My Little Universe est un jeu « casual » signé SayGames, développé par des développeurs connus pour leurs nombreuses productions sur smartphones Android et iOS.

Initialement sorti en 2021, My Little Universe a connu un joli succès en cumulant plus de 10 millions de téléchargements et des avis plus que positifs sur les différents stores.

Il n’en fallait visiblement guère plus au studio pour s’essayer au juteux marché des consoles de salon, quitte pour ce faire à se contenter d’un portage relativement paresseux…

Editeur(s)
Saygames
Sortie France
05 oct. 2023
PEGI
+7 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

Dieu est un bonhomme bâton

Dans My Little Universe, incarnez un personnage singulier dénué de toute texture. Sans la moindre intrigue claire, le jeu vous introduit directement à son concept sans aucun préliminaire. Isolé sur une planète hostile, vous devez construire un vaisseau spatial en récoltant des ressources. Cette quête, vous pouvez l’accomplir seul ou jusqu’à 4 en multijoueur local.

Bien entendu, votre navette faite de bois et de pierres ne tient guère longtemps, et vous finissez par vous écraser sur une seconde planète… sur laquelle vous devez tout reprendre depuis le départ.

Au total, ce sont neuf mondes et soixante-cinq donjons qui vous attendent, si vous en avez la patience. Car bien que le titre propose un contenu vraiment riche ainsi qu’un concept on ne peut plus original ; il finit par lasser bien trop rapidement de par sa redondance rédhibitoire… et ses mécaniques très mal adaptées au format console.

My Little Universe est un jeu qui a été pensé, développé, conçu pour les smartphones. Son but principal est bien entendu de vous proposer de petites sessions, entrecoupées de moments de suspension où vous ne pouvez rien faire d’autre qu’attendre (ou payer pour progresser plus rapidement).

Sur smartphone, cela se traduit par la rarefaction de ressources qu’il faut récolter en quantité toujours grandissante. Pour progresser, il vous faut par exemple 200 unités de bois, là où un bosquet ne vous en apporte qu’une vingtaine. Il vous est alors nécessaire d’attendre que cette ressource se régénère, ou regarder une publicité afin de la faire pousser plus rapidement.

Sur Nintendo Switch, il est évident que cette mécanique est absente. Les ressources se régénèrent pratiquement instantanément… cependant les limites n’ont pas été retirées ni repensées.

Ainsi, pour passer le même obstacle, vous allez devoir couper dix fois les arbres dudit bosquet… littéralement sans rien faire d’autre qu’attendre. Le plus simple est alors de poser la console jusqu’à ce que votre avatar ait fini son travail.

Un non-jeu particulièrement frustrant, très loin du côté IDLE actif d’un High Sea Saga DX et qui, de plus, ne fait que croître à mesure que vous avancez dans l’aventure.

Un gameplay d’une sobriété atterrante

My Little Universe vous amène donc sur diverses planètes très diversifiées, mais au contenu famélique. Systématiquement, vous débutez votre « périple » sur quelques cases de terre au sein d’une carte hexagonale.

Afin de pouvoir avancer, il vous faut débloquer de nouvelles cases en les construisant, via des ressources dénichables alentour. Bois, pierres, roches, pièces détachées, argent… toutes sont liées à des éléments du terrain (ou à des monstres dans le cas des pièces) et doivent être farmées en quantité industrielle.

Par chance, le titre vous propose d’opter pour un gameplay existant ou non. Littéralement.

Dans le premier cas, vous utilisez le bouton A pour vous servir de vos équipements et des gâchettes afin d’en changer. Utiliser le bon outil sur la ressource adéquate permet d’en récolter plus et plus rapidement. La hache vous estutile pour les arbres, la pioche pour les rochers, l’épée contre les ennemis. C’est simple, sobre, classique ; et surtout sans la moindre originalité ni prise de risque.

Mais là où My Little Universe « innove », c’est qu’il vous permet également de sélectionner au lancement le mode « automatique »… dans lequel votre personnage va simplement agir de lui-même, sauf concernant les déplacements et autres crafts. Les récoltes et combats s’effectuent alors sans que vous ayez à utiliser la moindre touche.

Un concept singulier et clairement inspiré de la maniabilité du titre sur smartphone. Si vous êtes en droit de vous demander l’utilité d’une telle fonctionnalité sur Nintendo Switch, sachez que cette dernière devient indispensable à mesure que les ressources demandées pour progresser augmentent. Vous n’avez plus alors qu’à attendre en faisant tout à fait autre chose, sans avoir besoin de jouer.

Un jeu… étrangement addictif

Malgré un concept très surprenant et des critiques aisées, My Little Universe est un titre qui ne se lâche pas facilement. L’ensemble de ses mécaniques, ainsi que sa boucle de gameplay, le rendent facilement attachant.

Son principal attrait vient bien entendu de son exploration au sein de mondes très différents. Vous pouvez librement courir, nager, vous perdre dans des donjons emplis de dangers… le tout au sein de micro-open world assez convaincants.

Vous enchaînez alors les parties et les biomes, comme mû par ce besoin de terminer une tâche non achevée. Le fameux et célèbre syndrome du « dernier petit tour », bien connu des amateurs de 4X (ou de l’exceptionnel RimWorld), qui vous pousse à vouloir débloquer la case suivante afin de découvrir ce qui s’y dissimule, à juste récupérer « les quelques morceaux de bois manquants » avant de pouvoir améliorer votre pioche… tout est fait pour retenir le joueur.

My Little Universe peut également compter sur une patte graphiquement particulièrement agréable. Le jeu est joli, dispose de textures de qualité autant que d’une exploration satisfaisante. De quoi y revenir sans cesse, pour de courtes sessions de préférence.

Il s’agit au final d’un jeu en demi-teinte, fourmillant de petites choses vraiment agréables, avec une ambiance excessivement « chill », mais malheureusement porté à la va-vite sans réfléchir à une évolution de son gameplay.

J’aime

L

Un jeu assez joli

L

Un gameplay simple...

L

Un concept original...

J’aime moins

K

... mais très basique

K

... mais totalement passif

K

... mais inadapté à la plateforme