Tin Hearts est le tout premier jeu de Rogue Sun, un studio anglais composé d’anciens membres de Lionhead. Après la suppression de ce dernier par Microsoft, l’équipe a en effet décidé de s’unir pour continuer à nous apporter toute sa passion pour le médium, ainsi que son savoir-faire.
Comme quoi, retirer Peter Molyneux de la tête d’une équipe peut VRAIMENT tout changer…
Editeur(s)
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Wired Productions |
Sortie France
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16 Mai 2023
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PEGI
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+3 ans
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Liens | Site Officiel |
Support de test | Xbox Series |
Navi chez les Lemmings
Tin Hearts est un jeu de puzzle qui se veut original, en vous proposant d’incarner un certain « Albert ». Ce dernier doit guider des soldats de plomb au travers de 50 niveaux essentiellement composés de jouets, afin de les mener vers une porte.
Pour faire office de guide, vous êtes tout au long de votre périple accompagné par une fée qui n’est pas sans rappeler cette horripilante Navi. Par chance, ici elle ne pipe mot. Au moins un point positif à mettre au crédit du titre…
Pour le reste, Tin Hearts propose des défis relativement intéressants, ou vous devez faire preuve d’inventivité et de créativité afin de mener à bon port vos petits soldats.
Chaque niveau débute par l’ouverture d’un coffre à jouets, d’où émergent vos unités. Généralement plus nombreux que nécessaire, il faut régulièrement les guider vers des endroits précis afin de débloquer des pièces et autres jouets indispensables à la progression.
L’objectif est donc, à l’instar de la légendaire série des Lemmings, de parvenir à amener le nombre adéquat de soldats à la porte afin de valider le niveau.
Certes, retrouver le concept d’une saga aussi culte que Lemmings est plaisant, surtout pour les plus vieux d’entre nous. Mais force est de constater que l’exécution manque de peps, de panache et, surtout, d’humour.
Fi des morts totalement imprévisibles et ridicules de vos unités. Dans Tin Hearts, chaque chose doit aller à sa place et le titre vous promet plus une « expérience sensorielle » toute en douceur, sans violence ni comédie.
Oui, on parle toujours de l’équipe à l’origine de la trilogie Fable.
Bref…
Le niveau de difficulté des énigmes et puzzles qui vous sont proposés tout au long de l’aventure est progressif, sans jamais réellement nécessiter de se creuser la tête trop longtemps pour y parvenir. On est, le mot est faible, très loin d’un Professeur Layton ou de Backfirewall_ par exemple.
Une jolie exécution, mais…
Tin Hearts se vend sur la promesse d’un jeu mignon, magique et onirique. Et sur ces points, il faut avouer que le studio Rogue Sun est parfaitement parvenu à ses objectifs.
Le jeu est chatoyant, graphiquement très beau, fort d’effets de lumière et de particules extrêmement attirants. C’est, en restant sur un aspect purement visuel, une franche réussite.
Que ce soit dans les modèles utilisés, les décors ou même les animations qui se déclenchent lors de certaines énigmes, Tin Hearts est indubitablement un plaisir à voir et à parcourir.
D’autant que la bande-son est parfaitement au diapason de cet aspect enchanteur. Magnifique, tout en légèreté et en poésie, elle parvient à accompagner chaque moment avec une grâce enivrante.
Vraiment, sur le papier Tin Heart a tout pour plaire…
…Sauf qu’il est infaisable.
… Évitez de manger avant
Tin Hearts est une expérience qu’on a envie d’aimer, de suivre et de parcourir, bien loin du tumulte des jeux actuels où l’action débridée prend le pas sur le plaisir d’une belle histoire.
Un seul petit, minuscule, microscopique problème vient pourtant très rapidement gâcher le jeu.
Par tous les Dieux anciens, modernes et futurs ; qui est l’orchidoclaste en charge de la caméra ?! Qu’on en fasse un exemple, de ce faquin !
Mes excuses.
Le jeu est en vue FPS. Jusque-là, me direz-vous… ça va. Sauf que l’originalité de Tin Hearts, c’est aussi et surtout de faire vaciller sa caméra comme si on jouait sur un catamaran pris dans le tumulte d’une tempête insondable !
À chaque fois que vous prenez un objet (soit tout le temps), ça tangue. Et à chaque déplacement de caméra, il y a comme un relent putride qui s’élance des tréfonds de votre estomac.
Les mouvements de ladite caméra sont vomitifs au possible et incompréhensibles. Une fois c’est l’angle qui part dans tous les sens, une autre la rotation qui s’amuse à imiter un grand huit lancé à toute allure.
Même en réglant la vitesse de cette satanée caméra au minimum, les « effets de mise en scène » sont incroyablement écœurants.
Il en devient très, très difficile de suivre et d’apprécier le jeu sans un estomac particulièrement bien accroché. Et je ne suis pas soumis à la fameuse Motion Sickness d’ordinaire !
Visiblement, Tin Hearts est avant tout pensé comme une expérience VR qui a oublié d’adapter son style et son gameplay à une console traditionnelle, en se contentant de « simuler » la réalité virtuelle via des mouvements se voulant réalistes.
La déception est d’autant plus grande que le jeu a l’air vraiment excellent.