Détails
Genre

FPS

Editeurs

Deep Silver, Plaion

Développeur

Dambuster Studios

Date de sortie

21 Avril 2023

Supports

PC, Xbox Series, Ps5

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

A l’occasion de l’arrivée de Dead Island 2 sur le GamePass ce 22 Février 2024, soit un peu moins d’un an après sa sortie initiale, il peut être intéressant de se replonger dans l’Enfer créé par Dambuster Studio pour un test complet.

Une bonne manière de découvrir le jeu édité par Deep Silver et Plaion… du moins si ce dernier vaut réellement le détour. Et comme vous allez le comprendre, Dead Island 2 dispose de bons points mais peine à s’imposer face à la concurrence.

N’est pas Techland qui veut

Avant de vous lancer dans votre première partie de Dead Island 2, les ancêtres ayant fait leurs armes sur le premier volume doivent être avertis : contrairement à son illustre grand frère, le titre dont il est question aujourd’hui n’est pas conçu par la même équipe.

En effet, les droits de propriété intellectuels de la franchise appartenant à l’éditeur et non aux développeurs, c’est l’équipe de Dambuster Studio; à savoir les créateurs de Homefront: The Revolution, qui sont aux manettes.

Le premier opus (ainsi que le spin-off Riptide), lui, est issu des esprits géniaux des polonais de chez Techland… à qui l’on doit entre autre depuis les deux excellents Dying Light.

Et malheureusement, cette différence d’équipe et de ton se fait ressentir très rapidement. Dès la séquence d’introduction, pour être parfaitement honnête.

Filmé “caméra à l’épaule” comme un docu-fiction qui ne comprend pas ce que ce genre signifie, cette dernière vous présente tour à tour les différents héros que vous allez pouvoir incarner tout en omettant le plus important : le contexte.

Fi donc de toute notion de scénario, d’explication ou de contextualisation. Ici, vous êtes là pour “rigoler” des situations cocasses de ces personnages rocambolesques, rien de plus.

Et tout commence littéralement comme une blague : vos héros sont dans un avion qui s’écrase… pause en plein crash, libre à vous de choisir le protagoniste que vous allez incarner. Tous les autres vont mourir hors champ.

Au nombre de six, ces derniers ont plus ou moins de charisme et de background… votre choix doit essentiellement s’effectuer en prenant en compte leurs caractères et signes distinctifs.

Et là… Le principal problème du titre se fait déjà ressentir : l’équipe de Dambuster Studio semble prendre le jeu totalement par-dessus la jambe, sans lui apporter une once de sérieux.

Vous vous retrouvez à devoir décider du personnage que vous allez contrôler durant l’intégralité de votre aventure sans le moindre petit détail ni explication. Chacun dispose d’un attribut principal et d’une faiblesse. Mais rien ne vous explique de quoi il retourne réellement. Qu’est-ce que la résilience ? À quoi correspond exactement l’endurance ? Est-ce que l’agilité influe sur la vitesse de course ou la hauteur des sauts ? Autant de questions que vous allez vous poser sans pouvoir trouver aucune réponse.

Au lieu de vous donner toutes les cartes avant d’effectuer un choix décisif, le studio préfère… tourner en dérision la sélection de personnage dans une débauche d’effets visuels et d’humour; avant malgré tout de vous afficher un message vous prévenant qu’il ce fameux choix est définitif.

Votre décision s’effectue donc au petit bonheur, uniquement sur l’aspect visuel des divers survivants… et pourtant, ces attributs en question sont déterminants puisqu’ils influent directement sur le gameplay et la jouabilité.

Et cette impression, vous la conservez tout au long de l’aventure. L’esprit et l’humour très britannique du studio embrasse Dead Island 2 du début à la fin, oscillant souvent entre drame et comédie… ou du moins il essaie, puisque le résultat donne plutôt le sentiment que rien n’est jamais pris au sérieux, en aucune circonstance.

