Détails
Genre

Action| Aventure

éditeur

RockGame

Développeur

SpiffyBit

Date de sortie

20 Janvier 2022

Support de test

Nintendo Switch

 

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Disponible sur Switch depuis janvier 2022, Scrapnaut est le premier titre du studio indépendant SpiffiBit. Il s’agit d’un titre original, vous proposant d’incarner un survivant dans un monde ouvert steampunk fort de nombreux biomes à explorer.

Un jeu de survie en monde ouvert steampunk sur Nintendo Switch… voilà qui semble éminemment prometteur. Mais est-ce une réussite pour autant ?

Le contexte, c’est bien aussi

Scrapnaut fait partie de ces titres singuliers qui semblent avoir été conçus à l’envers. Une fois la partie lancée, vous êtes directement amené à un austère écran d’options diverses vous permettant de choisir votre niveau de difficulté, l’affichage des tutoriels ainsi que le “verrouillage du niveau de difficulté”.

Et une fois n’est pas coutume, il aurait été tellement plus simple d’expliquer à quoi servent ces différentes options avant de vous demander de les configurer… car une fois en place, impossible d’y revenir sinon en relançant une partie intégralement.

Bref, vous voilà désormais plongé dans l’aventure Scrapnaut ! Le jeu vous accueille alors que vous vous réveillez à la suite du crash de votre avion dans une tenue… particulière.

Votre héros est en pantacourt, sans haut ni chaussures, avec un masque à gaz, des mitaines et un chapeau haut de forme… et surtout, il était dans la soute au moment du crash. Grosse soirée en perspective, qui explique peut-être comment il a fini là où il est.

Scrapnaut est un jeu de survie sans histoire ni contexte, ce qui pose rapidement des problèmes à quiconque voulant se sentir un tant soit peu concerné par ce que son personnage peut vivre.

Sans attendre non plus une intrigue aussi profonde qu’un Green Hell, un minimum d’explications est toujours une bonne chose. Là, vous ne savez rien… sinon que vous vous êtes crashé dans un endroit où l’atmosphère est polluée.

Et le jeu vous affiche d’ailleurs clairement son manque d’ambition dès le tutoriel, puisque votre première quête vous est transmise par l’ordinateur de bord… dévoilant que votre personnage se nomme “Joueur”, sans aucune possibilité de personnaliser ne serait-ce que son nom.

Comme rare “compagnon de dialogue”, vous allez trouver Rusty le robot; clairement là pour accomplir son rôle de personnage-fonction sans rien apporter à l’intrigue.

Le titre semble vouloir se rattraper au branché sur la partie scénaristique vers la fin, en tentant un plot twist excessivement maladroit et relativement capillotracté; mais le mal est déjà fait.

 

Un Monde Ouvert qui manque d’ouvertures

Très vite, le principal problème de Scrapnaut saute aux yeux : l’ensemble de vos choix, décisions et directions sont guidés par le scénario.

Le monde qui vous entoure est vaste, composé de plusieurs biomes différents découpés sous forme de zones qu’il va falloir débloquer petit à petit, en accomplissant au préalable certains objectifs (essentiellement, purifier l’oxygène).

En bref, vous êtes continuellement guidé sans réellement jamais ressentir cette impression de liberté normalement au cœur de ce genre d’expérience.

Scrapnaut s’avère au final relativement court (comptez une dizaine d’heures pour le boucler intégralement) et sans grande rejouabilité; ce qui là encore est un comble dans un jeu de survie…

Malgré tout, il existe un certain charme dans cette petite œuvre indépendante, et surtout un nombre considérable de possibilités qui le rendent à la fois plus complet et plus accessible que beaucoup d’autres titres.

Dans Scrapnaut , vous allez en effet pouvoir construire votre base principale, à partir de laquelle vous allez lancer vos opérations d’exploration. Le titre ne s’encombre d’aucune partie RPG : pour progresser, vous allez devoir explorer et découvrir divers livres de craft, vous donnant accès à des recettes toujours plus complexes et utiles.

C’est d’ailleurs la seule manière de survivre et de s’améliorer sur le long terme, d’obtenir des équipements avancés, etc.

Et là encore… On touche à l’un des soucis du titre : l’exploration ne récompense clairement pas assez le joueur pour ses prises de risques, puisqu’il est très rare de récupérer autre chose que des ressources plus ou moins rares et utiles, ou des livres de crafts… en sachant que les plus importants vous sont littéralement donnés lors du scénario.

