Détails
Genre

Action| Stratégie |RPG

éditeur

Square Enix

Développeur

Sonic Powered

Date de sortie

24 Septembre 2021

Support de test

Nintendo Switch

 

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Fin Septembre 2021, Square Enix surprenait tout le monde en présentant Actraiser Renaissance, une version remake du classique de 1990.

Sans la moindre annonce préalable, leak ni publicité, le géant nippon sort son nouveau jeu directement sur l’eShop au moment même de l’annonce.

Le titre est développé par Sonic Powered, studio de développement présent à Nagoya au Japon depuis 1998 à la tête de nombreux petits projets essentiellement sortis au pays du soleil levant.

Chez nous, le studio est principalement connu pour le très bon From the Abyss sur Nintendo DS, ainsi que pour ses différentes suites sorties uniquement en dématérialisé.

Une entreprise fort peu connue, une licence tombée dans l’oubli et abandonnée par son éditeur… le tout sorti dans le plus grand silence en même temps que son annonce. Autrement dit, tous les ingrédients nécessaires pour une production bas de gamme faite au rabais et sans grande motivation.

Pourtant, comme vous allez le constater, le projet est loin d’être un échec et peut même être considéré comme une véritable réussite, du moins pour les nostalgiques et amateurs de rétro gaming.

Dieu va casser des bouches !

Dans Actraiser Renaissance, vous incarnez… Dieu. Littéralement. Dans un monde en proie au chaos et à la désolation provoquées par des créatures infernales, vous n’avez d’autre choix que d’intervenir directement afin de guider vos ouailles vers la lumière.

Et c’est un continent entier que vous allez être amené à diriger. Ce dernier est découpé en six régions différentes, qu’il va falloir faire prospérer de concert.

Pour ce faire, vous allez osciller entre trois types de gameplay. Le premier consiste en une phase d’action brute durant laquelle vous incarnez directement l’Avatar de Dieu, un guerrier de lumière brandissant une épée divine seule capable de pourfendre les forces obscures.

La seconde est, aussi surprenant que cela soit, une partie gestion dans la droite ligne de Populous. Vous allez devoir implanter vos colons en construisant des maisons et autres zones d’activités tout en les protégeant de quelques démons cherchant à les en empêcher.

Enfin, place à un véritable Tower Defense durant laquelle vous allez devoir protéger votre ville contre une invasion démoniaque en plaçant des pièges, des tours d’attaques, ainsi qu’en dirigeant des héros au combat.

Et ces différents héros justement sont au cœur de la plupart des séquences narratives d’Actraiser Renaissance. Tous ont leur motivation propre, leurs raisons de vous aider (ou non), et de prendre part au combat.

Il faut reconnaître au jeu un scénario très approfondi pour ce type de production et fort de très nombreuses phases de dialogues qui permettent d’en apprendre plus sur les différents protagonistes, mais également d’approfondir le lore complet du jeu.

Car outre ces scénarios très intéressants, votre Dieu va régulièrement être confronté aux doléances de son peuple. Certains vont vous demander de faire tomber la pluie afin d’améliorer les récoltes, de faire souffler le vent ou encore de déclencher des tremblements de terre.

Parfois enfin, les prières de vos fidèles ne peuvent être parfaitement accomplies. Par exemple, soigner la pandémie de Peste de Cassandra ne peut se faire qu’en ayant suffisamment développé la région de Marahna afin de déverrouiller une herbe médicinale particulièrement puissante.

La vie de vos fidèles est donc interconnectée entre les différents niveaux, de sorte qu’il faut régulièrement quitter votre région actuelle afin d’y revenir ultérieurement en possédant la bonne capacité.

Particulièrement fidèle au jeu d’origine, Actraiser Renaissance est également intégralement en français et se permet d’encore plus développer ce lore et ces intrigues via une narration totalement convaincante.

Un contenu gigantesque

Vous l’avez compris : pour permettre à vos ouailles de prospérer il va falloir se retrousser les manches. Chaque région subit ainsi une boucle de gameplay peu ou prou identique.

Dans un premier temps, votre Avatar Divin se déplace dans la zone via une phase d’action en scrolling horizontal. Et sans doute est-ce la partie la moins convaincante du titre.

Car si ces passages sont plutôt agréables, il faut leur reconnaître un gameplay particulièrement lourd et directement issu d’une époque révolue du jeu vidéo.

Votre personnage se déplace comme un camion, ne peut pas se défendre (uniquement esquiver via une glissade arrière en utilisant L) et ne dispose que d’une attaque de corps à corps classique assignée à la touche Y.

