Développé par le tout jeune studio Appelmoes Games, Mail Time est un jeu promettant une aventure narrative « cottagecore », mignonne et chill.

Le jeu, à paraître ce 19 octobre, est passé entre mes mains pour un test complet. Et autant vous le dire tout de suite, le résultat est… mitigé.

Éditeur
Freedom Games
Sortie France
19 oct. 2023
PEGI
+3 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

Comme une lettre à la poste

Dans Mail Time, vous incarnez une jeune éclaireuse postale arrivant au cœur de la forêt de Grinchebosquet en tant que nouvelle factrice. Vous êtes certes en formation, mais avez à cœur de bien effectuer votre travail.

Le titre promet une aventure chaleureuse et paisible, sans contrainte ni contrariété. Et… c’est plutôt une description exacte de ce qui vous attend. Pas de scénario, uniquement une trame principale très simple : apporter votre première lettre afin de recevoir votre badge officiel de postière.

Mail Time vous invite très rapidement, dès son tutoriel, à prendre le large et à explorer le monde qui vous entoure en faisant fi de votre mission. Libre à vous de visiter l’ensemble du bosquet, de discuter avec ses habitants et d’accepter moult quêtes secondaires.

Au total, le jeu propose 15 personnages secondaires ayant tous besoin d’envoyer ou de recevoir quelque chose. Chacun est bien écrit, original et attachant. On ne peut que saluer le travail effectué sur cette partie qui, non seulement tient ses promesses, mais en plus développe suffisamment ses PNJ pour donner envie de continuer l’aventure.

Entièrement en français, Mail Time dispose en outre de textes relativement gros et contrastés (blanc sur fond noir) afin de ne gêner quiconque. L’accent y a clairement été mis sur l’accessibilité.

Cependant, force est de constater que le jeu souffre de traductions brinquebalantes qui manquent clairement de finitions. Le principal problème de localisation vient du genre de votre personnage, qui ne sait jamais comment accorder ses phrases.

Autant l’aborder tout de suite, Mail Time fait partie de cette mouvance moderne vous permettant de déterminer vos pronoms dès le lancement. Libre à vous de décider si les personnages secondaires s’adresseront à vous au masculin, au féminin ou au pluriel. Mais ce choix ne sert strictement à rien, puisque l’intégralité des textes est écrit au masculin.

Une erreur de traduction visible (ou peut-être de code) qui pourrait gêner une partie du public. Ayant voulu par exemple incarner un personnage féminin, je me suis retrouvé fort surpris que tout le monde s’adresse à mon protagoniste en tant que « postier » ou « éclaireur ».

Un colis qui passe mal

Mail Time est un jeu chill, c’est indéniable. Agréable à prendre en main, il vous propose une aventure sans la moindre complexité ni défis. Au pire avez-vous quelques phases de plateformes un poil tendues, sans pour autant ne jamais vous bloquer dans votre progression.

Les commandes sont aussi simples que le concept de base : un bouton pour sauter, un autre pour interagir. En appuyant de nouveau sur la touche de saut ; vous déployez un planeur en forme de lettre pour augmenter la hauteur ou simplement rejoindre rapidement des lieux éloignés.

Pas de points de vie, pas d’endurance ; uniquement le plaisir de se perdre dans un monde minuscule qui n’est pas sans rappeler celui de l’exceptionnel manga Hakumei to Mikochi… mais en bien plus vide. Car si le concept est bon, s’il est agréable de se perdre dans ces vastes étendus au sein d’une aventure chill ; force est de constater que Mail Time est un jeu en cours de développement qui aurait mérité à minima une année supplémentaire de développement.

Excessivement vide, Grinchebosquet est une région assez vaste mais qui manque de vie. La plupart du temps, vous allez simplement déambuler à la recherche d’un PNJ sans aucun but, ni interaction avec quoi que ce soit. Il n’y a pratiquement jamais rien à faire, sinon courir et sauter…

Un ennui mortel qui s’installe très rapidement et qui empêche clairement de profiter pleinement du soft. Lorsque je disais plus tôt dans ce test que vous allez rencontrer 15 personnages secondaires, il s’agit littéralement de l’intégralité du casting. Mail Time ne propose tout simplement rien d’autre.

L’exploration est également excessivement limitée, puisque la zone de jeu ne comporte que des environnements en extérieur. Pas de grotte, de maison… rien, sinon la forêt.

De même, les objets récupérables sont indiqués par de petites étoiles et souvent dissimulés dans des endroits improbables. Mail Time tente d’augmenter artificiellement une durée de vie rachitique via des allers-retours interminables et des recherches de points d’intérêt particulièrement bien cachés…

Visuellement… non, c’est moche

Graphiquement, Mail Time est un jeu en demi-teinte. Si le moteur 3D est particulièrement agréable, fort de couleurs chatoyantes et d’environnements vraiment plaisants ; les dessins des personnages sont… originaux.

Grinchebosquet est un lieu plutôt joli et agréable à parcourir, fort de nombreuses zones très différentes. L’idée de proposer une « aventure minuscule » permet toutes les folies, comme des forêts de fleurs immenses, des champignons creusés pour en faire des maisons, etc.

Bien que de nouveau l’aire de jeu soit relativement grande, elle manque malgré tout d’un poil d’imagination et s’avère très en deçà de ce que peuvent proposer des œuvres ayant le même concept (de nouveau, Hakumei to Mikochi ; ou encore en termes de jeux vidéo Grounded).

En revanche… que s’est-il passé concernant les dessins ? Le style employé est particulier… pour ne pas dire particulièrement raté. En tout cas, ce dernier ne colle pas du tout avec le reste et peine à immerger réellement le joueur dans cet univers censé être mignon à l’excès. Ici, certains sont des visions d’horreurs assez malaisants.

J’aime

L

Un univers très chill

L

Des décors très agréables à parcourir

L

Un gameplay simple et sans prise de tête

L

De nombreuses options d’accessibilité

L

En français

J’aime moins

K

Seulement 15 PNJ

K

Très peu d’intérêt sur le long terme

K

Des quêtes redondantes

K

Des environnements bien vides

K

Un style visuel trop singulier