Malgré tout, il faut lui reconnaître une belle diversité dans ses propositions de biomes et des zones vraiment fascinantes, très éloignées de ce à quoi vous êtes habitués dans les jeux du genre.

L’aspect Steampunk est ici très léger, mais donne un petit plus à l’ensemble via son lot de robots bariolés, usines désaffectées et autres systèmes à vapeur. Un bon point pour l’ambiance, donc.

 

Un constructeur de base plutôt poussé

L’une des parties les plus intéressantes de Scrapnaut vient clairement de ses propositions dans la construction de votre base. Cette dernière va rapidement vous servir à tout : récolter de quoi vous nourrir, crafter vos équipements, vous reposer pour laisser passer le temps… et bien entendu, vous défendre.

Les possibilités sont nombreuses et il n’est pas rare, surtout au début, de passer beaucoup de temps dans l’optique de confectionner son petit nid steampunk idyllique.

mais Scrapnaut à penser à tout : tant que vous êtes dans les limites de votre base, une fois par jour des ennemis vont venir vous attaquer par vague, de plus en plus grandes et puissantes; de sorte que vous ne pouvez rester tranquillement chez vous trop longtemps sans essuyer une cuisante défaite.

Un système intéressant et au demeurant ingénieux, qui vous pousse continuellement à vouloir renforcer vos défenses et, de fait, à explorer plus avant…

Mais il y a une problématique majeure dans Scrapnaut : tout ceci ne sert strictement à rien, puisque vous allez peu ou prou trouver tout ce dont vous avez besoin pour survivre au gré de vos explorations.

Même les tables de crafts sont très nombreuses, de sorte qu’il est souvent totalement inutile de revenir chez vous… Et lorsque vous avez compris cela, le titre perd une grande partie de sa saveur.

Car il en va malheureusement de même concernant l’aspect survie : Vu la durée de vie du titre, vous n’allez jamais tomber à court de la moindre petite ressource, ni avoir spécialement besoin de cultiver vos champs : la nourriture est abondante dans l’intégralité des biomes traversés.

Miner, planter, construire votre base et la défendre… Tous ces éléments sont totalement inutiles, et le titre dans son ensemble manque d’un peu de difficulté pour réellement être au niveau attendu dans ce genre de production.

Et cette impression de facilité va vous coller à la peau de bout en bout de l’aventure : les ennemis rencontrés sont simples à vaincre, les boss tous basés sur le même modèle et pattern (de sorte qu’après le premier les autres sont une simple formalité), les énigmes censées vous demander un peu de réflexion risibles au possible… Jamais, à aucun moment, vous ne vous sentez en danger dans Scrapnaut.

 

Un avis contradictoire

Pour autant, Scrapnaut est un jeu sur lequel il est possible de passer de très, très nombreuses heures (plus que pour le boucler); du moins si vous parvenez à ouvrir votre esprit et ne pas “profiter” de ses lacunes apparentes.

Car il dispose de nombreuses forces, de nouveaux dans des propositions qui fonctionnent parfaitement, dans une maniabilité impressionnante pour la console de Nintendo et un système de construction de base vraiment poussé.

Une fois l’ensemble des biomes débloqués, abandonner totalement l’idée de terminer le jeu devient le meilleur moyen de s’amuser en prenant le temps de développer sa base, en cherchant les livres de compétences, en craftant le moindre item qu’il pourrait encore vous manquer… et bien entendu en augmentant la difficulté du titre.

Car une fois dans cet état d’esprit, c’est un tout autre jeu qui s’offre à vous. Scrapnaut devient alors un jeu de survie Steampunk absolument passionnant et immersif, d’autant qu’il se dote d’une direction artistique vraiment surprenante et originale et d’une technique à toute épreuve.

Jamais le jeu ne bug ni ne lag, aucune chute de framerate n’est à déplorer. Le titre semble être né pour tourner sur Nintendo Switch, et est parfaitement adapté à la console.

On pourra peut-être lui reprocher un poil de rigidité dans ses contrôles, mais qui s’estompe rapidement si vous vous prenez au jeu.

En définitive, la seule manière d’en faire un solide concurrent à tous les autres jeux de survie de la console serait de lui ajouter un mode Roguelike”, avec des environnements générés aléatoirement et des ressources de plus en plus rares.

Points positifs

L

Système de construction de base poussé

L

Direction artistique surprenante et originale

L

Un bon jeu si on ne tiens pas compte de ses nombreuses lacunes

points négatifs

K

Manque de profondeur scénaristique

K

Faible rejouabilité

K

Faible rejouabilité