Détails
Genre

Aventure | Action | RPG

éditeur

Valorware

Développeur

Valorware

Date de sortie

06 Octobre 2020

Support de test

Nintendo Switch

 

A propos de l'auteur

Farrel

Farrel

Co-Fondateur de Geek and Chill, streamer, responsable relations Presse, illustrateur, webmaster, responsable jeu vidéo & tech.

Disponible depuis octobre 2020 sur Nintendo Switch, 9th Dawn III : Shadow of Erthil est un petit RPG habituellement vendu autour des 15€ et qui passe systématiquement inaperçu, surtout face aux monstres du genre qui lui font indubitablement de l’ombre.

Certes, le jeu n’est pas récent ni particulièrement beau et souffre de nombreux problèmes… mais paradoxalement, il s’agit sans nul doute du RPG sur lequel j’ai personnellement passé le plus de temps depuis ces quatre dernières années, sans jamais en voir le bout. Plus que sur les derniers Zelda, même.

Et il est peut-être temps de vous faire découvrir un jeu qui m’a marqué.

Un RPG digne de Breath of the Wild ?

9th Dawn III: Shadow of Erthil vous met dans la peau d’un héros anonyme vivant paisiblement dans un village sans réels problèmes à gérer.

Bien vite cependant, le bourgmestre d’une communauté voisine vous demande d’enquêter sur de mystérieuses apparitions au lac Elmson. Tout ceci n’est que le début d’une aventure dantesque vous mettant au cœur d’une prophétie antique afin de combattre et sceller une force maléfique antique, le tout sur fond de guerre civile et d’usurpation de trône par un monarque illégitime.

9th Dawn III fait partie de ces œuvres que vous lancez pour la première fois sans vous attendre à rien, mais qui parviennent à vous happer et à ne plus vous lâcher durant une bonne centaine d’heures.

Votre personnage est certes au cœur de l’histoire, mais c’est bien le lore de ce monde incroyable qui va vous retenir et vous inviter à revenir encore et encore à lui. Que ce soit par l’intermédiaire des personnages secondaires, des quêtes parfois singulières (mais toujours justifiées diégétiquement) ou par des journaux et autres parchemins découverts ça et là.

Au total, on peut estimer que le jeu se découpe en trois couches de lore : l’histoire de votre héros et de cette prophétie, celle du royaume et de son roi fou, puis les petites intrigues disséminées un peu partout.

L’incroyable force de 9th Dawn III réside bien tout d’abord dans la cohérence de son univers. Aucune zone, aussi petite soit-elle, n’est là par hasard et pratiquement toutes bénéficient d’histoires annexes permettant de renforcer la cohérence générale, ainsi que le background de ce monde si vaste et impressionnant.

Il n’y a pas un donjon dans lequel vous n’allez pas tomber sur l’histoire d’un aventurier mort pendant son exploration, sur des décors vous narra

nt de manière subtile le devenir d’un PNJ, ou ne disposant pas de pléthore de pièges et autres contenus plus ou moins scénarisés.

Le joueur est invité à se perdre dans cet univers si vaste, à en explorer chaque recoin sans jamais s’arrêter et, si vous êtes sensible au charme du titre, nul doute que ce dernier pourrait devenir votre nouveau jeu de cœur… comme c’est d’ailleurs mon cas.

Le gros bémol de 9th Dawn III réside bien entendu dans son absence de traduction française. Le jeu est, de nouveau, incroyablement riche en lore et en scénario, en PNJ, dialogues et autres documents ; ce qui peut le rendre particulièrement indigeste pour les anglophones.

Petite précision importante : 9th Dawn III a beau être le troisième opus de la franchise, chacun est totalement indépendant des autres et il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux précédents pour apprécier l’intrigue de celui-ci.

L’exploration comme seul horizon

Tout commence par un donjon tutoriel vous présentant le principe de base du jeu, ainsi que ses commandes. Cette première approche est déconcertante, tant le gameplay du titre s’avère complexe et peu intuitif et ses graphismes… singuliers. Mais fi de tout ceci, j’y reviendrais ultérieurement.

Car la principale force du titre se fait immédiatement ressentir dès ce premier contact. Le donjon servant de didacticiel s’avère… immense, débordant de zones cachées, de secrets et d’énigmes hors de la route principale.

Libre à vous alors de vous concentrer sur ce que le jeu veut vous apprendre… ou de vous perdre durant pratiquement une heure dans les méandres de cet endroit gigantesque, vous obligeant même à sortir pour trouver une seconde entrée dissimulée quelque part dans le village afin de vous confronter à un premier boss déjà bien puissant.

Sans doute allez-vous dire que le développeur (car oui, il est tout seul) a tout mis dans ce premier donjon, mais non… le monde de 9th Dawn III regorge de centaines d’endroits similaires, allant de la simple grotte au royaume enfoui dans lequel vous allez vous perdre des heures durant, le tout très éloigné du chemin du scénario principal.

Si vous n’y prenez pas garde d’ailleurs, vous allez rapidement totalement oublier votre quête pour partir en exploration sans autre horizon que de découvrir la myriade de secrets dissimulés ça et là.

9th Dawn III, plus qu’un simple jeu vidéo, est une expérience d’une vie comme on n’en voit qu’une par décennie. Un chef-d’œuvre d’écriture et de level design qui donne ses lettres de noblesse au genre tout entier.

Encore quelques minutes de plus…

9th Dawn III propose un gameplay atypique qui, il faut le reconnaître, peut dérouter. Vous dirigez en effet votre personnage avec le stick analogique gauche comme d’habitude, mais les attaques s’effectuent… avec le stick droit.

