GOLDORAK : Le Festin des Loups est, étonnamment, la toute première adaptation vidéoludique de l’un des animes les plus célèbres de l’histoire. Car si, par le passé, un estampillé Mazinger Z a bien vu le jour (sur Super Nintendo et uniquement au Japon) ; le plus célèbre des robots n’a eu droit qu’à des apparitions mineures dans d’autres séries.

2023 marque donc l’arrivée du tout premier jeu officiel GOLDORAK. Développé par le studio indépendant français basé à Nantes Endroad (dont ce n’est que la seconde production) ; le titre était attendu au tournant et a suscité beaucoup d’attentes. Sans doute trop, et de la part de personnes incapables de faire la part des choses en mettant en perspective la taille de l’équipe en charge du projet et le produit fini.

Car malgré ses allures de Triple A, il faut bien le reconnaître : GOLDORAK : Le Festin des Loups est bel et bien une production indé, voire Double A.

Maintenant que ce point est fait, quid du jeu en lui-même ? Comme on peut s’y attendre, le résultat est tout en nuances.

Le Festin des Loups

GOLDORAK : Le Festin des Loups est une adaptation stricte du dessin animé emblématique des années 70. Vous y incarnez, bien entendu, Actarus, Prince d’Euphor, à la veille d’un mariage censé apporter la paix dans toute la galaxie.

Malheureusement, le Grand Stratéguerre profite de la cérémonie pour envahir la planète avec ses Golgoths. Actarus, n’écoutant que son courage, décide de réactiver l’arme ultime de son peuple : le légendaire robot géant Goldorak.

S’il ne suit pas avec exactitude les événements du dessin animé, GOLDORAK : Le Festin des Loups en reprend les éléments majeurs tout en se concentrant autour de la figure de Janus, connu sous le pseudonyme du « Festin des Loups ».

Les amateurs du dessin animé, à qui semble s’adresser en premier lieu le jeu, seront sans nul doute conquis de pouvoir enfin contrôler le premier de tous les Mechas… du moins s’ils y jouent. Car ce serait oublier que ces derniers sont aujourd’hui cinquantenaires.

Pour les autres, le jeu permet simplement de s’imprégner de la maestria de l’œuvre d’origine et d’en découvrir les grandes lignes, sans pour autant parvenir à saisir toutes les nuances implémentées au gré des épisodes.

Force est cependant de constater que le studio Endroad est parvenu avec un certain talent à adapter le manga grâce à une écriture soignée (bien que lacunaire).

Entièrement en français (textes et voix), GOLDORAK : Le Festin des Loups est un titre qui se laisse suivre avec plaisir. Du moins du côté de sa narration. Car pour le reste…

Eh bah ouais GOLDORAK est mort

Autant ne pas passer par quatre fulguropoings : GOLDORAK : Le Festin des Loups est techniquement un carnage qui n’a pas sa place sur la génération actuelle de consoles.

Sans doute l’accueil critique aurait été meilleur il y a cinq ans, avant l’arrivée de la PlayStation 5 et de la Xbox Series. Et encore… entre les textures baveuses venant tout droit de la génération PS3 / Xbox 360, les chutes de framerate constantes, la distance d’affichage ridicule, l’aliasing omniprésent et un clipping abject ; le constat est tout simplement aberrant.

Le jeu semble être encore en phase Alpha de son développement ou, pour faire une métaphore culinaire, ressemble trait pour trait à un gâteau qui n’aurait pas totalement fini de cuire.

Chaque session apporte son lot de surprises malheureuses, et rien dans l’exploration des zones plutôt vastes ne vient justifier ce carnage. Car s’il est possible de se balader plus ou moins librement dans des niveaux relativement grands (tout est dans le relatif) ; ces derniers s’avèrent rapidement excessivement vides et sans la moindre vie.

Pis encore, il n’est pas rare de tomber sur des problèmes de proportions ne rendant clairement pas hommage au gigantisme du robot.

À une époque où la nostalgie fait vendre et où Microids est au sommet de son art dans cette catégorie (avec d’excellents jeux tels que Astérix et Obélix : Baffez-les tous ! 2 ou encore Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte) ; il est assez dommageable de constater que la principale production, celle qui a bénéficié d’énormes campagnes publicitaires, ressemble à un jeu techniquement en retard de 20 ans.

Un petit plaisir vraiment coupable ?

Malgré tout, GOLDORAK : Le Festin des Loups dispose d’immenses qualités en termes de gameplay qui le sauvent du carnage pur et simple. Car oui, une fois dans le cœur de l’action, force est de constater que le fun est là.

Nonobstant le sentiment incroyable de pouvoir enfin contrôler le légendaire robot et d’utiliser ses techniques cultes en combat, le titre dispose d’un feeling très « arcade » titillant avec douceur la fibre nostalgique.

Boomers en mal des jeux de leur enfance et amateurs de rétro-gaming, GOLDORAK : Le Festin des Loups vous est clairement destiné et saura ravir toutes vos envies dans un enrobage plus moderne !

Quelque part, il est clair que le studio Endroad a opté pour la meilleure direction possible afin de séduire un public atypique, essentiellement composé de personnes éloignées du médium ou amateurs de titres plus anciens.

Vous allez ainsi généralement y contrôler GOLDORAK dans une sorte de Beat’em’all mariné de jeu de combat en monde semi-ouvert, vous déplaçant d’un point à l’autre afin de remplir des objectifs assez simples qui se résument, en très grande partie, à vaincre des adversaires plus ou moins emblématiques issus du manga.

Malgré sa taille, votre personnage se dirige comme s’il s’agissait simplement d’un humain. GOLDORAK est maniable, fluide dans ses mouvements, capable de faire des enchaînements et des combos impressionnants.

Rarement complexe, GOLDORAK : Le Festin des Loups est un gros défouloir dans lequel le joueur est simplement invité à s’amuser au maximum sans prise de tête… et qui ose même quelques facéties fort plaisantes.

Car outre ces affrontements au corps à corps vraiment réussis, le jeu va également régulièrement vous inviter dans des phases de vaisseau à la mise en scène non sans rappeler certains SHMUP de la grande époque.

Mais si GOLDORAK : Le Festin des Loups est indubitablement un jeu plaisant, que ce soit dans sa narration ou ses dessins très inspirés, son doublage ou son gameplay.

Mais une fois l’attrait de la nostalgie passé, que reste-t-il ? Le jeu propose un système de type RPG très pauvre et limité, permettant de débloquer quelques attaques iconiques supplémentaires (comme les fameux Fulgoropoings). Mais rien qui ne puisse réellement relancer l’intérêt.

Comptez une dizaine d’heures pour boucler la campagne (missions annexes incluses). Une fois le jeu bouclé, vous pouvez certes poursuivre afin de terminer les quêtes toujours en cours ; mais sans aucune nouveauté pour augmenter la durée de vie : ni mode New Game +, ni artworks, cinématiques, etc…

J’aime

L

Un bon scénario adapté du manga

L

Un gameplay nerveux et simple à prendre en main

L

Des phases SHMUP vraiment agréables

L

Entièrement en français (textes et voix)

L

Très arcade et nostalgique

J’aime moins

K

Techniquement en retard de 15 ans

K

Visuellement immonde

K

Des environnements particulièrement vides

K

Rien à débloquer

K

Aucune rejouabilité