Détails
Genre

Action | Plateformes | Aventure

éditeur

Limited Run Games

Développeur

Seedy Eye Software

Date de sortie

14 Février 2024

Support de test

Nintendo Switch

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Arzette: The Jewel of Faramore est le tout premier jeu du studio indépendant américain Seedy Eyes Software. Disponible depuis le 14 février 2024, le titre se veut être le « successeur spirituel tant attendu de deux jeux d’action-aventure fantastiques tristement célèbres », pour citer le studio. Lesquels ? Eh bien, rien de moins que les deux opus de Legends of Zelda sur CDI, à savoir Link Faces of Evil et Wand of Gamelon.

Oui oui. Nous vivons à une époque où une équipe s’est démenée pour développer un jeu en hommage à deux des pires productions vidéoludiques de tous les temps, des insultes dont il ne faut pas prononcer les noms et qui ont marqué l’histoire entière du médium.

Pourquoi ? Voilà une bien belle question à laquelle il est malheureusement impossible de répondre… Que ce soit pour la blague, par une sincère volonté de réhabiliter ces opus, ou par envie purement mercantile ; le fait est que le jeu est bel et bien là. Alors, est-ce un joli prétexte pour dissimuler un désastre ? Point du tout. Tout au contraire, même !

Petite précision avant le test : Arzette: The Jewel of Faramore n’est pas un jeu à mettre entre toutes les mains, vous allez le comprendre rapidement. Mais s’il vous intéresse, il est possible d’acquérir une édition physique en tirage limité jusqu’au 17 mars 2024 directement sur le site de Limited Run Games. Ceci n’est pas une publicité (ni une sponso) ; simplement une petite information vue le peu de temps durant lequel cette version est disponible.

La Princesse et l’Épée de Vérité

Arzette: The Jewel of Faramore vous propose de contrôler ladite Arzette, princesse du Royaume de Faramore. Par le passé, elle et son comparse Dail ont combattu le vil sorcier Daimur qui, aidé par le Duc Nodelki, avait mis à sac le royaume. L’âme du sorcier a alors été enfermée dans un joyau, lui-même brisé en cinq parties éparpillées un peu partout afin d’éviter son retour.

Une décennie plus tard, Nodelki (réduit depuis à nettoyer les geôles du château) parvient à réunir les fragments et à faire revenir à la vie le fameux Daimur. Ce dernier confie alors son pouvoir, divisé dans chaque morceau de la pierre, à ses généraux.

Arzette va donc de nouveau brandir son épée pour vaincre le mal. Mais cette fois-ci, elle sera seule. Depuis la victoire, Dail s’est laissé aller et est devenu barde, profitant simplement de son nouveau statut de héros pour vivre paisiblement dans l’oisiveté.

Arzette: The Jewel of Faramore est une franche réussite sur tous les points, mais c’est principalement son aspect narratif qui marque de prime abord (et visuel, mais j’y reviendrai). Car le titre est bourré de cinématiques entièrement animées et doublées (en anglais, mais également sous-titrées en français). Chaque PNJ, aussi secondaire soit-il, a droit à sa propre séquence. Un travail impressionnant et colossal qui prouve à quel point le projet était pris au sérieux par les équipes.

Dans un souci de simplifier le gameplay tout en restant cohérent, Arzette est armée d’une “épée de vérité”, qui ne blesse que ses ennemis. Une justification étrangement diégétique pour l’utilisation de la touche d’attaque afin d’interagir avec les PNJs amicaux mais qui, une fois encore, démontre à quel point l’équipe de développement a tenu à mettre les petits plats dans les grands.

Un Hommage Surprenant

 

Très rapidement, vous êtes lancé dans le cœur du gameplay de Arzette: The Jewel of Faramore. Et il faut reconnaître au titre d’avoir su saisir tous les aspects positifs des opus de Zelda sur CDI tout en gommant pratiquement l’ensemble des points négatifs.

Concrètement, le jeu se présente comme ses modèles sous la forme d’un sidescroller 2D empruntant de nombreux éléments aux Metroidvania. Vous allez parcourir différents niveaux avec plusieurs objectifs en tête : briser des piliers permettant de débloquer de nouvelles zones, trouver les généraux de Daimur qui font office de Boss pour leur reprendre les fragments de gemmes, mais aussi récolter divers objets et pouvoirs afin d’accéder à des endroits impossibles à atteindre sans.

Parmi les artefacts, certains sont des hommages directs aux opus CDI permettant de simplement résoudre leurs principaux défauts tout en respectant le gameplay. C’est notamment le cas des bracelets de couleurs, permettant d’atteindre certains ennemis invulnérables sans.

