Haunted House est le remake du titre éponyme initialement sorti en 1981 sur Atari 2600. Bien qu’édité par Atari, le jeu est développé par… Orbit Studio, déjà à l’œuvre sur le Metroidvania Ebenezer and The Invisible World, qui est considéré comme plutôt moyen.

Deux jeux sortis pratiquement en même temps et qui, il faut le reconnaître, ont pratiquement les mêmes qualités et défauts ; comme si le studio s’était enfermé dans une sorte de formule.

Est-ce que ce présent titre est au niveau des autres remakes d’Atari ? C’est ce que je vous propose de découvrir immédiatement.

Who gonna call ?

Haunted House est un jeu d’aventure dans lequel vous incarnez Lyn, une jeune fille prisonnière du manoir de son oncle, hanté par divers esprits et créatures maléfiques.

Pour s’en sortir, elle devra compter sur l’aide du gentil fantôme Spooky, ainsi que sur sa lanterne magique, seule arme capable de chasser les monstres.

L’ambiance globale du titre évoque les années 80 et rappelle davantage le dernier film Ghostbusters: Afterlife que celui de Stranger Things. Ici, point de néons ni d’effets lumineux bariolés, mais plutôt un sentiment très « teen movies » de cette époque, à l’image des Goonies ou encore de Hocus Pocus.

Concernant le scénario, Haunted House se contente du strict minimum. Malgré la cinématique d’introduction, les dialogues et événements majeurs sont réduits à peau de chagrin et distillés au gré de vos diverses rencontres.

Le jeu mise essentiellement sur ses PNJs pour instaurer son ambiance, nombreux et tous originaux, absents dans le titre d’origine. La majorité d’entre eux se trouve dans l’entrée du manoir, comme Oswald, le majordome, qui fournira des informations sur le lore du jeu, Sam, le marchand, et Tobias, le collectionneur.

Au cœur du manoir, plusieurs autres PNJs sont disséminés, prêts à vous prêter assistance si vous parvenez à accomplir leurs quêtes annexes, une idée qui relance l’intérêt de l’exploration.

Il en va de même pour les boss, chacun personnifié de manière remarquable et parfaitement intégré à l’ambiance souhaitée par l’équipe de développement.

Enfin, vous pouvez incarner l’un des cinq enfants, chacun faisant office de héros, bien que chacun d’entre eux doive être retrouvé et sauvé au préalable.

Cependant, il est difficile de passer sous silence le principal défaut de Haunted House. Tout comme pour Ebenezer and The Invisible World, le titre ne dispose d’aucune traduction française. Si l’absence de localisation pourrait être excusable dans leur production originale, riche en textes, elle est moins justifiable dans un Roguelite signé par Atari.

Certes, le niveau de langage n’est guère complexe, mais un minimum d’effort aurait pu être fait. D’autant plus que, jusqu’à présent, l’intégralité des remakes des jeux Atari 2600 ont bénéficié d’une version française intégrale.

Quoi… encore ?

Si j’ai été volontairement vague lors de la première partie, c’est intentionnel. En effet, il semble qu’au sein de la maison mère d’Atari, quelqu’un ait une idée très précise de ce à quoi doit ressembler chacun des remakes de leurs jeux culte.

Tout comme Berzerk: Recharged, Haunted House est un Roguelite. Oui, un Roguelite. Par chance, connaissant le studio à l’origine du titre, le jeu n’est pas un Metroidvania. C’est déjà ça…

À chaque nouvelle run, vous débutez dans l’entrée du manoir servant ici de hub. C’est là que vous allez rencontrer les divers PNJs détaillés plus haut. Et si Oswald n’a d’autres fonctions que de développer l’intrigue, il faut s’attarder quelques instants sur les deux autres.

Sam, le marchand, échange diverses améliorations définitives contre des gemmes, que vous pouvez récupérer dans des coffres spéciaux au sein du manoir. Ces dernières sont particulièrement alléchantes et simplifient grandement l’expérience à mesure que vous les débloquez : diminution du bruit, augmentation des dégâts ou de la vie… chaque niveau acheté débloque des bonus vraiment impactants sur votre progression. Peut-être même un peu trop.

Contrairement à bon nombre d’autres jeux du genre, il n’est tout simplement pas possible d’avancer dans Haunted House sans un minimum de grind.

Tobias, quant à lui, collectionne les cartouches de jeux Atari 2600. Un joli hommage à la console d’origine, d’autant que ce dernier n’hésite pas à détailler vos trouvailles avec quelques informations (des récompenses sont aussi à la clé, bien entendu).

