Développé par SEEProduction, studio indépendant composé de deux frères se décrivant eux-mêmes comme « passionnés de rétro-gaming », Swords & Bones 2 est, très logiquement, la suite du premier.
En consultant la page STEAM des développeurs, on découvre avec surprise que ces derniers ont un rythme de production relativement élevé. Avec une moyenne de trois sorties par an, c’est à se demander où ils trouvent le temps de s’assurer de la qualité de leurs productions.
poiler Alerte : ils n’en ont strictement rien à faire.
Editeur(s)
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RedDeer.Games |
Sortie France
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07 Juil. 2023
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PEGI
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+12 ans
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Liens | Site Officiel |
Support de test | Nintendo Switch |
Alors, c’est une princesse…
Entièrement en anglais, Swords & Bones 2 vous met dans la peau de Bérénice, princesse du royaume de Gaudia. Son empire étant en danger, cette dernière décide de prendre les armes pour pourfendre le mal qui s’est abattu sur ses terres.
C’est donc au travers de 50 niveaux sans aucune inspiration que votre quête vous mènera du village au château, en passant par la forêt ou encore le désert.
Pourtant le château, c’était tout droit. Et tu avais une carte, Bérénice… Sans compter, bien entendu, sur le fait que c’est ton royaume. Tu es tout de même censée le connaître un minimum, non… ?
Outre ces incohérences scénaristiques crasses, on s’étonnera également du manque flagrant de logique de cet univers purement vidéoludique. Le genre de choses qui ne devrait, a minima, plus être autorisé depuis au moins 20 ans…
Mais qu’importe. Après tout, le jeu se vend sur la promesse d’une « expérience rétro ».
Rétro ne veut pas dire Mauvais
Voilà une maxime qui aurait dû figurer sur chaque mur de l’entreprise lors du développement de ce Swords & Bones 2. Car, que la messe soit dite : ce jeu est une horreur.
Comme toujours, je prends bien entendu en considération la taille du studio, son expérience et son budget avant de préparer le moindre test. Ces indicateurs sont, à mon sens, indispensables pour mieux juger des qualités (et des défauts) intrinsèques d’un titre.
Prenez par exemple Brok The InvestiGator. Le jeu se positionne comme un hommage aux anciens point & click ainsi qu’aux Beat’em all des années 90. Développé par une personne seule, je ne pouvais décemment lui mettre moins que 95% et saluer la prouesse d’avoir réalisé un si bon titre, tellement juste dans sa forme comme dans son fond, ayant compris chaque aspect de ce qu’il traitait.
Cette parenthèse étant close, je vais pouvoir détailler ce que propose Swords & Bones 2.
Vous avez donc la lourde tâche de traverser pas moins de 50 niveaux découpés en 5 zones distinctes. Au terme de 10 niveaux, vous affronterez un boss ; puis un dernier une fois l’ensemble du jeu terminé.
Du moins, si vous avez la patience et le courage d’y parvenir… Car Swords & Bones 2 va au-delà du mauvais. Il subjugue la malfaçon.
Commençons par la base : le studio explique que le jeu est « inspiré des classiques tels que Castlevania et Wonder Boy in Monster Land ». Non. C’est un odieux mensonge. Il s’inspire de la lie du rétrogaming, des cartouches fluo et diaboliques de LJN, de ces jeux oubliés et dont nul ne veut se souvenir.
Le gameplay de ce que j’essaie d’appeler un jeu (bien que la notion de « ludisme » semble lui être totalement étrangère) est totalement obsolète, pour rester poli.
Votre héroïne se déplace sur une série de tableaux minuscules de gauche à droite, dans la plus pure tradition des jeux d’action à l’ancienne. Son objectif principal ? Atteindre la fin du niveau. Le secondaire ? Trouver une sorte de « calice » totalement inutile, sinon pour débloquer une fin cachée.
50 niveaux. 50 calices. 0 fun.
Les problèmes apparaissent dès le départ et sont, pour les principaux, une question de maniabilité. La prise en main est laborieuse, pratiquement incompréhensible. Le titre entier se joue uniquement avec deux boutons : Y et B. Le premier permet d’attaquer, l’autre de sauter.
Outre la croix directionnelle, tous les autres ne servent absolument à rien. Du tout. Vous n’avez même pas la possibilité de remapper les contrôles pour vous assurer une prise en main plus simple.
Excepté votre attaque principale, Bérénice est capable de se défendre via un bouclier, que vous pouvez brandir grâce à la croix directionnelle « haut ». Un comble, une preuve (s’il en fallait une) de la méconnaissance crasse des développeurs quant à la prise en main.
Mais s’il n’y avait que ça…
Les sauts sont une horreur d’imprécision, les trois misérables sorts disponibles totalement inutiles, les hitbox incompréhensibles. C’est bien simple : tout ce qui fait la base d’un jeu-vidéo, soit son gameplay, est raté.
Mais peut-être que le reste parvient à sauver la donne… n’est-ce pas ?
Encore le pixel art, ça va…
Dès l’écran titre, le ton est donné. Les « dessins » semblent avoir été réalisés par un enfant ou, a minima, par un « artiste » refusé à l’entrée des beaux-arts. Les personnages sont tous, sans exception, absolument immondes.
Heureusement, le pixel art des niveaux sauve quelque peu la donne. Sans être exceptionnel, le jeu est agréable à regarder. Les animations de votre héroïne sont réussies, le bestiaire plutôt diversifié. Et c’est bien tout ce qu’il a pour lui.