Si à l’époque il était nécessaire de farmer certains types de munitions, désormais il suffit de vaincre les adversaires afin de gagner des orbes pouvant être utilisés par différents types de bracelets.

Des armes secondaires permettent de briser certains portails, d’autres équipements comme des bottes ou encore un bouclier viennent également s’ajouter à l’arsenal de la princesse tout au long de l’aventure.

Arzette: The Jewel of Faramore se présente donc comme un véritable jeu de piste dans lequel il est nécessaire de parcourir chaque niveau plusieurs fois afin d’en découvrir les moindres secrets. Par souci de simplicité (et pour éviter de trop perdre le joueur) ; les développeurs ont ajouté certains indices pour vous indiquer plus simplement où aller et dans quel ordre.

Pourtant le titre ne parvient pas à totalement gommer les défauts des jeux précités. Par exemple, les quêtes secondaires proposées par les différents PNJs sont très souvent obscures et ne disposent que de peu d’indications. Il n’est pas rare de se retrouver bloqué, contraint de refaire en boucle les niveaux dans l’espoir de découvrir un secret à côté duquel on serait passé… quand bien même il s’agit d’une zone totalement optionnelle dissimulée derrière certains décors.

De même, les grottes et autres zones d’ombres sont trop faiblement éclairées et s’avèrent rapidement n’être que de vulgaires Die & Retry abusant de pièges et autres gouffres impossibles à éviter sans y être tombé au préalable.

Il en résulte un sentiment particulièrement frustrant, comme si l’équipe de développement s’était sentie contrainte et forcée d’ajouter ces mécanismes dépassés, sans pour autant les rendre plus attractifs. N’en reste alors que des niveaux horribles qui font ressurgir le pire du rétro gaming. Un aveu d’échec qui aurait simplement pu être évité… en retirant purement et simplement ces passages.

Malgré cela, la courbe de difficulté de Arzette: The Jewel of Faramore est également un défaut majeur dont il faut parler. Tantôt abominablement dur, à d’autres moments d’une simplicité enfantine ; c’est surtout concernant les boss que la déception est majeure. Ces derniers sont très stylisés, disposent de patterns et autres coups faciles à appréhender… mais s’avèrent rapidement très faibles, trop pour le bien du jeu.

En tout état de cause, avec une solution ou en connaissant par cœur les emplacements des objets récupérables, il ne faut guère plus de deux heures pour venir à bout de l’ensemble de l’aventure à 100% ; ce qui en fait un jeu bien trop court pour son propre bien malgré ses qualités intrinsèques.

Sans indication et en cherchant par vous-même en revanche, préparez vos longues soirées. Le jeu triple sa durée de vie ainsi, uniquement en temps “perdu” à arpenter des zones que vous connaissez déjà par cœur.

Un jeu Faussement Laid

 

Mais comment évoquer Arzette: The Jewel of Faramore sans parler de son aspect visuel ? Inspiré des fameux opus CDI de Zelda, le jeu tente de reprendre cet aspect mal dessiné lors de ses cinématiques et autres dialogues dans une tentative d’hommage plus ou moins réussie, mais totalement assumée.

Le problème étant que, rapidement, il apparaît que les graphistes sont doués… contrairement à ceux de l’époque ; et que les dessins sont volontairement mal réalisés en tenter de singer plus ou moins cette patte particulièrement hideuse.

Certaines planches sont donc parfaitement dans le ton et respectées, là où d’autres semblent juste avoir été faites sous Paint à la souris. Arzette perd alors une partie de son identité, pour se retrouver bloquer dans le passé.

Malgré tout, la direction artistique est elle absolument magnifique. Cohérente dans ses visuels et ses niveaux, proposant de très nombreux biomes fourmillants de détails parfois pratiquement imperceptibles, le jeu est un réel plaisir à parcourir de long en large.

Toute la maîtrise du titre se ressent, de même que le talent de l’équipe de développement. Quel dommage qu’ils se soient bridés à ce point uniquement pour coller à l’image des jeux de l’époque.

Points positifs

L

Narration immersive avec cinématiques animées

L

Hommage réussi aux jeux CDI avec des améliorations intelligentes

L

Direction artistique globalement magnifique

points négatifs

K

Courbe de difficulté incohérente, surtout avec des boss sous-dimensionnés

K

Des zones sombres frustrantes et dépassées

K

Quêtes secondaires obscures et manque d'indications