En résulte un jeu bas de gamme qui essaie de nombreuses choses sans jamais y parvenir, et qui n’arrive pas même à capter l’attention de son joueur via son intrigue principale insipide et sans aucun enjeu.

Le Prince de Bel Air

Dead Island 2 vous propose donc d’incarner le survivant d’une apocalypse zombie alors que ce dernier se réveille suite au crash de son avion, censé l’amener dans un refuge.

Blessé, il va devoir se frayer un chemin à travers un premier niveau linéaire faisant office de tutoriel. Au bout de celui-ci, la mort… ou presque. Votre héros, mordu, parvient à se frayer un chemin jusqu’à Bel Air, sur les hauteurs de L.A., dans la maison d’une ancienne star de cinéma. Bien entendu, vous êtes immunisé au virus. Comme c’est pratique.

Alors certes, vous pourriez rétorquer que c’était déjà le cas dans le premier Dead Island… mais justement, reprendre exactement cette spécificité sans l’enrichir d’idées originales sent le vieux pathé ayant traîné un peu trop longtemps dans le fond d’un frigo mal réglé. Après avoir revu certains protagonistes de son aîné, on a tout simplement l’impression que ce virus, au final, n’est rien d’autre qu’une mauvaise grippe tant il y a de personnes immunisées réunies en un seul et même endroit. Ramené à un pourcentage plus important de la population, les infectés ne doivent au final guère être plus d’une centaine.

Tout au long des vingt-quatre missions principales vous faisant visiter dix quartiers de Los Angeles, vous allez rencontrer tout un tas de survivants bariolés allant d’anciennes connaissances revenues des opus précédents à des nouveaux particulièrement… existants.

Contrairement aux deux anciens volets de la saga, Dead Island 2 pose ses valises dans la grande ville de Los Angeles (surnommé pour l’occasion Hell A). Prétexte idéal pour mettre en scène toutes sortes de personnages hauts en couleurs (c’est la version polie de “vraiment mal écrit et sans aucune substance”).

N’attendez certainement pas à être face à un chef-d’œuvre d’écriture. Dead Island 2 est plutôt un gloubiboulga informe et sans âme, sorte de patchwork de tout ce qui a été fait et des poncifs les plus éculés possibles du genre. Jamais, à aucun moment, Dead Island 2 ne parvient à tenir le joueur en haleine par son intrigue et son scénario… et le pire, c’est qu’il ose briser les rares moments poignants par l’intermédiaire de petites blagounettes qui n’arrachent jamais le moindre sourire. Tout est raté dans l’écriture… mais le must reste malgré tout que le titre ne bénéficie d’aucun doublage français, vous obligeant à lire les sous-titres même dans le cœur de l’action.

Le Zombie Blanc aux Yeux Bleus

Pour tenter de se différencier de la masse des jeux du genre, les développeurs de Dambuster Studio ont tenté d’implémenter dans Dead Island 2 un système de progression à base de cartes. S’il faut admettre que ce système est original, dans les faits il s’avère surtout inutilement complexe et plutôt décevant.

Vos compétences sont séparées en quatre catégories, dans lesquelles vous pouvez équiper des cartes gagnées avec vos niveaux, en récompense de mission ou cachées dans le jeu.

Les aptitudes englobent les mouvements de combats, les compétences de survivants augmentent votre viabilité, celles de tueur vous octroient des bonus de dégâts. Enfin, les compétences dites “Numen” donnent des avantages de Furie (des techniques très puissantes) et ne se débloquent qu’à la mission 21, soit pratiquement la fin du jeu.

Quel est le problème avec ce système ? Ces cartes de compétences, censées pouvoir vous permettre de personnaliser votre héros afin de le rendre unique, sont parfois totalement incompréhensibles et d’un illogisme pur.

Votre personnage à la carte esquive ? Fort bien, vous pouvez de fait utiliser LB en plus du stick analogique gauche pour faire un pas rapide. Mais subitement, vous obtenez la carte “garde”… qui vient remplacer celle-ci. Oui, vous comprenez : vous perdez la faculté d’esquiver. Pouf. Comme si en une fraction de seconde vous aviez perdu une partie de votre mémoire musculaire.

