1000 ans de contes de Noël est un recueil de contes rassemblés autour de la période des fêtes de fin d’année. Il contient des histoires très variées, certaines connues, d’autres beaucoup moins.

Des contes variés

Voici la liste des contes présents, classés comme suit :

Il était une fois Noël

  • La Naissance du bébé de Noël
  • Balthazar et l’étoile
  • La Visite des mages

Les Légendes de Noël

  • La Première Visite du Père Noël
  • Comment le sapin devint l’arbre de Noël
  • La Befana
  • La Visite des araignées
  • Saint-Nicolas et les trois enfants

La Magie de Noël

  • Les Lutins et le Cordonnier
  • Noël chez les trolls
  • Le Prince heureux
  • Les Sabots du petit Wolff
  • Les Deux Sapins
  • La Brebis
  • Le Bonhomme de neige et Jimmy

Les Secrets du Père Noël

  • Les Assistants du Père Noël
  • La Bêtise du Père Noël
  • Les Chaussettes du Père Noël
  • Un Noël pas comme les autres
  • Clara Bistouille
  • Noël tous les jours

Le Noël des animaux

  • La Moufle
  • Le Jour où Jeannot Grillon vit le Père Noël
  • Monsieur Chien joue les Pères Noël
  • Les Musiciens de Brême
  • Le Noël des toits

Les Histoires de toujours

  • Le Petit sapin
  • Un chant de Noël
  • Casse-noisette
  • Le Joueur de flûte de Hamelin
  • La Petite Fille aux allumettes

Deux auteures ont travaillé sur ce recueil de contes : Marie-Agnès Gaudrat et Eve Pourcel. 31 Contes ponctués des dessins de trois illustrateurs : Sébastien Pelon, Charlotte Molas et Julia Spiers.

L’index indique le temps de lecture et l’âge approprié. Les contes s’adressent aux enfants de 4 à 7 ans. Des mots-clés accompagnent cet en-tête comme étable, château, animaux…

Moralité et cruauté

J’ai aimé toutes les histoires de ce recueil, sauf une : Un Noël pas comme les autres. Le langage employé ne correspond pas du tout au registre du conte. Hormis celle-ci, elles sont toutes très bien écrites, adaptées aux plus jeunes avec suffisamment de vocabulaire pour les instruire ludiquement. Les dessins sont simples et colorés, de quoi attirer leur regard et aviver leur curiosité.

Certains contes abordent un pan religieux, comme celui sur la naissance de Jésus, ou encore les Rois Mages. Heureusement, il n’y a pas de sous-texte particulier. Il faut lire ces histoires pour ce qu’elles sont : de la fiction, rien de plus.

J’ai bien aimé l’histoire de Balthazar : épris d’une femme qui ne partage pas ses sentiments, il choisit de dévouer sa vie aux étoiles. En revanche, le conte de La Brebis m’a laissée dubitative. Une famille pauvre adopte une brebis. Malgré son immense misère, elle ne peut se résoudre à la manger et l’accueille, pétrie de bonté. Les années passent. Même une fois vieille, ils décident de la laisser tranquille, quitte à mourir de faim. Ensuite, un étranger réclame à souper, la famille est prête à tuer la brebis pour lui. La divinité, incarnée dans le corps de la brebis, intervient. C’est parce qu’elle se sent menacée qu’elle se transforme en belle femme et décide de couvrir d’or cette famille de miséreux. Alors qu’elle aurait pu récompenser leur bonté bien des années auparavant, sans qu’ils aient à subir autant de détresse. Point de compassion ici… Je n’ai pas aimé cette absence de moralité.

J’ai adoré Casse-Noisette. Un classique qui fait toujours plaisir. Il a été adapté maintes et maintes fois, remanié, sa richesse littéraire inspire toujours autant.

Toutefois, je trouve que Le Joueur de Flûte de Hamelin et La Petite fille aux allumettes n’ont pas leur place ici. La fin de ces deux contes se termine tragiquement, dans un cas comme dans l’autre. Je pense qu’assembler un recueil de contes pour les 4 à 7 ans induit un peu moins de cruauté. Je connaissais déjà l’histoire de Saint-Nicolas et les trois enfants ; surtout la chanson qu’on fredonnait à l’école… « Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs. » Trois enfants, surpris par la nuit, demandent le gîte à un boucher sur leur chemin. Ce dernier, qui remarque leur sac, s’imagine que ces minots sont riches. Étant lui-même miséreux, il drogue les enfants et les découpe en petits morceaux pour les cacher dans son saloir. Mais le sac en question contient seulement du blé, rien de plus. Le boucher réalise son erreur avec effroi. Arrive alors Saint-Nicolas, qui sait ce que le boucher a fait. Il le somme de se repentir et ressuscite les enfants. Des enfants qui, je le rappelle, gisaient en petits morceaux… Je crois que Saint-Nicolas est un peu nécromancien sur les bords…

Il y a une polémique concernant la cruauté en ce moment. D’un côté les gens qui trouvent que les parents couvent trop leurs enfants en leur destinant des programmes mièvres et ceux qui souhaitent préserver les petits autant que possible. Je fais bien évidemment partie de la seconde catégorie. Et prétendre que de nos jours, la fiction destinée aux enfants ne contient plus la cruauté nécessaire à leur apprentissage me révolte. Oui, les contes sont nécessaires aux enfants pour qu’ils en retirent de la moralité. Mais la surenchère de violence est un mal propre à notre époque et il serait bon de remettre les pendules à l’heure. C’est à nous autres, adultes responsables, réfléchis et bienveillants ; de proposer un contenu adapté à chaque âge.

Cela étant dit, ce recueil est vraiment idéal pour accompagner les fêtes de fin d’année. Je vous le recommande chaleureusement, à lire en famille !