D’autres pièces sont également présentes dans ce hub, mais doivent être débloquées via des clés que vous devez au préalable trouver auprès des PNJs ou en progressant dans le scénario.

Une fois prêt, vous passez par la porte principale et arrivez directement dans le cœur du jeu : le manoir. Ici, vous allez devoir traverser les différents étages en esquivant et tuant les divers ennemis au sein de niveaux générés aléatoirement.

Chaque pièce vous impose un challenge différent : vaincre les ennemis, rattraper un voleur de clé, détruire des chaînes fantomatiques, etc.

Une fois votre objectif atteint, les portes s’ouvrent vous permettant de poursuivre. Vous récupérez également un coffre-fort d’objets utiles, d’argent ou de gemmes.

Bien entendu, l’exploration est à double tranchant. En cherchant à tout visiter, vous allez gagner plus de gemmes et d’objets ; mais risquez en contrepartie de perdre de la vie et de finir plus vulnérable lorsque le boss viendra.

Et justement, parlons un peu de ces fameux ennemis principaux. Ces derniers disposent tous d’un pattern spécifique et d’une manière unique de les vaincre. Par exemple, Cuca, la sorcière, vous demande de récolter trois artefacts puis de les lancer dans un chaudron pour lui infliger des dégâts tout en esquivant ses attaques.

Mais comment un adolescent peut-il se défendre contre des monstres et autres fantômes ? Eh bien, comme je le disais plus haut, à l’aide de sa lampe magique. Via la touche ZL, vous pouvez en effet concentrer le faisceau de celle-ci afin de blesser vos adversaires… très lentement. Trop pour pouvoir survivre la plupart du temps.

Pour vous en sortir, il va falloir faire preuve de stratégie. La moindre de vos actions faisant du bruit, il faut impérativement passer en mode furtivité et éviter à tout prix de faire tomber les objets, au risque d’ameuter l’ensemble des monstres alentours.

Se défaire de ces derniers devient alors plus simple, puisqu’en passant dans leur dos sans être repéré, vous êtes capables de leur infliger un coup qui les tue instantanément…

Enfin, pour vous assister, vous allez également pouvoir récolter divers objets un peu partout dans le manoir : rollers pour vous déplacer plus rapidement, chaussons pour faire moins de bruit, pièges pour assommer les ennemis… Ces derniers sont forts utiles, mais leur usage est limité en utilisation ou dans le temps.

Et si sur le papier Haunted House a l’air d’être un excellent petit Roguelite, une fois manette en main, la cruelle désillusion arrive rapidement…

Un « petit » problème de maniabilité

Ah, Haunted House… toute une expérience une fois lancé dans le cœur du jeu. Mais pas forcément une bonne, malheureusement. Et c’est dommage, car vous allez vouloir l’aimer, ce titre.

Beau à l’excès, le studio Orbit signe encore une fois ici une œuvre graphiquement irréprochable dans la veine de leur précédente production. Le jeu est chatoyant, dispose d’animations très convaincantes, d’une direction artistique parfaitement dans le ton et jolie à souhait… c’est tout simplement un sans-faute…

Mais une fois encore, les développeurs semblent avoir omis d’optimiser le gameplay pour mieux se concentrer sur la partie visuelle et sonore (qui est au diapason, c’est-à-dire tout aussi excellente).

Il est particulièrement ardu de parler de ces fameux problèmes de maniabilité sans avoir directement la manette entre les mains. Mais concrètement, votre personnage… se déplace tout seul. La sensibilité du stick analogique gauche, surtout sur la direction « avant », est particulièrement grande. Effleurer à peine le bouton vous fait bouger, au risque de déclencher des pièges, de heurter des objets, etc.

Il n’est pas rare malheureusement de perdre à cause de cela, voire de douter de ses propres Joy-Con. Pour tout vous dire, j’ai même cru durant mes premières sessions que les miens souffraient d’un drift… et en ai testé deux de plus, avant d’être finalement convaincu que le problème venait bel et bien du jeu. Particulièrement frustrant, Haunted House finit rapidement par lasser à cause de cet unique écueil.

J’aime

L

Une direction artistique magnifique

L

Une ambiance 80's très bien retranscrite

L

Des personnages très bien écrits

L

Un excellent Roguelite original

L

Un Remake qui ose prendre des libertés

J’aime moins

K

Uniquement en anglais

K

D'énormes problèmes de maniabilité

K

Excessivement frustrant