En appuyant trois fois de suite, vous pouvez également déclencher un combo. Pointer le stick analogique gauche vers le haut déclenche une attaque ascendante, le maintenir vers le bas lors d’un saut un assaut plongé.

Enfin, votre Avatar a la capacité d’utiliser diverses magies via le bouton X.

Une maniabilité très classique, donc, mais qui manque justement de fluidité et de maîtrise. Et pour cause : Actraiser Renaissance se joue pratiquement exactement comme son homologue Super Nintendo. Cette partie a bénéficié de trop peu d’évolution pour réellement être parfaitement agréable à notre époque moderne, surtout à la vue de l’ensemble des jeux du genre qui le surclassent largement.

Ce niveau terminé et le boss vaincu, place à la partie Gestion. Là, vous incarnez un Ange ayant pour mission de guider votre peuple. Cette partie, une fois encore, est dans son jus de l’époque. Vous vous déplacez sur des cases. Chacune doit être colonisée en direction des Antres de monstres disséminés un peu partout sur le continent.

Tant qu’il n’en reste ne serait-ce qu’un seul d’actif, vous allez être attaqué par des petits démons qui vont vous harceler sans cesse. En plus de viser votre Ange, ces derniers peuvent également s’en prendre directement à vos fidèles ainsi qu’à vos constructions.

Par chance, il est possible de s’en débarrasser via les flèches de votre personnage ; mais fermer les Antres demeure un objectif essentiel afin de faire prospérer votre peuple.

Entre-temps, toujours dans cette partie gestion, vos habitants viennent prier à votre temple pour vous soumettre leurs doléances. Une fois que vous avez suffisamment avancé dans cette partie, votre Avatar peut de nouveau brandir son arme afin de fermer les Antres en détruisant son cœur ; puis vous recommencez une nouvelle fois.

Au total, chaque région dispose de trois phases d’action et de gestion, qu’il faut intégralement terminer dans l’optique de développer suffisamment la civilisation. Une fois ceci fait, vous débloquez l’antre du mal pur, dernier et ultime défi qui n’est rien d’autre qu’un boss rush.

Pour venir à bout de l’ensemble des défis que propose le titre, il vous faut environ une vingtaine d’heures… à condition d’être particulièrement doué. Car plus vous avancez, et plus les différentes parties sont difficiles.

Que ce soit les phases d’action ou de gestion, Actraiser Renaissance ne fait pas de cadeau comme à l’époque sur Super Nintendo.

Un Remake de qualité, mais…

Il est certain que Actraiser Renaissance propose un jeu d’exception dans son plus bel écrin. Visuellement déjà, le titre a bénéficié d’un soin tout particulier pour être adapté aux standards modernes.

L’intégralité des modèles ont été refaits dans une 3D plus que satisfaisante ; et l’ensemble des protagonistes disposent désormais d’illustrations dessinées à la main particulièrement jolies.

Cependant, il faut reconnaître à cette nouvelle version des défauts majeurs malgré tout. Car si ce remake est fort joli la plupart du temps, la partie Action semble avoir bénéficié d’un peu moins de soins et retrouve des défauts propres aux jeux d’une ère révolue.

Ainsi dans ces phases, il est parfois difficile de comprendre où sont les bords des plateformes, les hitbox semblent hasardeuses voire illogiques ; et les décors trop détaillés bavent.

Pire encore, la partie gestion souffre également de ces graphismes trop détaillés par rapport au titre de 1990, qui était bien plus compréhensible de par son aspect très sobre.

Ici, il en devient parfois difficile de différencier les différents niveaux d’habitation et il n’est pas rare de manquer tout simplement l’une d’entre elles, vous contraignant à rester bloqué le temps de trouver cette aiguille dans une immense botte de foin…

La simplicité du jeu de l’époque est ici totalement gâchée par cette volonté de profusion de détail… le problème, c’est que cet Actraiser Renaissance est également un jeu clairement dans son jus de l’époque, proposant un gameplay peu ou prou identique à sa version initiale.

Il se dirige donc avant tout vers les connaisseurs ou les amateurs de rétro-gaming… qui ne pourront que constater l’ampleur des problématiques précitées.

 

Points positifs

L

Le retour d'Arctraiser

L

Scénario approfondi et très bonne narration

L

Des illustrations magnifiques

L

Toujours aussi original et addictif

L

Localisation française

points négatifs

K

Gameplay lourd et daté

K

Graphismes parfois confus

K

Fidélité excessive à l'original