Et il en va de même pour l’ensemble des autres capacités et bonus que vous allez débloquer. Tantôt vous allez vous régénérer en bloquant, tantôt augmenter vos dégâts en cumulant les morts…

En résulte donc un système fait à la va-vite, sans idées géniales lui permettant de briller. Pire, le fait d’avoir inclus des mécaniques aussi basiques que “garde” ou “esquive” auxdites cartes laisse à penser que ce système a été implémenté à la dernière minute et sans prendre le temps d’imaginer des compétences réellement uniques.

Moins grand, moins beau, moins fort

Il est impossible de juger un jeu comme Dead Island 2 sans prendre en considération les autres opus de la licence… mais aussi les titres avec qui il est directement en concurrence.

Mais même sans aller jusqu’à le comparer avec Dying Light 2, sorti pourtant un an plus tôt, Dead Island 2 s’échoue face… à son propre aîné et semble accuser un retard considérable, pour ne pas dire un recul significatif en terme purement vidéoludique.

Plutôt que de proposer un vaste Open World comme c’était le cas par le passé, Dead Island 2 opte pour une dizaine de quartiers plutôt petits et étriqués, essentiellement découpés en zones closes et bouclés par divers portails et mécanismes.

Votre principal mission lors de vos explorations de Hell-A est bien entendu de visiter les lieux afin de récupérer du matériel, mais également de parvenir à dénicher batteries et autres clefs dans l’optique de vous débloquer des raccourcis forts utiles.

Une structure qui n’est pas sans rappeler Dark Souls, le talent en moins. Car Dead Island 2 appuie sur d’autres mécaniques totalement ratées pour tenter de tenir le joueur en haleine, comme le “repop” des créatures.

Même si vous parvenez à vider intégralement une zone de ses occupants morts-vivants, ces derniers vont revenir… à l’identique. Quelques minutes à peine plus tard.

Et il en va de même, bien entendu, concernant les contenants et autres objets avec lesquels interagir. Attendez quelques minutes, et vous aurez l’agréable surprise de pouvoir looter de nouveau, sans la moindre petite logique.

Transition parfaite, justement, pour évoquer ce fameux loot. Comme dans la majorité des jeux du genre, vous allez récupérer diverses armes ayant une certaine résistance. Une fois brisées, libre à vous de les recycler ou de les réparer.

Toujours engoncé dans cet esprit purement vidéoludique qui ne donne que peu de considérations à la logique diététique, Dead Island 2 va régulièrement vous mettre entre les mains exactement les mêmes armes… mais avec des statistiques différentes.

Certes, cela se retrouve dans d’autres titres. Mais là, c’est à un point où la même arme, récupérée au même emplacement à quelques minutes d’intervalle, peut avoir une puissance de 45 ou de 70. Ce qui les différencie ? Strictement rien !

Bien entendu, ne vous attendez pas non plus à la moindre cohérence dans l’emplacement des éléments récupérables. Tout est aléatoire, et semble même disposer d’une table de loot générale et commune à l’ensemble des conteneurs.

Dans les faits, cela signifie que vous pouvez parfaitement trouver un sabre d’officier issu de la guerre de sécession dans le sac à dos d’une salle de sport, ou encore des produits ménagers dans les valises d’un hôtel 5 étoiles. Oui, moi non plus je ne pars jamais en vacances sans mon bidon de javel…

Une preuve de plus, s’il en fallait, que les développeurs prennent leur production totalement par-dessus la jambe.

Techniquement indigne de cette génération

Dead Island 2 se présente dès le départ sous ses plus beaux atours via une scène cinématique et une introduction particulièrement scriptée et forte d’explosions, d’effets de particules et autres mise en scène hollywoodienne. Une première approche plutôt agréable à la rétine et qui ne laisse guère indifférent…

Mais hola manant! Ne vous enthousiasmez pas trop ! Car une fois cette partie terminée, le titre fait un bond dans le temps assez surprenant. L’équipe de développement semble en effet avoir littéralement TOUT donné lors de cette première partie, puis avoir lâché l’affaire.

