Monster Hunter est un film d’action fantastique sorti le 28 Avril 2021 en France. Écrit et réalisé par la poule aux œufs d’or des adaptations foireuses de jeux vidéo au cinéma, à savoir Paul W.S. Anderson (Monsieur Resident Evil) ; il est également la toute première adaptation de la plus célèbre des franchises de chasseurs de monstres sur grand écran.

Et si vous n’avez jamais vu la moindre affiche dans vos salles obscures, c’est que Screen Gems en a fait chez nous un « Direct-to-DVD ». Officiellement à cause de la Covid. Officieusement parce que, et pour citer le plus célèbre des mathématiciens du Chaos : « C’est vraiment un gros tas de merde ».

Réalisateur(s)
Paul W. S. Anderson
Sortie France
28 avril 2021
PEGI
+13 ans
Liens Site Officiel
Plateforme de diffusion Netflix

 

4 minutes et 53 secondes

Monster Hunter vous raconte donc les aventures de Milla Jovovich qui se bat contre de grosses bestioles en 3D dégueulasse…

OK, pause. Vous savez, je m’étais promis qu’à l’occasion de la sortie du nouveau site, je ferais tout pour vous livrer les chroniques les plus objectives possibles. Mais parfois, c’est au-dessus de mes forces. Je vais tout de même essayer de faire de mon mieux.

Reprenons. Monster Hunter nous narre l’histoire d’un groupe de soldats de l’armée américaine (on ne juge pas, on ne juge pas, on ne juge pas…) téléporté dans un monde parallèle par une grosse tempête. Le capitaine Artémis, incarné par Milla Jovovich, va devoir apprendre comment devenir une chasseuse de monstres pour éviter que ces derniers n’envahissent la terre.

4 minutes et 53 secondes. Il m’a fallu 4 minutes et 53 secondes très exactement pour pressentir l’une des pires adaptations vidéoludiques jamais réalisées.

Quelque part dans les limbes, entre la production horrifique à petit budget et l’actionneur bas de gamme, Monster Hunter, le film, vous offre surtout une qualité de série Z pathétique et scandaleuse. Mais essayons de recadrer tout cela.

Scénaristiquement, Anderson fait du Anderson. Autrement dit : de la merde. Tout comme pour la saga Resident Evil, il s’est décrit comme un “grand fan” de la licence de jeux vidéo et s’est lancé dans le projet “par passion”. Il en résulte, logiquement, une œuvre trahissant l’intégralité des poncifs de la franchise sans vergogne, de ses origines à ses acceptions les plus modernes.

Une fois n’est pas coutume avec ce “réalisateur”, on se retrouve dans “Milla Jovovich : The Movie”. Véritable Mary-Sue dopée au scénarium, elle ne craint ni ne redoute personne. Même déshydratée, avec une cheville en vrac et blessée ; elle parvient sans difficulté à karatétiser n’importe quel assaillant. Même quand celui-ci s’avère être une créature de 20 mètres de haut au sommet de la chaîne alimentaire. Toujours bien maquillée et filmée sous son bon profil, elle est incapable de mourir ni d’éprouver la moindre petite souffrance.

Pour le reste… il n’y a rien à ajouter. C’est vide, creux, plat et sans intérêt. Durant l’intégralité de l’heure trente que dure le supplice, absolument rien ne vous est raconté. C’est juste l’histoire d’une nana qui débarque dans un monde parallèle pour tuer des gros monstres. Et c’est tout.

Est-ce qu’Anderson est fan de Monster Hunter ? Certainement pas. A-t-il joué ne serait-ce qu’à un seul jeu de la série ? Visiblement, non. Est-ce qu’il se fout de votre gueule en essayant de surfer sur le succès du dernier titre pour se faire un billet au passage ? Oh que oui !

America ! Fuck Yeah !

Comment peut-on justifier l’existence même de ce film ? C’est une excellente question. Toute la communication autour du projet mettait en exergue que Capcom s’impliquait activement dans la production, laissant tout de même espérer un minimum de bienveillance dans le traitement et le respect de la franchise.

Pire encore, on retrouve au casting étendu Ryozo Tsujimoto et Kaname Fujoka. Le premier est le producteur de l’ensemble des jeux depuis Freedom 2. Le second est tout bonnement le créateur.

Alors… comment en est-on arrivé là ? Tout le film est une lettre d’amour débridée aux États-Unis, autant qu’un parfait manuel historique. Des soldats débarquent dans un pays inconnu, offrent du chocolat et du coca aux habitants, détruisent leur culture et leur apportent la paix et la démocratie à grand coup de fusils mitrailleurs.

Bon, je mets tout au pluriel sans réelle raison. Dans les faits, on retrouve essentiellement deux personnes au casting : Artémis, l’héroïne… et le chasseur. Qui est… un chasseur. Voilà. Lui se bat depuis des années, connaît chaque créature par cœur, leurs points faibles et leurs forces. C’est l’image même de ce que ressent le joueur amateur de la licence depuis ses débuts : solitaire, survivant comme il le peut dans un environnement hostile, contraint de fuir plus que de combattre, et de mettre en place divers stratagèmes pour se mesurer à la férocité inexpugnable de ces créatures dantesques.

Elle… vient d’arriver, se révélant indubitablement meilleure que lui et sa culture indigène, barbare.

Mieux encore, à la moitié du film on a droit à un montage d’entraînement durant lequel Artémis surpasse son mentor qui, pourtant, lui apprend à se battre avec des armes et des techniques dont elle n’a tout simplement jamais entendu parler.

Nul doute qu’en retirant Milla Jovovich du casting et en focalisant l’intrigue autour de ce fameux chasseur sans nom et isolé ; Monster Hunter, le film, aurait été un bien meilleur divertissement.

Rends l’argent

60 millions. Voilà ce qu’a coûté le film. Soit le double du premier Resident Evil et 20 de plus que le dernier de la saga. Pourtant, la production semble bien moins impressionnante. Tourné en Afrique du Sud, n’incluant que deux personnages principaux et moins d’une dizaine de figurants, on pourrait facilement conclure que l’ensemble du pognon est passé dans les effets visuels.

Eh bien, non. Pas du tout. Certes, le design des DEUX SEULS monstres (le Diablos Noir et le légendaire Rathalos) est plutôt fidèle… mais visuellement, c’est un carnage sans nom.

Chaque créature semble tout droit sortie d’une cinématique PlayStation 2, les incrustations indignes d’un film de 2021, et même les costumes sont au rabais. Bon Dieu, les armes iconiques de la saga sont terriblement bas de gamme, d’une qualité pire que ce qu’on pourrait trouver dans une convention geek au sein d’un village de campagne !

Mon avis ? Sur les 60 millions qu’a coûtés le film, Milla et Paul ont dû en prendre la moitié. Il n’y a aucune autre explication logique.

Je préfère éviter de parler du reste. Notamment du Palico qui va me donner des cauchemars durant des années.

J’aime

L

Le personnage du Chasseur

J’aime moins

K

Milla Jovovitch

K

Paul W.S. Anderson

K

Les effets visuels

K

Le scénario

K

Une heure trente de ma vie perdue