Test de Farrel

     Train Life : A Railway Simulator est le dernier jeu issu de la franchise « Life » de Nacon qui, comme son nom peut le suggérer, se concentre autour de simulations diverses et variées.

     Développé par le studio polonais Simteract, un tout nouvel arrivant dans le marché du jeu-vidéo ayant fait ses armes depuis 2014 en confectionnant des simulateurs de trains pour entraîner les futurs conducteurs américains ; Train Life : A Railway Simulator se veut comme la version « ultime » des simulateurs de voies ferrées à destination du grand public.

     Sorti initialement en Août 2021 sur PC, le jeu arrive enfin sur consoles. À l’occasion de ce test, j’ai pu mettre la main sur la version Switch du titre. C’est donc de cette version que nous allons parler aujourd’hui.

Tchou-Tchou Simulator

     Train Life : A Railway Simulator vous met dans la peau d’un tout jeune entrepreneur fraîchement diplômé ayant décidé de lancer sa propre compagnie de transport ferroviaire.

     À cet égard, vous allez devoir tant à la fois conduire vos propres locomotives, mais aussi gérer votre business dans l’ensemble de l’Europe afin de devenir le leader du marché.

     Une double casquette qui permet au joueur de toujours avoir quelque chose à faire, sans jamais attendre comme dans un jeu de gestion traditionnel.

     Côté scénario, ça s’arrête là. Vous n’êtes certainement pas en présence d’autres jeux du genre qui vous permettent, par exemple, de naviguer à travers les époques pour expérimenter différents types de véhicules. Tout se déroule aux temps modernes, afin de mieux focaliser le gameplay.

     Il est clair que vous n’allez certainement pas vous pâmer devant l’intrigue, ni même être d’une quelconque manière, tenu en haleine. Guère verbeux, le titre se concentre uniquement sur les tutoriels et les communications brèves avec les différentes gares.

     Bien entendu, là n’est certainement pas le cœur de ce type de jeu, aussi vais-je passer rapidement sur ce point.

     Cependant, la narration aurait mérité d’être quelque peu plus poussée, ne serait-ce que pour accroître l’immersion dans un titre qui est clairement d’une complexité assez rude.

     Nonobstant l’histoire elle-même, il faut se concentrer sur tout ce qui fait le sel de ce genre de simulations : la conduction du train, surtout dans le cadre d’un portage console.

     Pour diriger votre locomotive, vous avez à votre disposition plusieurs manières de jouer. Excellent point, puisqu’il permet à quiconque de trouver la maniabilité qu’il préfère sans contraintes.

     Tout se joue assez intelligemment via la gestion du point de vue de la caméra. En mode troisième personne, vous utilisez les gâchettes pour accélérer ou freiner, et les divers boutons pour activer les fonctionnalités connexes. En mode première personne, vous vous retrouvez littéralement à la place du conducteur en cabine, et devez vous-même appuyer sur les divers boutons.

     Parfaitement adapté à la manette, le mode troisième personne est indubitablement à privilégier si vous désirez vous plonger dans Train life : A Railway Simulator.

     L’idée choisie par les développeurs est à la fois simple et la meilleure possible : les gâchettes ZR et ZL permettent de gérer la jauge d’accélération, L et R de s’occuper de celle des freins. Le bouton A active le frein d’urgence, Y gère le choix des voies. Enfin, la croix directionnelle permet de très simplement contacter les gares.

     Côté maniabilité donc, vous prenez très rapidement en main votre locomotive pour une conduite simple et fluide, grâce à un mappage de touches logique et intuitif. Une belle réussite concernant ce portage.

     Là où le bât blesse, c’est concernant l’utilisation du mode première personne. Très clairement l’un des gros atouts du titre, cette fonctionnalité vous place dans la peau du conducteur et vous permet de voir à travers ses yeux. L’immersion est donc encore meilleure… Cependant, force est de constater qu’avec un joystick, la précision est aux abonnés absents.

     Et vu que vous devez littéralement utiliser les boutons présents sur le tableau

de bord, il n’est pas rare de se tromper, ou plus simplement de ne pas parvenir à atteindre assez rapidement celui qui vous sauvera la mise.

     Sans doute excellente sur PC, cette fonctionnalité est malheureusement à oublier totalement sur console. Bien entendu, nul ne peut tenir rigueur de ce problème aux développeurs, qui serait plutôt à mettre au discrédit de la console.

