Azur Lane: Crosswave est l’adaptation console du jeu mobile Azur Lane. Si vous ne connaissez pas ce qui peut désormais être considéré comme une véritable licence, alors il faut faire un petit point sur cet ovni sino-japonais.

Je suis un bateau !

Le principe d’Azur Lane est… simple, va-t-on dire : dans un monde parallèle au nôtre, quatre nations vivent une paix fragile grâce aux Kansen, des jeunes… bateaux anthropomorphes aux courbes généreuses.

Oui. Des bateaux. De fiers cuirassés des mers, forts de lourds attributs explosifs, d’une ligne de flottaison rebondie… bref, vous avez compris l’idée.

Étonnamment, l’œuvre de base est chinoise. Mais bien vite, les Japonais de chez Compile Heart (comme c’est surprenant) ont décidé de proposer de nouvelles versions de cette idée totalement saugrenue.

Manga, animé et, bien entendu, un jeu vidéo pensé pour la PS4 et la Nintendo Switch sorti en septembre 2020. C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui.

Mais fi des digressions, passons véritablement au test !

Des Bateaux et des Boobies

Azur Lane: Crosswave vous propose donc une histoire originale plaçant son action dans une version alternative et romancée de la Seconde Guerre mondiale (comme seuls les Japonais en ont le secret, il faut croire).

L’histoire suit Shimakaze, un Destroyeur aux longs cheveux blancs et aux oreilles de lapin, Kansen de l’Empire Sakura (que vous comprenez rapidement être le pays du soleil levant).

Lors d’un entraînement de routine en compagnie des autres forces internationales, cette dernière se fait attaquer par un mystérieux groupe terroriste intitulé Sirens.

Les héroïnes vont de fait devoir imposer une trêve et unir leurs forces afin de sauver le monde (techniquement avant de le détruire à nouveau… mais passons, personne n’est dupe : vous n’êtes pas là pour la cohérence diégétique ni la richesse scénaristique).

Entièrement en anglais, Azur Lane: Crosswave est digne d’un navet comptant avant tout sur ses héroïnes ainsi que sur une partie non négligeable de « fan service » outrancier pour tenter (vainement) de tenir le joueur en haleine.

Côté scénario, n’espérez rien. D’une platitude crasse, le titre se perd dans une logorrhée interminable ayant pour seul horizon l’absence totale de logique, d’ambition et de cohérence. Azur Lane: Crosswave, c’est la lie de la narration, multipliant les dialogues inutiles jusqu’à l’écœurement afin de grappiller quelques heures de durée de vie supplémentaire. Durant la dizaine d’heures que compte l’aventure, environ sept ou huit sont constituées de textes. Les phases de jeu, elles, sont encore pires…

Un concept vide pour un gameplay plat

Mais faisons fi de l’intrigue pour nous concentrer sur le jeu en lui-même, voulez-vous ? Azur Lane: Crosswave est une sorte de shooter dans lequel vous incarnez les héroïnes de votre choix.

Avant chaque mission, libre à vous de sélectionner jusqu’à 3 « bateaux » afin de constituer votre flotte. Chaque protagoniste peut être équipé de quelques objets afin d’accroître sa puissance, mais également d’armements différents. Un système de personnalisation totalement creux, vide de sens et inutile ; puisque les modifications apportées sont généralement minimes et superflues. Le seul intérêt de cette étape ? Mieux admirer les courbes des héroïnes, dessinées avec soin. Place ensuite à la mission elle-même. Et c’est bel et bien là que la déception se fait encore plus grande. Azur Lane: Crosswave ne propose que des arènes minuscules, généralement sans le moindre décor ni horizon. Votre équipe « flotte » sur une mer immonde en attendant les vagues successives d’ennemis.

Le but ? Appuyer comme un débile sur les touches d’actions afin de détruire les adversaires. Pas la moindre stratégie ni réflexion à avoir, même en vous asseyant sur la manette, vous avez toutes vos chances de vaincre.

Que ce soit concernant les missions principales ou secondaires, les niveaux sont drastiquement les mêmes et ne proposent, comme challenge, que plus d’ennemis ou des antagonistes d’un niveau plus élevé.

Mais c’est beau quand même, non… ?

Voilà bien un point soumis à débat. Car si Azur Lane: Crosswave a pu bénéficier du talent indéniable des artistes graphiques de chez Compile Hearts, il ne faudrait pas non plus oublier que le titre a été initialement pensé à destination de la PS Vita… à une époque où le studio enchaînait les publications toutes plus douteuses les unes que les autres afin d’imposer leur marque sur le marché.

Et clairement, Azur Lane: Crosswave fait partie de cette vague atroce de titres finis à la va-vite, sans réel concept ni idée claire. Bien loin de leurs titres d’envergure, le jeu semble réellement avoir été fait « pour l’argent » entre deux productions plus importantes, sur un coin de table et sans réellement chercher à l’optimiser.

Sur Nintendo Switch, n’espérez rien de plus qu’un vulgaire portage sans la moindre petite amélioration graphique ou technique. Certes, les illustrations sont jolies ; mais ça s’arrête là. Et si votre objectif est uniquement d’admirer les courbes des héroïnes, dirigez-vous plutôt vers l’animé ou un artbook.

J’aime

L

Des illustrations fort jolies

L

De nombreuses héroïnes

J’aime moins

K

Le gamplay

K

La technique

K

Les musiques

K

Les dialogues interminables

K

Les temps de chargement

K

Le côté raccoleur extrême de l’œuvre

K

Uniquement en anglais