Chronique de Misha

     Je n’aime pas les chiens. Parce qu’un berger allemand m’a projetée sur la route à l’âge de 4 ans. La roue de la voiture qui me fonçait dessus s’est arrêtée à 2 cm de ma gorge. Et ce chien m’écrasait de tout son poids en bavant… Autant vous dire que j’ai développé une aversion mâtinée de prudence avec le temps.

     Il y a quelques exceptions malgré tout, comme la chienne d’un voisin qui, à force de se coucher à mes pieds et m’accompagner lors de nombreuses promenades, est parvenue à créer un certain lien.

     Alors, est-ce que je déteste toujours autant les chiens aujourd’hui ? Non. Mais je reste très méfiante quand j’en vois un. Les ¾ du temps, ils se montrent affectueux même si je ne les connais pas (les chats davantage). Les animaux m’aiment bien, il faut croire…

     Il faut savoir que parmi tous les chiens, les Shibas sont ceux que je tolère le mieux. Yoshi a une Shiba blanche qu’il adore. Elle le suit dans tous ses voyages, c’est très mignon. Il poste souvent des photos. Du coup, ce manga m’a fait sourire dès la première page.

Une fin du monde attendrissante

     La fin du monde avec mon Shiba Inu raconte l’histoire de Haru et de sa maîtresse. L’auteure ne lui a pas donné de nom volontairement, pour mettre l’accent sur leur relation, la façon dont il la considère. Elle est sa maîtresse, point. Haru ne s’embarrasse pas avec d’autres appellations qu’il réserve à ses semblables. Elle, c’est sa maîtresse, au-delà de l’amitié et de l’amour, c’est une loyauté indéfectible qui est mise en avant.

     Haru et sa maîtresse, donc, voyagent ensemble après la fin du monde. Il n’y a pas d’explications pour l’heure et en fait, on s’en fiche pas mal. Car c’est leur histoire à tous les deux qui importe.

Tout en couleur !

     Point particulièrement fort de ce manga : il est tout en couleur ! Habituellement, un volume contient quelques planches, guère plus. De fait, c’est un réel atout.

     Chaque petite histoire tient sur une planche, quitte à réserver une deuxième partie sur la suivante. Les chapitres sont courts et fort intéressants. Et pourquoi c’est si bien ?

Un chien philosophe

     Haru dialogue avec sa maîtresse, qui comprend également d’autres langues. (Les aliens sont partout, on ne peut que conjecturer sur ce qui a pu se passer).

     Haru est très intelligent et ouvre tout un pan de réflexions très intéressantes. « En Société, les Humains s’épuisent à convaincre leurs semblables qu’ils sont heureux. Donc à l’heure actuelle, tu es sans doute plus heureuse que tu ne le seras jamais. Car le bonheur est un sentiment impalpable, Maîtresse ». J’aime beaucoup son recul sur la vie, toute sa remise en question.

     Il y a également de l’humour et on sent que l’auteure s’y connaît en matière de chiens. Comme quand elle envoie la balle, les chiens occidentaux courent après tandis que les 3 Shibas voient cela comme une humiliation.

     La maîtresse d’Haru l’aime, mais tire quand même sur ses joues quand il la contredit. Je n’adhère pas à toutes les répliques, mais certaines sont pertinentes ou drôles.

     On sent réellement l’amour de l’auteure pour ces petites bêtes et sa connaissance en matière canine.