrite de ne citer que Squaresoft. Car cette même année, Konami sortait coup sur coup pas moins de deux jeux de légende, marquant d’une pierre rouge le médium jusqu’à nos jours.

     Le premier, en février, n’est autre que Contra. Inspiré des films d’action américains (surtout ceux de Schwarzenegger et de Stallone), le titre marque par

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une débauche d’effets visuels. Aux États-Unis et en Europe, ce dernier se voit renommé Probotector pour des soucis de droits. Le héros humain se fait également remplacer par un androïde, permettant ainsi d’éviter la censure.

     En juillet, sous l’égide d’un certain Hideo Kojima, l’entreprise propose une nouvelle expérience entre action et infiltration : Metal Gear sur MSX (et plus tard la même année sur NES). Si le jeu reçoit un accueil chaleureux sur la première plateforme, son portage sur la console de Nintendo est plus tiède.

Jeux vidéo : La France n’est pas en reste

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     Aujourd’hui encore, la France est considérée comme le canard boiteux des développeurs de jeux vidéo. Il est pourtant important de se souvenir de son histoire, de l’héritage qui nous a été offert par certains studios de talent.

     Et 1987 marque, rien de moins, la sortie de la petite révolution que fut Le Manoir de Mortevielle. Avec deux prix obtenus la même année (meilleur logiciel

d’aventure et meilleur bruitage), le titre de Lankhor était une véritable révolution. Il s’agit du tout premier jeu vidéo à intégrer des dialogues en synthèse vocale, mais également une navigation dans les menus à la souris.

     Proposant une enquête très libre, Le Manoir de Mortevieille instigue une exploration à la discrétion du joueur. C’est à vous de fouiller, de discuter avec les différents personnages, de trouver des indices pour mieux découvrir le fin mot de l’histoire.

     Conçu par une équipe d’à peine 6 personnes, le titre est une révolution qui a rapidement propulsé l’extension du médium tout entier.

Films : You ugly Motherf*cker

     1987 fut également une grande année pour le cinéma. Bien entendu, je ne parlerai ici que des films qui m’ont marqué.

     Commençons par le meilleur film de Sam Raimi : Evil Dead 2 ! Reprenant le concept du premier, le film d’horreur/comédie se montre particulièrement gore, violent, sans limites. À l’image de son illustre réalisateur. Un grand moment de cinéma.

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     Restons dans cette thématique avec l’une des œuvres qui a le plus marqué ma vie de cinéphile : Robocop. Verhoeven nous livre ici une adaptation du comics éponyme sans concessions. C’est également la naissance de ce qui reste la plus belle création de Phil Tippett : l’ED-209.

     Dans un ton plus léger, Richard Donner nous livre sa vision du polar teinté d’humour : L’arme fatale. Mel Gibson et Danny Glover, un duo d’anthologie qui a marqué son temps et les esprits.

     Comment parler de 1987 sans évoquer également l’un des rôles les plus emblématiques de Patrick Swayze ? Eh oui, c’est cette année qu’arrivait sur les écrans larges la danse sensuelle de Johnny Castle et de Bébé sur « Time of my life » dans le désormais culte Dirty Dancing.

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     Prenons également un moment pour parler d’une autre sortie qui m’a particulièrement marqué, sous forme de devinette : « Top, je suis un film de 1987 de Rob Reiner avec le catcheur français André Roussimoff, mais aussi et surtout le rôle le plus emblématique de Mandy Patinkin. Je suis l’adaptation d’un roman de William Goldman paru en 1973… Je suis, je suis… Oui ! Princess Bride ! »

     Mais 1987, ce n’est pas que ces 5 films. Eh oui, j’ai indubitablement gardé le meilleur pour la fin. Car en 1987, John McTiernan sortait l’inégalable, le légendaire, le magnifique Predator. Rôle le plus emblématique de Schwarzenegger, sur une musique d’Alan Silvestri, il marque aussi et surtout la naissance de l’un des monstres modernes les plus emblématiques de la culture populaire. Boudé par la critique, ce n’est que grâce aux spectateurs et à son succès à l’international que le film a pu sortir de l’ombre.

     Et je finirai en souhaitant un très bon anniversaire à Kristopher Van Damme, né le même jour et la même année que moi ; il est le fils aîné du meilleur acteur du monde (aucun débat) : JCVD !

Films : You ugly Motherf*cker

     En septembre 1987 débarquait sur nos petits écrans une émission pour enfants qui a marqué toute une génération. Produite par Jean-Luc Azoulay, elle a joué un rôle majeur dans l’introduction des mangas et de l’animation japonaise chez nous. Oui, je parle bien du Club Dorothée.

     La petite équipe a tenu, pour beaucoup d’enfants de ma génération, le rôle de seconde maman. Durant 10 longues années, elle nous a accompagnés chaque jour.

     Cet édito touche à sa fin. Le but n’était certainement pas d’en faire un long texte monolithique critique ou acerbe, mais simplement de replonger dans cette année incroyable via quelques références particulièrement savoureuses.