Disponible depuis le 14 Décembre 2023 sur Nintendo Switch, Rising Dusk est le tout premier jeu du studio indépendant japonais Stobie, basé à Tokyo.

Édité à l’international par Ratalaika, le titre se présente comme un « anti-coin plateformer » inspiré par le folklore nippon. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Le jeu en vaut-il le détour ? C’est ce que je vous propose de découvrir immédiatement.

Un défaut narratif

Rising Dusk vous propose de prendre le contrôle de Tamako, une jeune fille piégée dans le royaume des Yokai. Afin de s’enfuir de ce monde étrange rempli de créatures singulières, elle va devoir trouver un moyen de parcourir chaque région afin de rejoindre la montagne à l’horizon.

Rising Dusk est un titre singulièrement attirant. Le pixel art utilisé dans sa conception est de fort bonne facture, flattant la rétine par des arrière-plans léchés et des protagonistes réalisés avec soin. Tout dans cet univers donne envie de s’y plonger, d’en découvrir les secrets… sinon son histoire.

Car, et c’est souvent là le défaut de ce genre de production, l’intégralité du scénario vous est raconté… dans la description du jeu, sur les stores en ligne. Rien n’est inclus directement dans le titre, que ce soit via un vulgaire carton ou par l’entremise de cinématiques, dialogues ou éléments descriptifs.

Le titre ne propose rien. Si vous ne lisez pas sa description au préalable, vous allez simplement tomber sur une brève scène montrant une jeune fille aux cheveux verts s’éloignant d’une vieille personne priant près d’une tombe. C’est tout. Pas une ligne de texte, pas de mise en contexte.

Un défaut narratif étrange et singulier, d’autant que d’autres PNJs présents dans les niveaux peuvent vous parler. Tantôt ils vont vous donner des indices, tantôt des éléments de lore… et le tout en français !

Et plus vous progressez, plus vous réalisez que le Studio Stobie a réellement travaillé à la cohérence diégétique de l’univers qu’ils proposent. Alors pourquoi avoir autant délaissé l’aspect narratif ? Un manque incompréhensible et clairement préjudiciable à l’expérience finale. Dommage.

L’exploration comme seul horizon

Rising Dusk est réellement un jeu surprenant. Car s’il se présente d’emblée comme un plateformer plutôt classique (nonobstant quelques spécificités que je détaillerai ultérieurement) ; très vite vous débarquez sur une map monde du plus bel effet.

Vous pouvez amener Tamanko dans n’importe quel niveau disponible, tout à fait librement. Et ces derniers sont nombreux, autant que différents. Au total, ce sont 20 zones que vous allez devoir explorer. Entre rizières, villes, châteaux, sources chaudes ou encore marais ; Rising Dusk s’avère incroyablement riche en décors et en lieux.

Chacun dispose d’un level design unique qui renouvelle sans cesse l’expérience. Et si les premiers semblent relativement conventionnels, rapidement vous allez débarquer dans des niveaux où toucher le sol est synonyme de mort instantanée, d’autres où vous allez devoir utiliser astucieusement les adversaires afin de progresser, etc.

Outre les niveaux traditionnels, de nombreuses zones annexes sont également explorables. Des villages de PNJs, des boutiques, des grottes antiques… chacune va vous apporter des informations utiles, autant que des possibilités de personnaliser votre jeu : style vestimentaire, difficultés… toutes ces options ont été incluses de manière diégétique afin de proposer l’expérience la plus immersive possible, ce qui est fort rare et totalement louable pour ce type de production.

T’as pas une p’tite pièce ?

Bien entendu, la grosse originalité de Rising Dusk vient de sa promesse d’être un « anti-coin » platformer. C’est une mécanique totalement contre-intuitive qui a été choisie par les développeurs, mais pas inintéressante.

L’idée est simple : dans les différents niveaux, vous allez trouver des blocs comportant un chiffre ou un nombre. Si vous disposez d’autant (ou plus) de pièces qu’indiqué, alors cette plateforme n’est plus utilisable.

Illogique, n’est-ce pas ? Ou, pour être plus précis, totalement contre intuitif. Car Rising Dusk vous demande tout simplement d’aller à l’encontre de dizaines d’années d’apprentissage vidéoludique.

Par exemple : si vous arrivez devant un bloc « 1 » et que vous avez ramassé ne serait-ce qu’une seule pièce, alors ce dernier va disparaître instantanément en le touchant. Pour progresser, il va donc falloir par moment ne rien ramasser du tout… ou au contraire tenter l’impossible en ramassant un maximum de pièces afin de détruire des blocs qui vous empêchent de progresser.

En avançant dans le jeu, vous allez également finir par tomber sur des plateformes qui fonctionnent à l’inverse, ne s’activant qu’à la condition de posséder lesdites pièces.

Et lorsque les niveaux cumulent les deux, le titre tout entier se transforme en jeu d’énigme digne d’un Professeur Layton, vous obligeant à réfléchir avec précision à vos déplacements ainsi qu’au nombre de pièces à acquérir afin d’en atteindre le bout.

Mais là où Rising Dusk brille particulièrement, c’est par l’ajout de certains bonus au sein de ces niveaux. Pour les compléter totalement, vous allez en effet devoir ramasser une (ou plusieurs) statues de maneki-neko, ainsi qu’une K7. Chaque bonus est bien entendu dissimulé ou nécessite d’atteindre un nombre de pièces très précis. À vous les joies de relancer encore les niveaux si vous souhaitez terminer le jeu à 100%.