Ashina: The Red Witch est le tout dernier titre du studio indépendant Stranga Games, uniquement composé d’un seul et unique développeur australien. Si le studio ne jouit certes pas d’une grande notoriété, il est malgré tout relativement connu au sein des sphères très fermées des amoureux de jeux d’horreur indés.

Pour les amateurs (qui reconnaîtront immédiatement la patte graphique), il s’agit du créateur de My Big Sister ainsi que de Red Bow, deux titres excellents que je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir si vous êtes friand de ce genre de production.

Quid de ce dernier opus ? Le résultat est malheureusement plus en demi-teinte…

Editeur(s)
Ratalaika
Sortie France
25 Août 2023
PEGI
+12 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

 

Le retour de la Grande Sœur

Situé dans le même univers que les jeux précédents du studio, Ashina: The Red Witch vous propose de suivre les aventures de Ash, une jeune fille ayant perdu ses parents et vivant à Tokyo.

Une nuit, elle entend des bruits étranges venant de son salon et y découvre un esprit chapardeur, qui lui dérobe le collier de sa mère. Bien décidée à récupérer le seul héritage et souvenir de sa défunte parente, Ash se rend dans le monde des esprits. Mais elle ne s’attendait pas à s’y retrouver bloquée et soumise à une bien triste réalité : si elle ne parvient pas à fuir avant le lever du soleil, elle ne pourra plus jamais repartir.

Scénaristiquement, Ashina: The Red Witch est dans la parfaite continuité des précédentes productions de Stranga Games, à savoir un titre jouant habilement entre horreur et drame personnel.

Particulièrement touchant, il souffre néanmoins de la comparaison avec ses aînés en apportant que très peu de nouvelles idées. Tout au contraire, Ashina: The Red Witch se sert des bases de ses prédécesseurs pour développer sa propre histoire.

Si les amateurs en seront ravis, force est de constater que ces points d’intrigues sont trop mis en avant et nuisent à l’immersion autant qu’à la singularité de cette présente histoire.

De plus, la narration souffre également d’un « humour » omniprésent qui ruine l’expérience dramatique à de nombreux moments. Assez mal dosé, ce dernier est bien trop prégnant pour immerger totalement le joueur.

Contrairement aux autres jeux disponibles sur Nintendo Switch, Ashina: The Red Witch ne dispose de plus d’aucune traduction française. Un nouveau point négatif qui ne le sert clairement pas.

Un jeu qui manque d’ambition

Ashina: The Red Witch suit directement la continuité des opus précédents de la série « My Story » de Stranga Games. Toujours développé via le freeware AGS (Adventure Game Studio), ce dernier utilise strictement les mêmes assets, textures et mécaniques déjà bien connus.

Si dans Red Bow déjà une pointe de lassitude pouvait se faire ressentir, Ashina: The Red Witch en souffre bien plus. En cause, un terrain de jeu déjà utilisé dans My Big Sister.

Certes, les environnements sont un poil plus fin et mieux travaillé, mais ce sentiment de « refaire » les mêmes choses, de revivre les mêmes événements, rehaussé par la présence de PNJ également issus du dit jeu ; ne joue clairement pas en sa faveur.

Tout au contraire, vous allez même retrouver par moment des énigmes drastiquement identiques, seulement vues d’un angle différent. Un manque d’originalité et de diversité qui crée indubitablement une impression de déjà-vu.

Une technique maîtrisée

Malgré tous ces points soulevés, il faut reconnaître au titre de Stranga Games de nombreuses qualités indéniables et ne pas bouder son plaisir. Le développeur maîtrise à la perfection son moteur, ose des mises en scène bien plus élaborées que dans ses productions précédentes, s’essaie à de nouvelles mécaniques originales très plaisantes (bien que trop peu nombreuses).

On ressent assez rapidement être en présence du titre le mieux abouti du studio, et ce sur tous les plans.

Que ce soit graphiquement ou termes de gameplay, Ashina: The Red Witch frise la perfection… eu égard des limites techniques de son moteur. Et c’est sans doute là également son plus grand défaut : si le studio continue sur cette lancée, nul doute que leurs futures productions ne pourront tout simplement jamais dépasser la qualité du présent jeu, confronté à un mur infranchissable de limitations techniques.

J’aime

L

La maîtrise totale du moteur

L

Une histoire toujours aussi touchante...

L

De belles mises en scène...

L

Des énigmes intéressantes...

J’aime moins

K

En anglais

K

...mais désamorcée par un humour omniprésent

K

...mais qui réutilisent beaucoup d'éléments des précédents jeux

K

...mais redondantes