Nana est un josei qui a posé les bases de la romance mature. Cet anime a été diffusé en 2006, tandis que le manga remonte à l’an 2000.

Deux filles qui portent le même prénom se rencontrent : elles s’appellent Nana. Pour se différencier par la suite, la Nana romantique est surnommée Hachi. Le Destin les réunit en tant que colocataires, une amitié très profonde va naître entre elles. Hachi accumule les déceptions amoureuses tandis que Nana se hisse en tant que chanteuse punk au sein du groupe les Black Stones. Ce groupe a un diminutif : BLAST, qui devient leur nom officiel, même si tous les visuels conservent le logo des Black Stones. Cet aspect m’a déroutée durant tout l’animé. Et je trouve que Black Stones sonne mieux que BLAST.

Au fil du temps

L’histoire prend tout son temps pour se développer, c’est son plus gros point fort. Chaque personnalité est unique et se dévoile au gré des épisodes. Il y en a 47 en tout, une durée assez peu conventionnelle, mais les années 2000 étaient plus permissives ; ainsi, Monster a pu voir le jour dans un format de 74 épisodes en une seule saison. Actuellement, le format usuel d’un anime compte 12-13 épisodes ou 22-24. Une saison 2 sort ensuite si la première a bien fonctionné. Et je trouve cela dommage, car de nombreux univers méritent un anime complet, ne serait-ce qu’un de mes chouchous : Umineko no Naku Koro ni qui bâcle complètement l’enquête en abordant les 4 premiers arcs questions sans introduire les arcs 5 à 8 qui contiennent les réponses. La rumeur circule qu’un nouvel anime complet sortira en incluant les 8 arcs, à vérifier dans les prochaines années.

Black Stones

Pour en revenir à Nana, les 47 épisodes se suffisent à eux-mêmes. L’histoire est bien amenée, en environ 20 minutes (en retirant l’opening et l’ending) on assiste aux scènes du quotidien sans voir le temps filer. Tous les protagonistes coexistent en gravitant autour de ces deux jeunes femmes qui évoluent, aiment, sont blessées, se relèvent… Le slice of life incrémenté ici sublime les romances. Chaque épisode est si dense qu’on ne le voit pas passer. Tout y est extrêmement vivant, jusqu’à, hélas leur addiction à la clope. Nana, Yasu, Ren, Shinichi, Takumi… OK, qui ne fume pas en vrai ? Hachi, c’est déjà ça ! Les Black Stones sont fans de la saveur cerise, en particulier Yasu.

Plus le temps file, plus les jeunes femmes se rapprochent. Nana refuse d’admettre qu’elle éprouve de l’amour envers Hachi, c’est inconcevable. Alors elle musèle ses sentiments et se raccroche à Ren. Hachi, de son côté, doit faire face à la vraie personnalité de Takumi qui la plonge dans une situation compliquée.

La vf est très bonne, notamment grâce à Claudine Grémy, Pascale Chemin et l’exceptionnel Antoine Tomé (la voix de Scar dans FMA) qui demeure un des meilleurs comédiens de doublage français. Tous les acteurs sont très impliqués dans leur rôle, ce qui induit plus de fluidité pour un anime qui se concentre justement sur les émotions à travers l’évolution de ses protagonistes.

Les émotions dans Nana sont particulièrement intenses, elles ne laissent pas indifférent. Monument de l’animation, sa bande-son marque les esprits, notamment grâce aux compos des Black Stones et de Trapnest, les groupes rivaux dans l’histoire.

L’auteure, Ai Yazawa, était styliste auparavant. Étant débordée avec la parution de Ano Natsu, elle a quitté son école de styliste pour se consacrer à ses séries. On sent sa passion pour la mode tout le long de l’anime (et plus encore dans Paradise Kiss). Le groupe des Black Stones, dispose de belles tenues lors des concerts ; le personnage de Nana Osaki en particulier est extrêmement classe. Même en dehors de leurs montées sur scène, ils arborent tous un look original et audacieux.

Graphiquement, les personnages sont très longilignes, un style usuel au niveau des croquis vestimentaires dans les écoles de stylisme. Nana reste dans les mémoires en tant qu’incontournable du josei. À voir et à revoir.