     Je ne saurais que trop vous déconseiller d’utiliser cette fonctionnalité si vous ne voulez pas risquer votre entreprise.

     Concernant la conduite en elle-même, l’accent est bien évidemment mis sur une simulation résolument moderne. Il vous est alors demandé de gérer votre vitesse en fonction des limitations sous peine d’amende (ou d’accident), de bien choisir les voies à emprunter pour éviter les collisions ; mais aussi toute la partie transport de biens et de personnes.

     Vraiment satisfaisante, cette partie est clairement au-dessus d’autres jeux similaires. C’est un réel plaisir que de naviguer, surtout en prenant en compte l’usure de vos véhicules et les trajets à effectuer.

     J’émets un petit bémol cependant concernant l’utilisation du GPS, qui est assez peu précis et peut vous perdre relativement facilement en ne vous indiquant pas clairement la bonne voie à prendre.

Un aspect gestion super…ficiel

     L’autre point du titre, c’est sa promesse d’offrir un aspect gestion d’entreprise ferroviaire.

     Et sur ce plan-là, il faut avouer que le résultat est assez déceptif. Outre le recrutement de conducteurs et la gestion des lignes, rien n’est réellement mis en avant pour impliquer le joueur.

     Pis encore, le côté « simulation » prend le dessus sur l’autre ; au point où on oublie régulièrement les autres possibilités offertes par le titre.

     Et comme dit précédemment, ces dernières sont relativement limitées. En tant que simulateur / gestion de lignes de chemin de fer, Train Life : A Railway Simulator se heurte forcément aux ténors du genre : Railway Empire, Train Station Simulator, Euro Train Simulator ou encore le tout récent Transport Fever 2.

     Et si Train Life est clairement au niveau (et souvent même plus réaliste) que les titres cités ; sur le plan Gestion, c’est une tout autre histoire. Assez vide dans l’ensemble, n’espérez pas trouver un divertissement à la hauteur si d’aventure c’est ce que vous cherchez.

     En même temps, il faut être parfaitement honnête : là n’est pas l’objet premier du titre. Train Life est présenté, marketé et vendu comme un jeu de simulation. Pas de gestion.

     C’est donc une sorte de « bonus » ajouté au titre principal, qui ne nuit pas au plaisir ni ne vient occulter ou amoindrir la dimension simulation.

Parlons peu, parlons Switch

     Une fois n’est pas coutume, traiter un portage sur la Switch de Nintendo nécessite d’y accorder un pan entier du test. Moins puissante que ses consœurs, disposant de ce côté hybride qui peut dérouter les développeurs ; nombreux sont les jeux à se casser les dents sur le passage du portage.

     Qu’en est-il de Train Life : A Railway Simulator ? Eh bien, c’est plutôt positif.

     Très loin cependant de ce qui est proposé sur PC, ce portage sait quoi sacrifier pour éviter les écueils les plus usuels. Malgré l’immensité des cartes et des trajets, aucun lag n’est à signaler. Même lors de la conduite de TGV, soit à très grande vitesse.

     L’accent a également été très justement mis sur la modélisation des locomotives qui, et c’est une belle surprise, ne sont peu ou prou pas pixelisées. Certes, les bordures des modèles manquent quelque peu de polygones ; certes, l’aliasing est bel et bien présent ; mais rien ne vient jamais entacher l’expérience de jeu ni le plaisir.

     Bien entendu, pour faire tourner cette immense simulation sur l’hybride de Nintendo, Simteract a fait de lourdes concessions sur le reste : les décors sont vides, les gares d’une tristesse sans nom.

     La seule et unique ombre au tableau vient sans nul doute de la distance d’affichage. Cette dernière est malheureusement assez faible, un peu trop sans doute ; et ne permet jamais de prévoir avec précision les déplacements. Il arrive assez régulièrement de voir les panneaux de limitation de vitesse, les échangeurs ou les autres trains un poil trop tard.

     Malgré tout, rassurez-vous : il n’arrive que très rarement (pour ne pas dire jamais) que cette distance soit la cause d’accidents. Gênant, donc, mais pas punitif ni frustrant.

J’aime

J’aime moins

L

Une excellente simulation

L

Des tas de véhicules

L

Un portage de qualité

L

Visuellement agréable

L

Une maniabilité optimale à la manette

K

Une partie gestion assez faible

K

Un mode FPS impossible à utiliser

K

Une distance d’affichage légèrement trop faible