Détails
Genre

RPG| Stratégie 

éditeur

Eastasiasoft

Développeur

SideQuest Studios

Date de sortie

14 Mars 2024

Support de test

Nintendo Switch

 

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Rainbow Moon fait partie de la série de RPG développée par SideQuest, à l’instar de Rainbow Skies. Les deux opus, initialement destinés aux consoles de Sony (PS Vita et PS3), retrouvent désormais une nouvelle vie grâce à Eastasiasoft, qui les amène sur Nintendo Switch.

En août 2023, ils ont commencé ce travail avec Rainbow Skies donc, pour mieux revenir aux origines avec ce premier opus en mars 2024. Pourtant, si le travail est toujours aussi agréable, force est de constater que l’intérêt est bien plus… limité.

Fly me to the Moon

Rainbow Moon vous présente l’histoire de Baldren, un héros sans peur ni reproche qui, année après année, se livre à un duel sans merci avec sa némésis : Namoris.

En route pour le lieu désigné cette année, Baldren se retrouve perdu dans une forêt mystique dans laquelle bon nombre de personnes ont disparu au fil des années. Tout cela à cause de portails dimensionnels qui s’ouvrent et se ferment seuls, sans que nul ne comprenne pourquoi ni comment.

Bien entendu, tout ceci n’était qu’un piège de Namoris qui, profitant d’un instant d’inattention de son adversaire, le pousse à travers l’une de ces failles pour s’en débarrasser définitivement.

Vous incarnez donc Baldren, qui se réveille sur cette lune inconnue remplie de personnages surprenants. Votre mission : trouver un moyen de rentrer chez vous et de vaincre Namoris. Et autant le dire tout de suite : Rainbow Skies, en tant que suite de Rainbow Moon, était parvenue à corriger bon nombre de ses défauts. Malgré une version Switch un peu en retard par rapport à la concurrence et qui accusait le poids des années, le titre s’en tirait avec les honneurs et promettait de bons moments pour tous les amateurs de RPG à l’ancienne.

Rainbow Moon, de son côté, s’enfonce drastiquement sans jamais parvenir à prendre pied. Scénaristiquement tout d’abord, le titre s’avère particulièrement léger et mou. Il faut compter environ six ou sept heures avant que ce dernier ne débute réellement et ne propose une once de narration un tant soit peu construite.

Mais même là, le jeu s’essouffle assez rapidement à cause d’une histoire vraiment soporifique et sans grandes ambitions ni surprises.

Pire encore : contrairement à Rainbow Skies, Rainbow Moon n’a pas bénéficié à l’époque d’une traduction française… et ce portage Switch non plus. C’est donc avec une pointe de déception que vous découvrez une aventure entièrement en anglais.

De même, les développeurs ont fait le choix très surprenant de proposer des textes… en bleu ciel sur fond bleu foncé, avec un contraste très minime qui rend la lecture par moment fastidieuse et fatigante. Ce genre de défaut de conception aurait facilement pu être corrigé dans cette nouvelle version, mais le travail effectué ici est minime et peu convaincant.

Et malheureusement, ce constat se retrouve dans l’ensemble des éléments du jeu…

Un long chemin de croix

Nonobstant cette partie narrative assez rédhibitoire pour un RPG, il faut reconnaître à Rainbow Moon de réels soucis dans sa construction même.

Dès le départ, votre héros Baldren se retrouve seul et doit enchaîner un nombre considérable d’affrontements déséquilibrés pour espérer progresser ne serait-ce qu’un peu.

Et sans doute est-ce là le plus grand défaut de Rainbow Moon, résultant d’une stratégie incompréhensible de la part de l’éditeur : le titre était et demeure bien moins abouti que Rainbow Skies. De fait, sortir les deux opus dans le désordre apporte une grande frustration dans la découverte de ses mécaniques.

Le système de combat est au cœur de cette problématique : vous y découvrez des bases… que vous maîtrisez déjà parfaitement si vous avez joué à la suite. Car ce dit système était proposé dans une version complète dans Rainbow Skies, là où il vous est présenté petit à petit dans Rainbow Moon.

Pour expliciter les choses plus clairement, il faut compter de (très) nombreuses heures de jeu avant de retrouver la profondeur de gameplay… du prologue de Rainbow Skies.

Et ce début semble interminable. Les combats y sont en profusion, car comme sa suite vous êtes contraint de grinder un maximum pour pouvoir ne serait-ce qu’espérer vous en sortir. Des affrontements à un contre sept ou huit, qui durent une éternité et vous octroient un nombre ridicule de points d’expérience. Si vous parvenez malgré tout à tenir le rythme, alors à la clé vous n’aurez que pour unique récompense un aperçu de la profondeur du système de Rainbow Skies.

Un jeu sans personnalité

Malgré un design plutôt accrocheur utilisant le même moteur que pour sa suite, Rainbow Moon ne parvient jamais à en approcher la superbe. Principale problématique : un level design souvent incompréhensible fait de zones impossibles à atteindre sans un objet précis, quand bien même votre personnage a clairement la place de passer entre deux buissons.

Vous allez de fait multiplier les allers et retours, les détours et chemins de traverse, dans l’unique but d’atteindre un point précis pourtant visible depuis le départ. Une manière de pensée typiquement héritée des productions vidéoludiques du début du millénaire et qui n’a clairement plus sa place dans un titre sortant en 2024.

De même, si le moteur est joli et agréable, il faut se rendre à l’évidence et accepter un chara design réellement insipide et sans aucune originalité, fait de personnages qui ne sont jamais marquants ni impactants, que ce soit visuellement ou en terme de personnalité et d’écriture.

Par chance les décors sont jolis, et le passage à la HD donne clairement un second souffle à cette aventure.

Points positifs

L

Design accrocheur

L

Un passage à la HD réussit

L

énorme durée de vie

L

Agréable au bout d'une quinzaine d'heures

points négatifs

K

Absence de traduction française

K

Scénario peu intéressant

K

Level design souvent incompréhensible

K

Chara design insipide

K

Système de combat limité