La Nintendo Switch est tout de même une console formidable. Et certains développeurs, dont Compile Hearts, semblent y voir une véritable poubelle aux œufs d’or, un terreau fertile, une usine à billet sur laquelle ressortir d’outre-tombe la quasi-intégralité de leur catalogue.

Et si d’ordinaire je suis le premier à être ravi de ce genre d’initiative ; parfois, on tombe sur des jeux comme Arc of Alchemist. Et là, c’est le drame.

La guerre, c’est pas bien.

Dans Arc of Alchemist, vous jouez Quinn, une aventurière détenant un artefact alchimique antique : le Lunagear. Une légende raconte que quiconque détient ce fameux Lunagear ainsi que quatre orbes élémentaires peut débloquer la « Grande Puissance ». Quinn vit dans un monde ravagé après une terrible guerre. La vie y est difficile, les ressources peu nombreuses. Pour couronner le tout, depuis quelques années des monstres et autres robots soldats détraqués s’approchent de plus en plus des villes, empêchant les habitants d’essayer de reconstruire une société viable.

Bien entendu, Quinn ne peut s’empêcher de se sentir investie d’une mission et cherche activement ces quatre fameuses orbes afin d’offrir à l’humanité une chance de s’en sortir.

Le scénario vous semble attrayant ? C’est effectivement le cas. Mais l’intrigue est une chose, la narration une autre… et sur ce point, Arc of Alchemist est un cas d’école particulièrement mauvais, un exemple clair de ce qu’il ne faut pas faire pour raconter correctement une histoire.

Pour des raisons de « simplicité », le titre débute alors que Quinn est déjà activement impliqué dans sa quête et accompagné de quelques compagnons. Le plot vous est simplement présenté via une cinématique certes jolie, mais uniquement en anglais (comme tout le reste du titre, par ailleurs).

L’autre problématique est également relativement simple à comprendre : Arc of Alchemist tente de transposer un scénario basique de RPG des années 90 dans un univers post-apocalyptique emprunt de l’alchimie en lieu et place de la magie. Un concept pas inintéressant, mais qui ne cherche jamais réellement à se surpasser. En tout et pour tout, le titre peut se boucler en 5 ou 6 heures en ligne droite et ne propose jamais le moindre rebondissement réellement impactant.

L’histoire est d’une platitude crasse, sans nuance ni substance et, surtout, ne cherche jamais à jouer sur les spécificités de son univers post-apocalyptique. Très clairement, vous êtes face à un jeu singeant le scénario d’un Final Fantasy tout en changeant le skin.

Et que dire des protagonistes ? Outre Quinn, aucun ne dispose réellement d’une personnalité détaillée ni d’un développement convaincant. C’est bien simple : pour prendre mon expérience personnelle, le jeu terminé je suis incapable de vous citer le nom des autres personnages jouables tant ces derniers sont anecdotiques. Un comble, pour un RPG.

L’A-RPG du pauvre

Contrairement à ce que vous pourriez attendre, Arc of Alchemist est un A-RPG. C’est-à-dire que vous vous déplacez dans des niveaux relativement vastes et combattez divers antagonistes en temps réel. Le bouton A permet de vous fendre d’un assaut direct, Y de lancer une attaque à distance. B vous permet de sauter, L d’effectuer une esquive. Enfin, appuyer simultanément sur ZL et ZR déclenche une attaque ultime particulièrement puissante.

Du très classique en termes de gameplay, donc, qui ne dépaysera clairement pas l’habitué et est assez simple à comprendre pour un néophyte… du moins, sur le papier.

Car tout comme pour son intrigue, Arc of Alchemist ne cherche à aucun moment à proposer une quelconque variation ni innovation. L’ennui point rapidement, une fois le prologue achevé, lorsque vous comprenez que l’intégralité de l’aventure consiste en une boucle particulièrement insipide : vous revenez en ville ou dans une « base », prenez une quête, allez dans le désert pour la résoudre.

En avançant, vous gagnez des niveaux et trouvez des équipements vous permettant de mieux vous défendre contre les hordes de monstres qui bloquent votre progression. Et vous recommencez… encore et encore, dans l’espoir de trouver un quelconque réconfort dans les rares séquences animées qui viennent parsemer cette aventure.

Côté level-design, ce n’est malheureusement guère mieux : tout est d’une fadeur crasse, les différents niveaux traversés se contentant de quelques dénivelés et chemins de traverses s’achevant rapidement en cul-de-sac.

Techniquement… inexcusable

Mais là où Arc of Alchemist peut tout de même être conseillé aux aficionados du genre sur PlayStation 4, cette version Nintendo Switch ne doit surtout pas, sous aucun prétexte, être achetée par quiconque.

Sortie en 2020, soit il y a un peu de moins de 4 ans au moment de la rédaction de ce test, le titre souffre de lourdeurs techniques incompréhensibles et inexcusables. Nonobstant des temps de chargements insensés, le titre se permet de laguer régulièrement, souffrant de lourdes chutes de framerates régulières jusqu’à en devenir pratiquement injouable.

Le portage semble avoir été fait depuis la version PlayStation 4, sans chercher la moindre petite optimisation pour la console de Nintendo. En résulte un titre peu ou prou injouable dès lors que les effets de particules sont trop présents, ou lorsque trop d’ennemis apparaissent à l’écran… c’est-à-dire pratiquement tout le temps.

La console souffre tellement, que le jeu crash purement et simplement régulièrement, vous ramenant directement à l’accueil. Une honte absolue qui n’a, bien entendu, bénéficié d’aucun patch correctif depuis sa sortie.

J’aime

L

Un scénario intéressant…

J’aime moins

K

… mais une narration brouillonne et expédiée

K

En anglais

K

Des crashes fréquents

K

Des chutes de framerates régulières

K

Souvent injouable