Amateur de jeux mobiles, vous connaissez sans nul doute le nom de Devsisters. Notamment acclamé pour la très sympathique série des Cookie Run, le studio de développement sud-coréen s’est taillé une solide réputation en proposant des titres de bonnes qualités.
Sorti le 24 août sur Android et iOS, Brixity est leur toute dernière production. Cette fois-ci, ils nous proposent de vivre une aventure sandbox dans un city-builder très chill et, il faut l’avouer, quelque peu addictif.
Editeur(s)
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Devsisters |
Sortie France
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24 août 2023
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PEGI
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+3 ans
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Liens | Site Officiel |
Support de test | Smartphone |
L’apocalypse la plus mignonne du web
En 2523, la Terre est en ruines. Les humains se sont réfugiés sur Mars après avoir rendu leur planète inhabitable. Mais tout espoir n’est pas perdu : à l’aide de robots spécialement conçus pour purifier les sols, ils ont de nouveau le regard tourné vers chez eux.
C’est là que vous entrez en scène : afin de sauver l’espèce tout entière de l’extinction, vous avez été choisi pour devenir le nouveau Brix-Master : un bâtisseur devant reconstruire la planète et y ramener la vie.
Pour un jeu mobile si mignon et coloré, les bases scénaristiques de Brixity sont étonnamment graves. Pourtant, par je ne sais quel tour de passe-passe, Devsisters parvient sans peine à transformer une intrigue lourde en une histoire fun, joviale et colorée.
Mis en scène avec talent, Brixity est introduit par une cinématique immersive et réussit, puis offre la possibilité de se balader au sein de villes en 3D, de discuter avec les habitants et de leur rendre des services. Une première mise en bouche convaincante, qui ne présume que du meilleur pour la suite.
Et il faut reconnaître que le savoir-faire du studio sud-coréen est bien là : contrairement à la majorité des jeux mobiles qui se contentent de poser quelques poncifs avant de vous envoyer pléthore de paywall au visage, Brixity vous prend par la main et vous immerge dans son intrigue.
Tout ce passage sur Mars sert également de didacticiel, vous permettant de vous familiariser avec les contrôles du titre très simplement via une série de missions scénarisées.
Brix-E
Une fois le didacticiel achevé, votre héros (personnalisable) est envoyé sur Terre en compagnie de deux robots. Très vite, la boucle de gameplay se met en place : vous purifiez le sol, achetez des plans de bâtiment, puis les construisez.
La première étape consiste à envoyer vos assistants de métal nettoyer une zone afin de la rendre habitable. Pour ce faire, vous avez cependant besoin de points (symbolisés par des plantes) qui s’obtiennent en… construisant de nouveaux bâtiments.
Mais avant de pouvoir les édifier, il faut bien entendu faire l’acquisition de plans contre de l’argent (virtuel, je reviendrai plus tard sur le modèle économique). Comment en gagner ? Tout simplement via des boutiques que vous allez pouvoir placer dans vos villes et en rendant vos habitants heureux.
Vous l’aurez compris : Brixity propose une boucle de gameplay dans laquelle chaque élément est interconnecté. Encore une fois une belle réussite, simple à comprendre et pourtant diablement bien réalisée.
La petite surprise de ce City-Builder de nouvelle génération vient de la partie « construction ». Vous avez en effet la possibilité de placer les édifices de votre choix, mais également de les bâtir à partir de zéro ! Libre à vous de laisser cours à votre imagination afin de créer les villes les plus originales possibles, totalement personnalisables à condition que vous ayez un minimum de créativité et de patience.
Pour ceux qui n’auraient guère le temps (ou l’envie) de s’adonner aux joies de la construction libre, Devsisters a pensé à tout : le titre propose pléthore de modèles « par défaut » desdits bâtiments : maisons, immeubles, pagodes, statues d’animaux, piscines… Il suffit de disposer des ressources nécessaires et de simplement glisser / déposer les modèles pour les voir prendre vie.
