Sorti en 2016 sur mobile (Android et iOS), puis en 2020 sur PC avant d’atteindre les contrées de la Switch en octobre 2022, The Battle of Polytopia est un 4X Low Poly développé par le studio suédois Midjiwan AB. Un 4X sur Switch ? Un portage d’un jeu mobile ? Comment pouvais-je décemment passer à côté de cette expérience ?
Éreinté par une journée de travail, j’allume la console pour tester brièvement cet indé sans prétention. Lorsque je lève les yeux de mon écran, le soleil est déjà haut. Malgré la fatigue et le labeur qui m’attend, ma première pensée, c’est…
Editeur(s)
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Midjiwan AB |
Sortie France
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13 Oct. 2022
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PEGI
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+7 ans
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Liens | Site Officiel |
Support de test | Nintendo Switch |
Encore un dernier p’tit tour
Ah, les 4X. Un genre de niche si particulier où la moindre partie peut durer jusqu’au bout de la nuit et plus encore. Et première surprise : The Battle of Polytopia ne fait pas exception à cette règle.
Pourtant, lancer une première partie ne paye pas de mine. Utilisant un moteur aux graphismes low poly, c’est-à-dire un maillage 3D ayant un nombre restreint de polygones, The Battle of Polytopia ne ressemble en rien à un jeu complexe.
Commençons par-là : visuellement, le titre est d’une pauvreté qui frise le ridicule. Tous les modèles de personnages se ressemblent, indépendamment de leur classe ou de leurs spécificités. Vous ne pouvez différencier vos unités que via leur équipement, et vos alliés de vos adversaires que par leur couleur.
Il en va de même, bien entendu, pour les environnements : bien qu’assez variés, ces derniers sont finalement redondants et n’ont pas la moindre profondeur. Tout est très succinct, sans fioritures, ni complexité particulière.
Et c’est peut-être également de là que The Battle of Polytopia tire sa force : en choisissant de faire un 4X low poly, Midjiwan AB a pu pallier au principal écueil d’autres titres du genre, Civilization VI en tête : les temps de chargement.
Car oui, ces derniers sont infiniment courts dans The Battle of Polytopia. Même lors du chargement initial d’une partie pourtant forte de nombreux adversaires et sur une carte de taille maximale.
Tout comme dans d’autres jeux du genre, vous avez accès à différentes civilisations dès le départ. Au nombre de 15, ces dernières n’ont malheureusement aucune spécificité sinon un « talent » de base différent.
Ces compétences sont accessibles via un arbre dédié qui, comme toujours, permet de débloquer diverses technologies. Plutôt bien pensé, ce dernier est relativement restreint et se complète assez rapidement. Il est rare de ne pas terminer une partie sans avoir tout débloqué.
Outre les différences de skins et d’emplacement de départ de ce fameux talent initial, les civilisations disponibles n’ont strictement aucune différence. Dommage.
Manque d’un poil de finesse
The Battle of Polytopia n’a, contrairement à ses principaux concurrents, qu’un seul mode de victoire : celui par score. Bien entendu, ce genre de limitations provoque la confrontation directe avec les autres joueurs.
D’ailleurs, pour ne rien arranger, toutes les civilisations commencent dans un état de guerre. Vous pouvez certes proposer la paix à vos concurrents, mais uniquement après avoir débloqué la technologie correspondante.
Rapidement, on en vient donc assez logiquement à ne même plus prêter attention à ce fameux score, uniquement obnubilé par l’idée de décimer l’intégralité des autres civilisations.
Et pour cause : les maps étant assez limitées en taille, vous vous retrouvez rapidement dans une situation où vous ne pouvez tout simplement plus croître. Il faut donc capturer les villes adverses pour espérer engranger des points.
À partir du moment où vous comprenez cette mécanique, il n’est plus nécessaire d’essayer de développer votre civilisation autrement que pour débloquer toujours plus d’unités.
Car l’autre singularité de The Battle of Polytopia, c’est que vous ne disposez d’aucun colon pour fonder de nouvelles cités. La seule possibilité pour en obtenir est de les conquérir par la force, que ce soit dans les cités de vos adversaires ou grâce aux quelques tribus nomades disséminées aléatoirement sur la carte.
C’est alors qu’un autre « détail » entre dans l’équation : l’expansion des villes. Si les premiers niveaux sont particulièrement intéressants et laissent le choix entre les bonus, ces derniers se débloquent rapidement. Vous pouvez construire un jardin (qui vous donne des points) ou recruter un Super Soldat.
Voilà. Voilà ce qui, malheureusement, casse totalement le jeu. Ces fameux combattants ultimes, sortes de géants disposant d’un nombre important de points de vie et infligeant des dégâts colossaux, sont des monstres pratiquement invincibles.
Vous comprenez désormais le principal « problème » du titre. Une fois que vous avez compris que les points sont inutiles et qu’on vous laisse le choix entre eux et un géant invincible…
Vous roulez sur le jeu. Vous dominez totalement la partie en cherchant à tout prix à développer vos cités au point de former en boucle, à chaque tour, de plus en plus de géants. Il ne reste alors qu’à aller génocider tout ce qui bouge sans éprouver la moindre difficulté.
Et plus vous conquerrez de cités, plus vous pourrez librement former ces fameuses unités.
Même en difficulté maximale, il devient assez simple de dominer la carte… jusqu’à un certain point. Car à la fin de la partie, il est assez régulier que les derniers adversaires disposent également de géants. Vous entrez alors dans une sorte de Battle Royale 4X.
Le côté stratégique est donc assez limité, et les traités de paix ne servent rapidement à rien d’autre qu’à empêcher vos adversaires de vous prendre par revers, le temps de dominer les autres et de les trahir ensuite.