Autrement dit, il n’y a pas de bouton d’attaque à proprement parler. Diriger le stick dans une direction déclenche automatiquement l’attaque en fonction de l’arme équipée, que ce soit au corps à corps ou à distance.

Le titre n’inclut aucun système de verrouillage ni de ciblage automatique, il faut donc continuellement orienter le stick dans la bonne direction pour espérer toucher.

Si ce système ne présente que peu de problème en jouant un combattant au corps à corps, c’est bien à distance que le bas blesse le plus. Car vos flèches ou carreaux risquent de fondre comme neige au soleil tandis que vous tentez maladroitement de toucher quoique ce soit en essayant d’anticiper les déplacements adverses.

Concernant les sortilèges et autres objets, ces derniers sont affectés à la croix directionnelle ainsi qu’aux boutons, et accessible via deux menus de raccourcis liés à ZL et ZR. 

Rapidement, vous allez comprendre que le titre s’avère particulièrement exigeant. Le principe du One Man Army est ici omniprésent. La majorité des affrontements vont vous confronter à des hordes d’adversaires toujours plus nombreux, allant du simple rat au sorcier squelette géant en passant par des démons, etc.

Au total, le bestiaire de 9th Dawn III s’élève à… 270 créatures différentes. Un nombre considérable, d’autant que le jeu ne vous impose pas uniquement de les tuer…

Car nonobstant les combats, c’est une véritable épopée vous mettant au cœur de toute chose qui s’offre à vous, avec de (très) nombreuses activités annexes. Il est par exemple possible d’apprivoiser les monstres pour vous en faire de précieux alliés durant les combats, de partir miner, de creuser à la recherche de trésor, de pêcher ; ou encore de cuisiner, faire de l’alchimie, etc.

Chacun de ces métiers reprend peu ou prou le système d’interaction de Fable dans une sorte de mini-jeu très simple et compréhensible, afin de déterminer vos réussites et échecs.

Cela ne vous suffit pas ? Le contenu déjà considérable de ce jeu indépendant développé par une seule et unique personne vous semble encore trop maigre ? Eh bien qu’à cela ne tienne, car voici venir le Fyued ! Un jeu dans le jeu avec pas moins de 180 cartes à collectionner et dont vous pouvez disputer des parties avec… littéralement n’importe quel PNJ du monde.

Devenir maître du Fyued demande de l’apprentissage, de la maîtrise et de la stratégie… autant que de voyager pour découvrir les plus grands joueurs de par le monde.

Toujours pas convaincu ? Alors sachez qu’il est également possible de récupérer et de collectionner pas moins de 1 400 objets entièrement dessinés à la main. Armes, armures, sets complets… c’est une véritable chasse au trésor qui ravira ceux ayant une petite collectionite aiguë.

Oh, et l’aventure est intégralement faisable en multijoueur local.

Un contenu infini

Non content de proposer un RPG incroyablement vaste et riche, le studio Valorware a également agrémenté son titre au fur et à mesure des mises à jour avec de nouveaux contenus venant sans cesse grossir cette masse infinie de choses à faire.

Ainsi, nonobstant le mode campagne classique (qui déjà va vous tenir en haleine durant une bonne centaine d’heures à minima) ; le titre inclut un “mode hard” augmentant drastiquement la difficulté des combats, la fonctionnalité “permadeath” supprimant votre partie en cas de défaite, ainsi que le mode “speedrun” qui désactive les tutoriels et bonus divers.

Enfin, et c’est sans nul doute l’ajout le plus spectaculaire à 9th Dawn III: Shadow of Erthil, le mode Roguelike. Ce dernier offre une façon totalement différente de jouer via une succession de donjons générés aléatoirement. L’objectif est alors d’atteindre la fin sans mourir, tout en ne pouvant utiliser que les ressources trouvées en chemin.

Des manières différentes d’appréhender l’expérience 9th Dawn III, donc, qui ajoutent encore plus en durée de vie à un titre qui n’en manquait déjà clairement pas… et tout ça entièrement gratuitement, pour rappel.

Ouais… mais c’est moche quand même

À la vue de tout ce qui a été dit précédemment, sans doute vous demandez-vous comment un tel jeu peut rester dans l’ombre ? Eh bien un simple coup d’œil sur son esthétique suffit à répondre à la question…

Clairement, le développeur à la tête de Valorware n’est pas le graphiste le plus doué du métier… très loin de là, même. Et s’il est parvenu à maîtriser à la perfection tous les aspects du médium, cette partie pêche indubitablement.

L’intégralité des personnages du jeu sont dessinés à la main (tout comme les objets et décors, d’ailleurs) et animés… sur deux frames. Littéralement.

Lorsqu’ils se retournent d’ailleurs, l’effet n’est pas sans rappeler une simple feuille de papier. Visuellement, le titre oscille entre l’affreux et l’immonde ; et même après plus d’une centaine d’heures de jeu, il est très difficile d’y revenir sans une once de réticence.

Mais si vous parvenez à passer outre, vous allez tout simplement découvrir l’une des meilleures expériences vidéoludiques jamais conçues.

Points positifs

L

Un Univers Cohérent et Immersif

L

Une exploration incroyable

L

Des centaines d'heures de contenus diversifiés

L

Plusieurs modes de jeux, dont un mode Roguelike

L

Multijoueur local

L

Tout simplement l'un des meilleurs RPG de cette génération

points négatifs

K

Visuellement discutable

K

En anglais uniquement