A propos de l'auteur

Misha

Auteure d’Almach’ Sabrelune. Passionnée de lecture, culture geek, Japon, jeux-vidéo… Je suis une streameuse très proche de ma communauté. Maîtresse d’une minette grise et blanche de 11 ans qui s’appelle Ange. Tournée vers la douceur et le bien-être. Mes valeurs : Compassion, Honnêteté et Loyauté.

Détails
Genres

Aventure | Action | Drame

Nombre d’épisodes

90  (4 saisons, terminées)

Studio d’animation

Kodansha Ltd.

Date de diffusion

7 avril 2013 – 5 novembre 2023

Plateforme de diffusion

 

L’Attaque des Titans est un anime d’exception qui a su se hisser parmi les piliers de la japanimation. Cet anime a été visionné sur Crunchyroll.

 

Au-delà des murs

 

Cette dystopie présente un monde sanguinaire, ravagé par des Titans mangeurs d’hommes. Les êtres humains vivent derrière des murs gigantesques pour se préserver de cette menace ; jusqu’à ce que le mur Maria subisse une attaque dévastatrice du Titan Cuirassier qui ouvre une brèche, accompagné du Titan Colossal. S’ensuit une extermination massive. Eren, le héros de cette histoire, voit sa mère se faire dévorer devant lui. Il survit à cette hécatombe grâce à Hannes, un membre du Bataillon d’Exploration. La rage qui le consume le pousse à intégrer cette élite formée pour tuer les Titans à l’extérieur des murs. Mikasa et Armin, les meilleurs amis d’Eren, le suivent. Armin est compatissant, tandis que Mikasa est très protectrice, elle n’hésite pas à se salir les mains pour le bien d’Eren.

Ensemble, ils intègrent le Bataillon d’Exploration, reçoivent une formation très rude et apprennent à se servir de l’équipement tridimensionnel. Ces engins permettent de se mouvoir dans les airs à l’aide de gaz, tout en projetant des grappins. Chaque membre dispose de deux lames conçues pour trancher la nuque des Titans, leur unique point faible. Au vu de leur taille, ils n’ont d’autre choix que de fendre les airs pour les atteindre, tout en évitant de se faire dévorer.

Les Titans n’ont guère besoin de nourriture, ils survivent sans boire ni manger. Hansi, cheffe de la quatrième escouade, éprouve une fascination sans bornes pour ces créatures dont elle cherche à percer le mystère. Elle mène des recherches en les disséquant, en les étudiant, en menant diverses expériences pour comprendre leurs motivations. Leur but est de décimer l’humanité, mais pas pour se sustenter. Cette donnée la trouble beaucoup.

Les révélations concernant les Titans arrivent plus tard, avec leur lot de surprises.

 

Magistral

 

J’ai commencé L’Attaque des Titans en 2014, cette saison 1 m’a alors complètement transportée. Les rebondissements sont tellement inattendus qu’ils captivent davantage, on veut connaître la suite ! Et cette dernière s’est fait désirer… Outre les OAV et les histoires annexes, la saison 2 est sortie en 2017 ; la saison 3 partie 1 en 2018, la partie 2 en 2019 ; la saison 4 de 2020 à 2023. L’histoire en version animée vient à peine de se conclure en Novembre 2023, autant dire que patienter pour obtenir toutes les réponses fut très long… Bien sûr, j’ai lu certains volumes du manga, y compris Before the Fall ; mais l’animé apporte une dimension dynamique vraiment plaisante.

Au premier visionnage, j’ai découvert cet anime en VOSTFR ; mais depuis, la VF est disponible (sauf pour les 2 derniers films qui clôturent l’histoire) et elle est vraiment excellente. Les acteurs s’impliquent, transmettent beaucoup d’émotions et je préfère de loin la voix française d’Armin. J’ai adoré la Ballad de Marina Inoue (l’ending du Portrait de Petite Cosette), mais son doublage d’Armin ne me convainc pas, sa voix demeure celle d’un enfant même quand Armin devient adulte…

Je vous parle du casting, mais c’est une mise en bouche avant d’évoquer toute la suprématie de cet anime qui a su transcender les codes, réinventer un genre. Les musiques d’Hiroyuki Sawano sont magistrales. Elles insufflent toute la tension inhérente à cet univers apocalyptique, extrêmement captivant. L’histoire démarre avec la brèche qu’Eren voit dans sa vision, avant qu’elle ne survienne. Ce point est très important en réalité, car cette prescience est détaillée à la fin de la saison 4. Je n’en dirai pas plus pour éviter tout spoil qui vous gâcherait complètement votre visionnage. Si j’en parle, c’est pour vous démontrer qu’Hajime Isayama a travaillé son univers et savait où il allait. Rien n’a été laissé au hasard en réalité.

Pour en revenir au personnage d’Eren Jäger (Jäger signifie chasseur en allemand), il espère découvrir ce qu’il y a au-delà des murs. Armin évoque des volcans en fusion et des paysages enneigés. La mer aussi. Ils ne peuvent qu’imaginer à quoi ça ressemble. Les enfants se promettent d’explorer toutes ces richesses oubliées de leur planète.

Au gré du temps, Eren change énormément. Les nombreux deuils parmi ses compagnons, l’injustice de ce monde, les révélations qui le percutent de plein fouet… Le traitement de son personnage est très intéressant.

