Détails
Genre

Seinen

éditeur

Crunchyroll

Auteur(s)

Tesuho Hara | Buronson

Illustratrice

Yuka NAGATE

Date de sortie

28 Février 2024

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Le manga Hokuto No Ken: La Légende de Toki, écrit par le maître Tetsuo Hara et dessiné par Yuka Nagate, a été disponible au Japon depuis 2007.

Après une première parution en français aux éditions Kazé en 2011, les six tomes de la série font leur retour aux éditions Crunchyroll dès ce mois de Février 2024, sous la forme d’une réédition de trois double tomes. L’occasion rêvée de parler un peu plus en détail de ce nouveau chef-d’œuvre signé Testuso Hara.

Une collection de grande qualité

Le premier volume de ce triptyque est pavé de quelque 364 pages. Une histoire riche, scindée en 17 chapitres d’une rare intensité. Pour les besoins de cette nouvelle édition, Crunchyroll a fait le choix (particulièrement éclairé, il faut le reconnaître) de conserver la planche originelle du premier tome à l’époque paru chez Kaze tout en y apportant quelques modifications. Les liserés entourant l’illustration sont désormais dans un ocre du plus bel effet, contrairement au noir très brut de l’époque.

C’est donc un ouvrage particulièrement imposant qui se présente à vous, bien que sobre et élégant. L’ouvrage est vendu 14,99€ (prix public conseillé), donc parfaitement dans la moyenne de ce genre de produit.

Couteau de cuisine, Couteau de salle à manger !

Entrons dans le vif du sujet. La Légende de Toki est un spin-off d’Hokuto No Ken se concentrant sur le personnage mystérieux de Toki, connu comme étant le maître le plus doué de l’école du Hokuto.

L’intrigue se déroule avant les événements du manga légendaire, faisant de fait office de préquelle directe. Toki est un homme taciturne mais profondément bon, cherchant à tout prix à faire le bien autour de lui; parfois au détriment de sa propre santé.

Cependant, il porte un lourd fardeau puisqu’atteint d’une maladie incurable qui l’affaiblit de jour en jour tout en l’amenant aux portes de la mort.

Son destin scellé par cette affliction, il va tout au long de cette série chercher à sauver un village entier de moribonds grâce à ses soins mystiques; mais va se retrouver confronter à d’anciens amis autant qu’à de nouveaux ennemis.

Ce premier volume couvre donc les deux de l’ancienne édition de Kaze, amenant ce héros aux cheveux d’argent jusqu’au climax de l’arrivée d’un étranger au torse orné de sept cicatrices qu’il ne connaît que trop bien.

L’histoire est dure, autant que pouvait l’être le manga d’origine; et écrite avec un talent toujours aussi impressionnant. La nature cruelle de l’être humain y est dépeinte dans toute sa noirceur, de même que les jeux de pouvoirs et les luttes intestines, au sein d’une épopée terriblement violente et sans compassion.

Au cœur de ce marasme, Toki apparaît littéralement comme un Messie, un sauveur capable d’apporter l’espoir dans un univers qui en manque cruellement.

On pourra peut-être regretter que l’histoire du héros ne soit donnée qu’avec parcimonie, via des rêves et autres flashbacks très sommaires de sa vie passée. Rien n’est réellement expliqué quant aux origines de sa maladie, ni des raisons qui ont poussé ses frères à le prendre comme ennemis.

Un manga à conseiller donc en priorité aux connaisseurs de l’univers Hokuto no Ken; mais qui paradoxalement peut parfaitement être apprécié comme stand-alone si vous n’attachez pas trop d’importance au fait de ne pas avoir toutes les réponses à vos questions.

Visuellement parfait

Pour cette nouvelle série, Tetsuo Hara fait office de scénariste (toujours accompagné de Buronson bien entendu); mais au dessin est crédité Nagate Yuka dont il s’agit littéralement de la première œuvre majeure.

Le pire était donc à craindre, surtout en sachant à quel point Tetsuo Hara est reconnu comme étant l’un des meilleurs mangaka ayant jamais œuvré, avec un style unique fort de nombreux détails.

Plutôt que de singer la plume du maître, Nagate Yuka se contente ici de s’en inspirer dans les designs des protagonistes ainsi que des décors. Le style est donc bien plus épuré, avec des planches plus simples à appréhender et à comprendre pour la majorité des lecteurs.

Au premier coup d’œil d’ailleurs, le néophyte pourrait avoir du mal à distinguer les différences qui, bien que subtiles, sont pour autant présentes. Le résultat est néanmoins d’une rare qualité dans ce genre de production, et se dévore sans faim.