Enfin, à l’instar des Sims dans sa grande époque, le jeu vous permet d’incarner votre avatar numérique afin de parcourir librement les environnements que vous avez créés, de voir les habitants y déambuler et vivre leur petite vie. Un ajout non négligeable qui renforce encore l’immersion du titre.
Another Brix in the Paywall
Qui dit Free To Play dit bien entendu système de paiement intégré. Je ne le rappellerai jamais assez : créer un jeu vidéo coûte cher, de même que maintenir les serveurs en état et permettre aux développeurs de manger et de payer leur loyer.
Les jeux mobiles ont, encore aujourd’hui, la triste réputation de proposer des gameplays de plus en plus addictifs afin de contraindre l’utilisateur à payer via des systèmes de limitation, créant ainsi une frustration qui ne peut être surmontée que par une carte bancaire. Il est donc important de se pencher sur le modèle économique de ce Brixity.
Très loin d’être invasif, ce dernier prend le parti de ne proposer que deux éléments distincts : des Brixs, et des « time savers ».
Commençons par les seconds. Ces objets vous permettent de gagner du temps dans la purification de zone via des boosts, ou d’acquérir de nouveaux robots afin de débloquer plus rapidement des espaces de construction. Très loin d’être obligatoires si vous avez une once de patience, ces derniers sont plus à voir comme une assistance aux joueurs souhaitant progresser rapidement.
Ensuite, vous avez la liberté d’acheter (via un système de gatcha) des Brixs personnalisés, c’est-à-dire ces fameux blocs servant à la construction de bâtiment. Ici, vous êtes bel et bien uniquement devant un aspect purement cosmétique. Certes plus jolies et vous octroyant la possibilité de construire des villes vraiment différentes, elles ne sont pas pour autant indispensables à la progression.
Particulièrement sain au moment de la rédaction de ce test, le modèle économique de Brixity est donc très, très loin d’être invasif et de bloquer toute progression pour vous inciter à payer.
Addictif… mais buggé
Vous l’aurez compris tout au long de ce test, Brixity compte parmi les jeux mobiles les plus sympathiques actuellement disponibles sur le marché. Pourtant, tout est loin d’être parfait dans le titre de Devsisters et il va falloir faire preuve de patience avant de pouvoir pleinement en profiter.
Avant même d’évoquer les bugs, il est important de noter que (contrairement aux Cookies Run), Brixity est pour l’heure intégralement en anglais. Certes, le niveau de langage est très basique ; mais peut-être un frein pour les joueurs non anglophones.
Ensuite, assimilez l’idée que le titre a été pensé et conçu pour prendre son temps. Ne vous attendez ni à une action effrénée ni à des explosions de lumières et de bonus à tout va comme c’est usuellement le cas dans ce genre de production. Brixity est un jeu calme, posé, apaisant. Cela se traduit également par la durée avec laquelle vous allez purifier les zones, gagner de l’argent ou construire des bâtiments. Il va donc falloir faire preuve de patience, simplement profiter de la vie de vos cités ou de la beauté de vos constructions ; voire revenir plus tard.
Bien entendu, la boutique est également là pour accélérer les choses; mais jamais vous n’aurez le sentiment que cette mécanique a été implémentée pour vous contraindre à passer à la caisse. Il s’agit plus d’une option disponible pour les plus pressés.
Ces points étant éclaircis, il est temps de parler des bugs. Dans sa version actuelle, Brixity souffre malheureusement de nombreux problèmes qui sont encore à corriger. Rien de rédhibitoire, mais il n’est pas rare par exemple de se retrouver bloqué en voulant s’asseoir, que la bannière de votre ville disparaisse, que certains événements ne se déclenchent pas ou, plus gênant, que l’écran tactile ne réponde plus.
Certes le jeu est toujours dans son Early Access, et Devsisters est connu pour être particulièrement à l’écoute de la communauté. Nul doute donc que les patchs correctifs arriveront très rapidement.