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The Settlers: New Allies est le dernier volet d’une série emblématique qui a marqué l’histoire des jeux de stratégie en temps réel. Lancé initialement dans les années 90, The Settlers a captivé des générations de joueurs grâce à sa combinaison unique de gestion de ressources et de stratégie militaire. Cette nouvelle version sur Nintendo Switch tente de raviver la flamme en apportant des améliorations visuelles et quelques ajustements de gameplay. Pourtant, malgré les efforts d’Ubisoft Blue Byte, ce portage n’arrive pas à répondre aux attentes des fans de longue date, ni à convaincre totalement les nouveaux venus dans la série.

Un gameplay qui manque de profondeur et d’originalité

Au cœur de The Settlers: New Allies se trouve une mécanique de gestion de ressources qui fait le succès de la série depuis des décennies. Vous devez construire et gérer une colonie, en veillant à ce que les chaînes de production soient bien optimisées pour fournir les ressources nécessaires à la croissance de votre empire. Cela inclut l’exploitation de ressources naturelles, la construction de bâtiments, et la gestion des routes de transport pour assurer un flux efficace de matériaux entre les différentes parties de votre colonie.

Cependant, cette nouvelle version simplifie à outrance ces mécanismes de gestion, rendant l’expérience moins profonde et moins engageante. Là où les précédents jeux de la série nécessitaient une planification minutieuse et une gestion rigoureuse des ressources, New Allies opte pour une approche plus linéaire. Par exemple, les chaînes de production sont largement automatisées, et le placement des bâtiments est souvent sans conséquence, réduisant ainsi la nécessité de réfléchir de manière stratégique à l’agencement de votre colonie.

La transition vers les phases de combat en temps réel est un autre point qui va clairement diviser. Les anciens jeux de la série parvenaient à équilibrer la gestion de la ville et les combats militaires, mais New Allies semble bâcler cette transition. Les joueurs sont précipités dans des engagements militaires avant même d’avoir eu le temps de consolider leur économie. Les batailles elles-mêmes manquent de profondeur tactique, se résumant souvent à des affrontements directs sans la possibilité de mettre en place des stratégies complexes. Cela peut devenir rapidement répétitif, surtout pour les vétérans du genre qui s’attendent à plus de défi et de diversité dans les affrontements.

Une esthétique agréable mais sans éclat

Visuellement, The Settlers: New Allies est fidèle à l’esprit de la série, avec des graphismes colorés et une esthétique qui rappelle les jeux de stratégie classiques. Les environnements sont variés, allant des forêts luxuriantes aux montagnes enneigées, et chaque bâtiment ou unité est soigneusement détaillé. Les animations, notamment celles des villageois qui travaillent ou des soldats qui se préparent à la bataille, sont fluides et contribuent à l’immersion dans cet univers médiéval.

Cependant, la qualité visuelle est limitée par les performances techniques de la Nintendo Switch. En mode portable, le jeu souffre d’une résolution réduite, ce qui rend certains détails flous et moins agréables à regarder. En mode docké, bien que la résolution soit améliorée, les textures restent en deçà de ce que l’on pourrait attendre d’un jeu de stratégie moderne. Les ombres, les reflets, et autres effets visuels sont simplifiés, ce qui nuit à l’immersion globale. De plus, la répétitivité des environnements et des modèles de bâtiments finit par donner une impression de monotonie, ce qui est regrettable pour un jeu qui repose en grande partie sur la construction et la gestion d’une colonie.

The Settlers: New Allies sur Nintendo Switch est également entaché par une série de bugs et de problèmes techniques. Les chutes de framerate sont fréquentes, en particulier lors des batailles impliquant un grand nombre d’unités, ce qui nuit à la fluidité et à la réactivité du jeu. Ces ralentissements peuvent rendre les combats frustrants et difficiles à gérer, surtout lorsque le joueur doit prendre des décisions rapides en temps réel. Des bugs graphiques, tels que des textures qui ne s’affichent pas correctement ou des unités qui se déplacent de manière erratique, sont également présents.

Un scénario superficiel

Le scénario de The Settlers: New Allies laisse à désirer, surtout pour un jeu qui tente de se positionner comme un successeur spirituel d’une série légendaire. Vous incarnez le leader d’une colonie qui doit s’établir et prospérer dans un monde médiéval fictif. Cependant, les enjeux narratifs sont à peine explorés, et les motivations des personnages sont superficielles. Les dialogues sont souvent clichés, et l’intrigue avance de manière prévisible, sans aucun rebondissement ou développement de personnage significatif.

Les missions de la campagne sont également répétitives. La plupart des objectifs se résument à construire une base, accumuler des ressources, et éliminer un ennemi. Il n’y a pas de diversité dans les types de missions, ni de moments mémorables qui pourraient capter l’attention du joueur ou l’inciter à s’investir émotionnellement dans l’histoire. Cette absence de profondeur narrative est particulièrement flagrante lorsqu’on la compare à d’autres jeux de stratégie qui parviennent à tisser des intrigues captivantes tout en offrant un gameplay engageant.

Les microtransactions : un obstacle à l’immersion

Comme beaucoup de jeux modernes signés Ubisoft, The Settlers: New Allies intègre des microtransactions. Bien que ces achats ne soient pas indispensables pour progresser dans le jeu, leur simple présence dans un jeu vendu à plein tarif est particulièrement problématique.

En effet, ces dernières sont bien implémentées par exemple dans la série Assassin’s Creed, et désormais parfaitement acceptables. Mais dans un titre comme The Settlers: New Allies , censé marqué la renaissance d’une saga légendaire n’ayant plus eu droit au moindre jeu depuis 2011, a volonté d’ajouter un moyen externe de vendre des cosmétiques passe difficilement. Il aurait été plus sage pour Ubisoft de fournir un opus de grande qualité, dénué de boutique, avant de l’implanter dans un hypothétique futur opus.

Ces microtransactions permettent d’acheter des éléments cosmétiques, mais aussi des ressources supplémentaires, ce qui peut déséquilibrer l’expérience, en particulier en mode multijoueur. Ce système « freemium » va à l’encontre de l’esprit de la série, qui repose sur la stratégie et la gestion à long terme plutôt que sur des gains rapides achetés avec de l’argent réel.

Cette approche nuit non seulement à l’équilibre du jeu, mais elle crée également une barrière entre les joueurs. Ceux qui choisissent de ne pas dépenser d’argent supplémentaire pourraient se retrouver désavantagés face à ceux qui le font, ce qui peut diminuer l’intérêt pour les modes compétitifs. De plus, l’intégration des microtransactions renforce l’impression que le jeu a été conçu davantage pour générer des revenus que pour offrir une expérience stratégique cohérente et satisfaisante.

J’aime

J’aime moins

L

Une ambiance visuelle charmante

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Un gameplay de gestion accessible

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Une interface utilisateur intuitive

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Des animations fluides

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La fidélité à l'esprit de la série originale

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Manque de profondeur stratégique

K

Scénario sous-développé

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Problèmes techniques fréquents

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Microtransactions omniprésentes

K

Contenu limité et répétitif