Visuellement, le titre oscille entre l’immonde et le pitoyable. Certes graphiquement joli, c’est au niveau des animations et de la technique que le bât blesse complètement. Par où commencer ? Sans doute par le pire : il n’y a aucun reflet dans les miroirs, ni dans les surfaces réfléchissantes. Sans aller jusqu’à attendre du Ray Tracing, juste le reflet de son protagoniste; qui est littéralement présente depuis une bonne vingtaine d’années dans les jeux ayant un budget aussi important.

Et que dire des animations ? Que ce soit celles de votre personnage, des zombies ou des autres PNJs; c’est une catastrophe intersidérale. Si de loin et en plissant les yeux le résultat est plus que correct, n’espérez même pas y jouer dans de bonnes conditions avec un œil aguerri ou en très haute définition. Les contours sont flous,

Les effets d’ombres sont foirés, les armes ont une portée totalement incohérente (une queue de billard frappe à la même distance qu’un couteau papillon par exemple), l’eau stagne mollement…

Seuls les explosions et les effets “gore” s’en tirent avec les honneurs, pointant exactement les soucis du titre : l’équipe de développement à préféré se concentrer sur une vision étriquée de ce genre de production afin de satisfaire les assoiffés de sang et autres décérébrés de la gâchette, plutôt que de livrer une production cohérente et réellement impactante.

Pourtant tout n’est pas à jeter

Malgré tout, Dead Island 2 n’est pas la catastrophe intersidérale que je semble dépeindre. Il est certes très, très loin de ses principaux concurrents (et à des années-lumière d’arriver à la cheville de Dying Light 2); mais dispose de quelques arguments qui pourraient lui permettre de se distinguer dans ces hordes de jeux orientés massacre de masses de chairs putréfiées.

Déjà, il faut reconnaître aux personnages jouables un certain charisme (Jacord en tête, indubitablement). Ces derniers font le café et disposent tous de petites piques et saillies bien pensées qui les rendent attachants, sans pour autant être particulièrement uniques.

D’ailleurs, ces spécificités se retrouvent également dans les cartes, puisque vos héros peuvent avoir des compétences qui leur sont propres, rendant le multi particulièrement intéressant afin de créer des synergies entre les personnages. Jusqu’à deux de vos amis peuvent vous rejoindre à loisir, afin de faire joyeusement la fête à tout ce petit monde.

Côté ambiance, Dead Island 2 pose ses valises dans Hell-A, et plus exactement dans les quartiers emblématiques de la ville. Là encore, il faut reconnaître au titre une certaine originalité dans les décors proposés et parvient avec une étonnante facilité à proposer des “biomes” assez différents malgré l’aspect purement urbain du titre.

De même, le titre oscille entre des phases très bourrines vous confrontant à des hordes entières et d’autres plus tendues, plongé dans le noir absolu, cherchant clairement à vous faire peur. Certes, on est très loin de ce que propose les “zones d’ombre” de Dying Light 2, mais le résultat est plutôt convaincant et parvient sans peine à distiller un brin d’angoisse dans le cœur des joueurs.

Enfin, les sensations des armes (malgré leur portée très étrange) s’avèrent satisfaisantes. Il est particulièrement plaisant de détruire la mâchoire d’un zombie, voire de le découper à l’aide de vos équipements. Un plus non négligeable, à peine terni par le manque de diversité de ces dernières.

J’aime

L

Quelques personnages bien écrits…

L

Des armes satisfaisantes…

L

Une ambiance réussie…

L

Des biomes assez diversifiés

L

Le multijoueur jusqu’à 3 en ligne

J’aime moins

K

… mais une majorité totalement cliché et sans âme

K

… mais une portée ubuesque

K

… malgré des graphismes et une technique indigne de cette génération

K

Progression trop linéaire et cloisonnée

K

Voix uniquement en anglais

K

Un système de carte incompréhensible