Mon-Yu, ou dans son titre complet, « Mon-Yu: Defeat Monsters And Gain Strong Weapons And Armor. You May Be Defeated, But Don’t Give Up. Become Stronger. I Believe There Will Be A Day When The Heroes Defeat The Devil King » (bon courage pour faire tenir ça sur la jaquette) ; est la toute dernière production à sortir à l’internationale signée Experience Inc.

L’entreprise nippone, fondée en 2008, ne propose que des Dungeons RPG dont ils ont fait une spécialité. Il faut cependant attendre 2013 pour que le studio ne finisse par briller avec l’excellent Demon Gaze, premier gros succès d’une liste désormais assez longue.

Ils ont ensuite enchaîné avec des titres de qualité tel que Operation Abyss, Stranger of Sword City, Operation Babel, Death Mark, ou encore Undernauts: Labyrinth of Yomi.

Les amateurs seront donc ravis de retrouver la même équipe à la tête de ce Mon-Yu… du moins si ce dernier est au niveau.

Editeur(s)
Numskull Games
Sortie France
29 sept. 2023
PEGI
+12 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

Une histoire de donjon… encore.

Mon-Yu ne brille pas par l’originalité de son scénario. Vous y incarnez une équipe d’aventuriers mandatée par la reine Eternia, dirigeante du Royaume des Fées Tir na Balc, pour gravir le sommet de la tour Yggdran afin de vaincre les sept rois démoniaques.

Et… c’est tout. Incroyablement légère, la narration se contente du strict minimum en posant des bases éculées et des poncifs d’une atterrante banalité. Certes, l’idée de s’inspirer de la mythologie celte est bonne, mais clairement sous-exploitée.

Durant l’intégralité de l’aventure, le scénario ne décolle jamais et se contente de gratter la surface sans proposer quoi que ce soit d’autre. Un échec cuisant qui, de surcroît, ne bénéficie d’aucune traduction française et d’une écriture d’une sobriété extrême.

Le chibi, c’est la vie

Pour tenter vainement de vous tenir en haleine, Mon-Yu compte exclusivement sur ses protagonistes au design « original ». Le premier est un cochon, l’autre une fée. Et… là encore, voilà l’intégralité des PNJs que vous allez croiser hors des donjons.

Mon-Yu ne comporte littéralement que deux personnages non jouables. C’est aberrant.

Le titre dénote radicalement des précédentes productions du studio en adoptant un style visuel bien plus consensuel. C’est par l’intermédiaire de graphismes « chibi », c’est-à-dire via des personnages mignonisés à l’excès, que le jeu essaie de vous séduire.

Principale problématique, cette identité visuelle se concentre uniquement sur la ville de Einheim, servant de « hub ». Dans les donjons, la direction artistique conserve une approche dans la veine des autres jeux du studio. Et force est de constater que cette différence de traitement laisse particulièrement perplexe.

Loin d’être laid, Mon-Yu joue ici une carte surprenante qui ne plaira clairement pas à tous, tant les différences sont marquées et notables.

Les artworks qui viennent ponctuer votre périple sont en revanche toujours aussi qualitatives, et donnent un réel plus au titre.

En revanche… que s’est-il passé avec les textures ? L’exploration des divers niveaux du donjon est particulièrement délicate, tant les décors sont laids. Que ce soit en mode TV ou portable, les déplacements saccadés au sein de biomes en basse qualité peuvent rapidement provoquer nausées et maux de crâne. Une première pour Experience inc., qui semble avoir totalement bâclé son titre.

Un jeu incroyablement classique

Mon-Yu débute par la création de votre équipe de héros, comme c’est le cas dans une grande majorité de Dungeon RPG nippons. Et là encore, vous commencez à connaître la chanson, le jeu peine à convaincre.

Toutes les classes de personnages proposées sont d’un classicisme terrible, ne proposant aucune option un tant soit peu originale. Et on parle ici du studio qui a su se renouveler dans chacune de ses productions via des mécaniques originales et novatrices…

Bref, vous créez six personnages à disposer sur deux rangées : trois à l’avant, le reste en seconde ligne ; et vous partez à la conquête du donjon.

Assez vaste, ce dernier prend du temps à être exploré dans son ensemble. Ce qui n’est clairement toujours pas un point positif dans le titre, tant la vacuité de ses innovations le rend terriblement lassant.

Vos héros débutent pratiquement tous (sinon le prêtre et le magicien) sans aucune compétence annexe, vous contraignant dans la première heure à simplement appuyer en boucle sur la commande « Attaque » sans la moindre petite once de stratégie ni de réflexion.

Bien entendu, vous allez trouver trésors et monstres en chemin, ainsi que quelques boss traînant pathétiquement ci et là.

L’intégralité des ennemis est représentée dans les donjons sous forme de crânes. Les verts se déplacent, les oranges sont fixes, et ceux possédant des cornes sont des boss…

Concernant le système de combat, là encore les choix faits par l’équipe démontrent très clairement un développement chaotique et particulièrement rushé, sans doute dans l’optique de le sortir le plus rapidement possible.

Il est en effet possible, comme d’habitude dans ce genre de production, de saisir des commandes et de « passer rapidement » afin d’accélérer les animations ; mais le mappage des touches est totalement ubuesque.

Concrètement, X vous permet de lancer des attaques physiques par toute l’équipe, mais sans bénéficier de cette accélération. Si vous souhaitez ne pas perdre un temps infini lors de chaque tour, vous devez sélectionner manuellement chaque action, puis valider avec X…

Pour le reste, inutile d’insister : le jeu est d’un ennui total. L’exploration est barbante, les biomes manquent d’originalité, les trésors découverts d’une platitude extrême.

Comme c’est souvent le cas dans les jeux bâclés, Mon-Yu compte sur une difficulté hors norme pour vous tenir en haleine. Chaque petit monstre dispose d’un stock de points de vie faramineux et vous impose un grind de chaque instant pour franchir le moindre palier. De plus, les boss sont également d’une puissance frisant le ridicule.

Pour vous donner une petite carotte, sachez que les combats sont notés, de même que la vitesse d’exploration. En obtenant une évaluation positive, vous pouvez bénéficier d’équipements particulièrement puissants.

J’aime

L

Les artworks sont jolis

L

Un Dungeon RPG classique...

J’aime moins

K

Une difficulté inutile

K

...beaucoup trop pour son propre bien

K

Un scénario inexistant

K

Uniquement en anglais