Détails
Genre

Aventure | Stratégie

éditeur

Daedalic Entertainment

Développeur

Yaza Games

Date de sortie

22 Février 2024

Support de test

Nintendo Switch

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Inkulinati est le tout premier jeu du studio polonais Yaza Games. Composé uniquement de cinq personnes, l’entreprise a pour but de créer des jeux à la fois amusants et drôles.

Leur premier titre est-il parvenu à remplir ce contrat ? Réponse immédiatement !

Enlumine moi la tronche !

Inkulinati vous propose de prendre part à des batailles épiques et tactiques en 2D sous formes d’enluminures médiévales. Vous y incarnez un mini Inkulinati, soit un moine spécialisé dans les illustrations venant ornementer les parchemins médiévaux.

Le principe est très simple : vous choisissez votre avatar parmi une liste de personnages disposant chacun d’un coup spécial… et voilà.

Le titre propose divers modes de jeux : un tutoriel relativement complet et bien écrit vous présentant les bases de cet univers haut en couleur, ainsi que les bases principales pour appréhender correctement le titre.

Et ce tutoriel est loin, très loin d’être superflu tant Inkulinati dispose de choses à savoir pour y répondre correctement. C’est sans doute là son principal intérêt, nonobstant ses visuels sur lesquels je ne reviendrai ultérieurement : le gameplay du jeu est d’une grande simplicité mais excessivement complexe à maîtriser.

Mais avant d’aller plus loin sur les explications détaillées, petit détour par les autres modes de jeu. En plus de son tutoriel, Inkulinati intègre une campagne particulièrement intéressante, que ce soit dans sa forme ou dans son fond.

Certes ici, il ne faut guère compter sur un scénario particulièrement haletant ni même sur une narration très sommaire; mais bien plus sur une construction qui emprunte grandement au genre du Roguelike (type Curse of the Dead Gods).

La campagne se découpe en effet en une succession de routes vous permettant de choisir entre diverses améliorations (santé ou encore), des bonus ou des affrontements (souvent obligatoires).

Bien entendu, vous pouvez également ajouter à cela l’usuel mode en ligne permettant d’affronter vos amis ou de parfaits étrangers dans des batailles endiablées.

Littéralement le “coup” de crayon

Il est grand temps d’entrer dans le vif du sujet. Inkulinati vous propose de prendre part à des batailles stratégiques en 2D contre un adversaire disposant des mêmes “pouvoirs” que les vôtres.

Véritable jeu de stratégie au tour par tour, le titre vous présente des soldats sous forme d’animaux anthropomorphes armés faisant office d’unité. Votre personnage est également représenté sous forme d’enluminure.

Le but des batailles est simple et logique : parvenir à vaincre l’Inkulinati adversaire avant de perdre l’ensemble de vos points de vie.

Il faut voir Inkulinati comme un jeu basé sur des “invocations” de troupe, où chacune nécessite un nombre précis de goutte d’encre pour être, littéralement, dessinée sur la page.

Outre vos points de vie, il est de fait particulièrement important de garder un œil sur cette précieuse ressource pouvant peu ou prou être ramenée à de la Mana. Bien entendu, le choix de vos unités est également particulièrement important : si les épéistes sont puissants au corps à corps, ils ne peuvent par exemple pas atteindre des cibles en hauteurs. Les archers au contraire ont une portée bien plus grande, au détriment d’une défense risible.

Pour rendre les batailles plus épiques encore, votre Inkulinati dispose d’un certain nombre d’actions pouvant influer sur les batailles. Outre une capacité propre au “champion” choisi, vous pouvez littéralement agir sur le combat… avec votre main de dessinateur. Un jet d’encre, un coup de crayon bien placé sur l’adversaire ou, simplement, repousser un dessin à l’autre bout de la carte sont autant de mécaniques qui vont vous permettre de retourner totalement une bataille.

Pour éviter que les affrontements ne soient trop longs, les pages vont également se mettre à brûler au bout d’un certain temps, vous contraignant à rapprocher votre héros de la marge interne afin de le protéger des flammes.

Le nombre d’unités est particulièrement conséquent pour ce type de production et permet toutes les fantaisies et stratégies, octroyant de nombreuses possibilités tactiques pour venir à bout de l’ensemble de vos adversaires.

D’encre, d’or et d’humour !

Inkulinati fait partie de cette gamme de jeux vidéo très singulière qui donnent un vent de fraîcheur au médium. Car si ses qualités vidéoludiques ne sont clairement plus à prouver, c’est aussi son style graphique unique qui marque immédiatement.

Si les champs de batailles ne sont rien d’autre que des pages de manuscrits sur lesquels vous dessinez vos enluminures, le titre apporte une autre dimension visuelle très agréable : celle du monde “réel”.

Car les ouvrages et parchemins n’occupent jamais l’ensemble de l’écran. Tout au contraire, vous allez régulièrement avoir droit à des textures d’herbe, de table, pupitres ou pierres pour poser ce support… tout en pouvant observer des mains bien humaines et réalistes interagir avec l’écran. Mention spéciale à la cinématique d’introduction, filmée avec de vrais acteurs.

Un mélange qui fonctionne étrangement bien et n’est pas sans rappeler certaines autres productions type The Procession to Calvary pour votre plus grand plaisir.

L’humour est également omniprésent et fait souvent mouche, d’autant qu’il ne se contente pas de blagues potaches pour vous arracher un sourire. On est plus sur un comique de situation dans l’esprit des Monty Python, sublimé par des jeux de mots subtils.

Mais Inkulinati fait surtout partie de ces ovnis qui auront bien du mal à trouver leur public ou à vivre sur la durée. En cause, un système finalement assez répétitif sur le long terme et qui peine à renouveler sa formule, en plus de proposer un concept… singulier.

Trop long pour son propre bien, le jeu cherche à tout prix à séduire un public de niche et s’avère redoutable dans son genre, mais à destination uniquement de quelques joueurs en quête de productions décalées.

Points positifs

L

Original et rafraîchissant

L

Visuellement original

L

Très bonne écriture

L

Gameplay très stratégique

points négatifs

K

Un peu répétitif

K

Difficile à maîtriser