30XX est la suite de l’exceptionnel 20XX, sorti en 2018 sur consoles. Après cinq ans d’attente, les développeurs indépendants de chez Batterystaple sont de retour pour vous proposer une suite attendue par de nombreux fans de leur Roguelite inspiré de l’univers de Mega Man.

Si le précédent opus était à deux doigts du chef-d’œuvre, attendez de voir ce que vous réserve celui-ci…

Editeur(s)
Batterystaple
Sortie France
12 Sept. 2023
PEGI
+7 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

 

Dans les traces de son aîné ?

Contrairement à leur précédente production, 30XX débute par un niveau tutoriel dans lequel vous allez apprendre les bases du gameplay (sur lequel je reviendrai ultérieurement dans ce test).

Vous y incarnez un Ace bien différent, désormais doté d’une armure plus stylisée, visiblement à la recherche de quelqu’un. Arrivant à trouver une capsule prison, il se fait immédiatement décimer par un ennemi surpuissant et renvoyé à la base.

Pourtant cette fois-ci, la scène continue via l’introduction de la principale antagoniste de cet opus qui, contrairement à toute attente, libère la captive et l’incite à venir la retrouver, la combattre et potentiellement la vaincre.

Vous l’aurez compris, dans cette prison se trouve nulle autre que Nina. Cette dernière enfin libre, elle peut rejoindre l’équipe dans une nouvelle base de l’Arche, très différente de celle présente dans l’opus précédent.

Principal grief opposé à 20XX en son temps, l’aspect scénaristique de 30XX est enfin bien plus travaillé et intéressant. Si le premier lorgnait sur une narration proche de celle d’un Mega Man, ce nouvel opus s’inspire largement de la mise en scène des épisodes X, ZX et Zero.

Enfin, vous avez à disposition de vrais échanges entre les protagonistes, qu’ils soient alliés ou ennemis ! 30XX propose une intrigue toute en nuance, loin d’une simple lutte en gentils et méchants. Certes, vous n’êtes pas ici face à un chef-d’œuvre littéraire ; mais pour un Roguelite d’action-plateforme, le travail mérite d’être salué.

Parfaitement juste dans ses propositions, disposant d’une traduction française de qualité qui ose quelques envolées et tournures fort agréables, 30XX se suit avec un réel plaisir.

Graphiquement optimisé

L’autre point sur lequel 20XX peinait à convaincre était indubitablement son aspect visuel. Très enfantin dans le trait, le jeu ressemblait à une production indépendante bas de gamme (ce qui ne rendait clairement pas hommage à sa superbe).

Désormais, oubliez purement et simplement cette époque bien sombre. 30XX cherche plus à se rapprocher d’une D.A. qui n’est pas sans rappeler les Mega Man ZX et Zero en termes de design d’armures et d’ennemis.

Bien plus moderne, le jeu ajoute à cela un nouveau moteur apportant bon nombre d’assets différents. Le jeu est, pour expliciter ce point en terme plus simples, absolument magnifique !

Que ce soit lors des quelques scènes cinématiques, dans la différence et la construction des biomes et niveaux, par le design des différents personnages, ennemis et boss ; 30XX met une claque dont il est difficile de se relever.

Bien entendu, la musique est au diapason de cette qualité visuelle incomparable. Retour vers le passé oblige, c’est une B.O. nostalgique mais utilisant des techniques modernes qui vous accompagne tout au long de vos (très nombreuses) heures de jeu.

C’était possible de faire mieux ?

Lors de mon test de 20XX, je mettais en exergue un gameplay qui frisait la perfection, des sensations incroyables et une maîtrise de son personnage totale. Par je ne sais quel miracle ou pacte avec les forces obscures, Batterystaple est parvenue à faire encore mieux dans la suite.

Principale nouveauté : la charge automatique, directement issue des épisodes ZX de Mega Man. Fini de maintenir le bouton d’attaque enfoncé afin de préparer un coup puissant ; désormais cette fonctionnalité s’exécute seule, dès lors que vous n’êtes pas en plein assaut.

