#RaceDieRun est le premier jeu du studio indépendant parisien Atomic Raccoon… mais surtout le seul, puisque le titre suivant du studio est toujours en production depuis 2022, sans plus de nouvelles.

Est-ce un mal ? Peut-être pas. Car si l’équipe semble avoir de bonnes idées sur le plan purement arcade, il leur manque clairement quelque chose de très important pour tirer leur épingle du jeu : la connaisance du médium.

Bobo Racing 2020

Disponible depuis le 9 août 2019 sur Nintendo Switch, #RaceDieRun vous propose de piloter une sorte de voiture futuriste au sein de courses mortelles… ou presque.

L’idée est fort simple : le jeu se décompose en une succession de parcours relativement courts, mais parsemés d’embûches. Si vous périssez, vous reprenez le niveau du début. Au besoin, vous pouvez également accélérer votre trépas en appuyant sur le bouton B (et on y reviendra… oh oui, on y reviendra) afin de relancer plus rapidement la course.

L’objectif est donc d’atteindre la fin des niveaux successifs le plus rapidement possible et en un minimum d’essais. Une idée très arcade et relativement plaisante dans les premiers temps, mais qui malheureusement s’essouffle aussi rapidement que l’inspiration du studio quant au design desdits niveaux, ainsi que des pièges proposés.

Car, et c’est sans nul doute là la pire erreur du studio, #RaceDieRun ne parvient pratiquement jamais à renouveler son game design, ne proposant en boucle que les sempiternels mêmes décors et mêmes routes, simplement agrémentés de quelques spécificités totalement incongrues.

Tantôt ce seront des plots à éviter, tantôt des barrières mobiles qui suivent le joueur. Parfois, des sauts à effectuer ou encore des roues crantées ou encore des virages particulièrement sérrés… et voilà, vous avez fait le tour de #RaceDieRun.

Dénué de tout scénario, le jeu baigne dans une sorte de philosophie de comptoir pour tout contexte. Au début de chaque niveau en effet, des citations qui auraient parfaitement pu trouver leur place dans des posts Facebook d’il y a dix ans vous sont proposer. Des réflexions sur la vie, la mort… ou Dieu sait quoi d’autres, puisque ces dernières n’apparaissent d’une fraction de secondes et sont intégralement en anglais. Pour rappel, le studio est français… et n’a même pas pris la peine de proposer une traduction de leur jeur. Bel exploit, les gars.

Une lourdeur particulièrement déplaisante

#RaceDieRun est un jeu qui s’apprend facilement, mais qui ne se maîtrise jamais totalement. En cause, une maniabilité catastrophique liée à des décisions de game design totalement incompréhensibles et visiblement issues de cerveaux malades n’ayant, peu ou prou, jamais touché au moindre jeu vidéo depuis au moins trente ans.

Votre véhicule se dirige de gauche à droite avec le stick analogique gauche, peut effectuer des roulades latérales afin d’esquiver rapidement les obstacles via ZR et ZL, ou encore accélérer à l’aide d’un boost positionné sur la touche A.

Afin d’obtenir la meilleure note dans chaque niveau, il est nécessaire d’utiliser au maximum le boost, donc de maintenir la touche A enfoncée. Les esquives latérales se font sur une largeur prédéfinie, il n’est de fait pas possible de les contrôler afin de maîtriser son véhicule. Une fois en saut (via des plateformes spécifiques), vous pouvez planer ou plonger en orientant votre stick analogique.

Concrètement, #RaceDieRun tient plus du jeu de réflexion vous demandant de connaître chaque niveau sur le bout des doigts afin d’appuyer sur le bon bouton au bon moment, plus que du jeu d’arcade ou de course.

De toute manière, il serait difficile de le classifier comme tel, vu qu’il est… impossible de faire la course, sinon contre son ombre afin de faire un meilleur temps.

Aucun mode multijoueur n’est présent, que ce soit en local ou en ligne, signant l’inutilité crasse du titre et son absence totale de rejouabilité.

Enfin, il est temps de parler de la pire idée possible et imaginable : le bouton B. Sur la majorité des jeux de courses, ce dernier sert à freiner. Mais sur #RaceDieRun, ce dernier permet de vous suicider afin de relancer le niveau depuis le départ.

Je répète : le bouton FREIN a été remplacé par une fonction SUICIDE.

Dans quel univers parallèle dominé par des fous faut-il être né pour ne pas comprendre que demander aux joueurs de désapprendre ce que toute l’industrie leur a enseigné durant plus de quarante ans est une bonne idée ?

Et si encore le jeu en valait la chandelle ! Mais même pas ! #RaceDieRun est une catastrophe, bien plus frustrante qu’amusante, ne proposant pas réellement un défi au niveau ni un level design particulièrement réfléchi ni travaillé…

Et ce fameux bouton B, je peux vous dire que dans les premiers niveaux, vous allez appuyer souvent dessus. Très souvent. Que ce soit par réflexe en approchant d’un obstacle, ou simplement pour essayer de passer plus rapidement une animation de fin de niveau afin de passer au suivant (vous contraignant bien entendu à refaire tout le niveau en cours, quand bien même vous auriez déjà atteint la fin).