J’ai évoqué plus haut la saison 1 qui m’a beaucoup plu, ensuite j’ai patienté de longues années en me demandant quand sortirait la suite. Et j’avoue que j’étais conquise jusqu’à la saison 3, lorsqu’Eren pénètre dans le sous-sol secret de son père, Grisha Jäger. Les révélations avaient un goût amer qui a brisé une dimension scénaristique. L’allégorie nazie m’a sortie de l’histoire. Lorsqu’on arrive à ce point précis, l’orchestre germanique qui accompagne cet univers depuis le premier opening, les prénoms allemands des personnages, l’architecture des maisons… tout saute au visage, jusqu’à la découverte de Mahr et de ses citoyens Eldiens, parqués dans des ghettos avec un brassard autour du bras, ce qui n’est pas sans rappeler l’étoile jaune du peuple Juif autrefois… D’autant qu’une étoile à 9 branches imprime leur brassard, qui rappelle la Hanoukia (Ménorah à 9 branches). Il existe également 9 Titans Primordiaux au cœur de cet univers. Les citoyens rétifs peuvent se faire déporter sur l’Île de Paradis s’ils ne se conforment pas aux règles, extrêmement drastiques et souvent injustes. L’idéologie de Mahr n’est pas sans rappeler celle de Carl Schmitt, un des principaux instigateurs du nazisme.

J’ai insisté malgré tout. Mon premier visionnage de la saison 4 m’a dissuadée de poursuivre lors de sa sortie. J’ai immédiatement détesté Gaby, finalement à juste titre… C’est certainement l’un des protagonistes les plus détestables d’SNK. Par ailleurs, je n’ai pas apprécié de passer dans le camp Mahr aussi brutalement. Il aurait fallu une transition, car quand on reprend la série après de nombreuses années, on se retrouve perdu. Et hélas, de nombreux épisodes de cette saison 4 sont désarticulés au niveau de la temporalité. On switche d’une époque à l’autre sans prévenir, on remonte également dans le temps au moment de leur accostage à Mahr, alors que le combat faisait rage à la fin de l’épisode précédent… Extrêmement illogique.

 

Un scénario divergeant

 

Côté scénario, j’ai préféré la saison 1, quand on ne connaissait pas la vérité. Le mystère autour des Titans m’a plutôt déçue, j’aimais l’exploration, la chasse aux Titans, leur monde peuplé de survivants ; sans toute cette politique nazifiée. Il y a quelques longueurs dans la saison 3 avec Reiner et Bertolt, il faut les dépasser pour un rebond scénaristique intéressant.

J’ai le sentiment que la saison 4 sert à embroncher des éléments pour répondre aux interrogations encore inexpliquées. Les réponses fusent comme si un MJ expliquait une enquête clôturée. « Voilà comment le meurtrier s’y est pris, il possédait ceci, a fait cela… » Ça m’a un peu sortie du contexte. Notamment pour Mikasa et son sang d’Ackerman.

Le plus gros point fort de L’Attaque des Titans réside dans sa mise en scène et ses rebondissements. Voir le Bataillon d’Exploration voltiger dans les airs dégage beaucoup de grâce. Macabre certes, mais superbe malgré tout. Grâce à la VF d’excellente qualité, on peut profiter pleinement de chaque microseconde finement agencée.

Shingeki no Kyojin (c’est le titre en japonais, alias SNK) est un univers sans pitié qui n’hésite pas à massacrer ses protagonistes. Le danger que représentent les Titans est palpable ; les séquences sont dures, crues, destinées à un public mature et averti. Bien évidemment, certains personnages survivent sur la durée. Est-ce qu’on peut considérer ce choix comme étant une mauvaise décision ? Je ne crois pas, car les recrues qui ont survécu tout ce temps sont bien plus aguerries ; en revanche, je concède mon impression : Hajime Isayama ne souhaitait pas tuer les derniers héros centraux de son histoire. Quand on les croit morts, ils reviennent, et c’est dommage… Ça fracture ce sentiment d’impuissance humaine qui imprégnait la saison 1, lorsque dès le début, on voyait de vaillants soldats du Bataillon d’Exploration qui revenaient tête basse, mutilés, leurs confrères massacrés… La fin de la saison 4 ressemble à un shônen plus classique, sans cette dimension de menace titanesque. Le pire étant les Titans Primordiaux qui émergent à la chaîne. J’ai eu le sentiment de me trouver dans le dernier donjon d’un RPG. C’était certes sympathique à suivre, mais au final, quasiment tout le monde survit et on perd cette vulnérabilité humaine.

Même si ce final m’a moins prédilectionnée, j’aime le lore d’SNK, les personnages, la fluidité des combats, quasiment tout en fait, excepté l’évolution politisée du scénario. Beaucoup de fans d’SNK attendaient de découvrir Le Grand Terrassement en animé après avoir savouré le manga. C’est un grand moment, en effet. Cet arc s’éploie sur les 2 derniers films qui achèvent cette histoire tellement riche en rebondissements.

Si le sang et les tripailles ne vous rebutent pas, je vous conseille chaleureusement cet anime, l’un des fondamentaux à voir au moins une fois dans sa vie. L’intrigue est incroyable, on embarque instantanément et on souhaite découvrir la vérité en enquillant les épisodes sans les voir passer.