Un ajout grandiose, qui permet entre autres de se focaliser sur le pattern des ennemis et de mieux prendre en main la manette.

Bien entendu, les changements ne s’arrêtent pas là. Ce sont pléthores de petites améliorations et ajustements, parfois infimes, qui viennent peaufiner l’expérience pour la rendre encore meilleure.

Côté contenu, le bestiaire a pratiquement été intégralement renouvelé ; que ce soit concernant les simples créatures de base ou les boss. Ces derniers sont, d’ailleurs, bien plus stylisés et retors afin de vous offrir un défi d’autant plus corsé.

Il en va de même sur la construction des niveaux, dont l’ensemble des biomes ont changé. De nouvelles idées de gameplay émaillent le titre, comme des plateformes temporaires à activer, des niveaux aquatiques, des passages sous terre, des zones capables de renvoyer les attaques, etc.

La génération aléatoire des niveaux a également été revue, proposant par moment des zones drastiquement différentes de ce à quoi vous êtes en droit de vous attendre dans ce genre de production ; et nécessitant de faire appel à des mécaniques particulièrement ingénieuses pour vous en sortir.

Au sein de ces mêmes niveaux, vous allez bien entendu retrouver les défis de Gloire, mais une fois encore sous une forme bien différente. Dans 20XX, ces dernières ne proposaient que des défis chronométrés. Désormais, ils consistent généralement à terminer une zone sans prendre le moindre dégât.

La Gloire est d’ailleurs au cœur de l’expérience hardcore de 30XX par l’intermédiaire d’un nouveau personnage : Delta. Cet androïde avide de reconnaissance va apparaître régulièrement pour vous proposer un défi en contrepartie d’une amélioration particulièrement puissante. Libre à vous d’accepter ou non, mais sachez que systématiquement l’expérience en devient encore plus relevée.

Parfois, il va vous empêcher de vous soigner, de cumuler des écrous ou d’activer vos armes secondaires. Petit plus : vous allez également pouvoir le mettre au défi et le combattre afin d’obtenir un butin plus précieux encore ! Attention toutefois : ce dernier est particulièrement fort.

L’interface a également été intégralement revue dans l’optique de la rendre plus moderne et lisible. Si c’est certes le cas, il est tout de même dommageable d’avoir perdu l’affichage des pièces en surbrillance sur un dessin de votre héros, au profit de simples cases accolées les unes aux autres.

Comme si ça suffisait…

Non content de parvenir à l’exploit de faire mieux que son prédécesseur sur tous les plans, 30XX dispose d’un contenu pharaonique et propose même plusieurs expériences différentes dans un seul et même jeu.

Ainsi, vous pouvez jouer de manière « conventionnelle » au titre sous forme de Roguelite, ou décider de vivre une approche plus traditionnelle de l’action-plateforme. Dans ce second mode, les niveaux sont toujours générés de manière aléatoire mais en cas de défaite il est possible de les recommencer, sans revenir au hub central.

Autre idée géniale : 30XX se dote d’un mode communautaire afin de laisser le soin aux joueurs de créer et de partager leurs niveaux ! Le choix est déjà, au moment où j’écris ces lignes, bien vaste avec des modes très originaux et diversifiés, allant de simples zones à des metroidvania complets !

Est-il vraiment nécessaire d’aller plus loin sur ce test ? Vous l’aurez compris, 30XX est plus qu’un bon jeu. C’est une pure merveille à chaque instant, où chaque run est unique, bourré de contenu et promis à un brillant avenir.

J’aime

L

Corrige tout ce qui n'allait pas dans 20XX sans exception

L

Des améliorations significatives

L

Une expérience différente à chaque partie

L

Tellement de possibilités…

L

Des fonctionnalités communautaires

L

Toujours un mode coop local

L

Un bien meilleur scénario

L

Graphiquement sublime

J’aime moins

K

Est-il possible de faire mieux pour la suite ?