Days of Doom est le nouveau titre du studio Sneaky Box, affilié à Atari et développant jusqu’à présent essentiellement de nouvelles versions d’anciens jeux à destination de la VR.

Sorti ce jour sur toutes les plateformes, Days of Doom est un RPG tactique Roguelite postapocalyptique. Un combo forcément gagnant… n’est-ce pas ?

Editeur(s)
Atari
Sortie France
21 Sept. 2023
PEGI
+7 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

 

La fin n’est que le commencement

Dans Days of Doom, vous dirigez une bande de survivants cherchant à rejoindre, à l’aide d’un vieux bus, le « Sanctuaire ». Cet endroit, censé être le dernier encore sécurisé, se trouve au bout d’un fort long voyage semé d’embûches.

Comme dans la majorité des Roguelites (sauf exception, type Hades), le scénario du jeu est ici relégué au second plan. Au mieux, avez-vous un semblant de situation initiale. C’est à vous d’en écrire toutes les péripéties.

Choisir un contexte postapocalyptique pour ce type de production est une glorieuse idée, eu égard aux nombreuses possibilités qu’il offre aux scénaristes. Et ces derniers se sont clairement régalés, en incluant toutes sortes d’ennemis pour vous barrer le chemin. Vous allez donc être amené à frayer avec les usuels bandits et zombies, mais également avec bon nombre de monstruosités difformes.

Votre groupe, lui, est continuellement changeant. Ce sont huit classes de personnages différentes qui sont recrutables, via divers événements. Vous retrouvez le guerrier, armé de fidèle batte de baseball ; mais également l’hydromancien, capable de contrôler l’eau, ou encore le flingueur, qui peut utiliser ses balles explosives pour déclencher divers pièges.

Roguelite oblige, vos héros peuvent périr. Cela ajoute certes de la tension aux parties mais, s’ils disposent tous d’une identité propre, aucun n’est réellement marquant ni ne dispose de ce « petit plus » qui les rendrait particulièrement attachants. Ce ne sont que des fonctions, utiles pour leur capacité unique. Que ce soit au niveau du lore ou de l’écriture, vous êtes bien loin de ce qui est proposé ailleurs.

Apocalypse Dungeon

Le principe de Days of Doom est simple : à chaque nouvelle partie, vous débutez au sein du Refuge. Cet endroit sert de hub principal, et n’est pas sans rappeler le fameux Hameau de Darkest Dungeon. Les fonctionnalités sont peu ou prou les mêmes, sinon que vos personnages n’ont pas à souffrir de quelconques addictions et autres troubles.

Assez succinct, cet endroit vous permet de débloquer diverses fonctionnalités mais aussi, et surtout, de recruter vos trois premiers survivants (au choix parmi une liste de quatre).

Au gré de vos voyages, vous gagnez des ressources nécessaires pour développer ce Refuge afin d’acquérir, à chaque nouvelle run, des fonctionnalités supplémentaires définitives (nouvelles classes de personnages, équipe plus grande, atelier pour améliorer les armes, etc.)

Vous voici désormais sur la carte du monde. D’ici, vous allez choisir votre itinéraire. Comme dans tout bon Roguelite qui se respecte, Days of Doom inclut une cinquantaine d’événements aléatoires, générés en début de partie. Chaque voyage sera donc différent. Par moments plus simples, en vous permettant de recruter de précieux alliés ou en découvrant divers trésors ; à d’autres bien plus complexes via des enchaînements de combats plutôt retors.

Chaque déplacement vers un nouveau point d’intérêt coûte de l’essence. Il n’est donc pas possible d’explorer l’intégralité de la carte (mais vous pouvez revenir en arrière), à moins d’être particulièrement chanceux dans vos trouvailles.

De même, vos survivants ont besoin de vivres. Les ressources étant limitées, il faut prendre en considération qu’un grand groupe consommera plus et risque, par corollaire, de se retrouver plus rapidement dans l’embarras. Car les conserves sont précieuses, autant qu’utiles. Lors de votre périple, vous allez parfois tomber sur des zones sûres, où vos personnages pourront se reposer et récupérer quelques points de vie. Si vous avez suffisamment de nourriture, ce montant est important. Dans le cas contraire, ce sont simplement quelques points qui vous sont donnés.

Les combats peuvent se montrer particulièrement ardus. Il est donc important dès le départ de bien surveiller vos vivres pour éviter le pire.

Mutants vs zombies

Sans doute l’avez-vous remarqué si vous avez prêté attention au titre jusqu’à présent, ce qui se démarque chez lui, c’est avant tout sa direction artistique. Entièrement dessiné à la main, il adopte un style qui n’est pas sans rappeler celui du jeu mobile à succès Plantes vs Zombies. Assez déroutant au début, cet aspect séduit rapidement en proposant une vision d’un monde apocalyptique moins réaliste.

Mais il est temps d’aborder le cœur de l’expérience Days of Doom : ses affrontements. Ces derniers représentent littéralement le cœur de l’aventure. Il était donc nécessaire pour le studio de parvenir à trouver le juste équilibre entre RPG tactique et Roguelite, tout en proposant un système suffisamment dynamique pour donner envie au joueur de revenir encore et toujours.

Le constat est… mitigé. Si les combats peuvent se montrer particulièrement tactiques (et donc plaisants), ils souffrent malgré tout d’un manque de diversité dans leurs mécaniques et propositions, ainsi que d’une lourdeur qui entache clairement le plaisir de jeu.

Au début de l’affrontement, vous pouvez librement disposer les membres de votre équipe dans leur zone de départ (à l’instar d’un Fire Emblem). Une fois prêts, vous lancez l’assaut. Chaque unité présente sur la carte, qu’elle soit alliée ou non, dispose de deux actions par tour. Vous pouvez décider de vous déplacer, d’attaquer, d’utiliser une compétence, un objet ou de vous défendre. Et… c’est tout.

Avec seulement quatre classes au départ (et le même nombre à débloquer), les premières parties finissent indubitablement par être d’une redondance folle. En cause, le peu de différence fondamentale entre les protagonistes ainsi que la lenteur de leur évolution. Au départ, tous sont identiques au sein d’une même classe, sans différence de compétences ni de statistiques.

Contrairement à Darkest Dungeon, dont Days of Doom s’inspire très clairement, chaque nouvelle partie ressemble trait pour trait à la précédente, sinon au niveau des événements. Ces derniers sont cependant bien trop peu surprenants pour être à eux seuls un argument de vente.

De même, les différents biomes que vous allez traverser sont systématiquement les mêmes, incluant les types d’ennemis. Vous savez donc parfaitement à l’avance ce qui vous attend… chose assez antinomique avec le genre du Roguelite.

J’aime

L

Des combats stratégiques…

L

Des classes très originales…

L

Des ennemis diversifiés…

L

Graphiquement très joli

L

Un principe de voyage vraiment prenant

J’aime moins

K

… mais trop peu diversifiés et nombreux

K

… mais tous les personnages sont identiques

K

… mais identique dans chaque biome

K

Des affrontements particulièrement lents

K

Une expérience Roguelite assez limitée