Pugware est un studio indépendant britannique avec une particularité assez singulière : il n’est composé que d’une seule et unique personne, à savoir Steve Gal.
Et ce bon vieux Steve est ce qu’on pourrait appeler un développeur acharné. Particulièrement prolifique avec sa série Skautfold, dont il semble ne jamais se lasser ; il en est, depuis ses débuts, à son cinquième titre en à peine 5 ans.
Un rythme de production acharné pour un seul homme… Que dis-je, une machine qui, contrairement à d’autres, ne semble jamais vouloir sacrifier la qualité à la quantité, ni à se focaliser sur un seul genre.
Usurper est le second opus de la série, mais également le premier à arriver sur console. Contrairement à Shroud of Sanity qui se présentait comme un A-RPG, ce dernier est un Metroidvania qui ne cache pas ses inspirations.

Editeur(s)
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Red Art Games |
Sortie France
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23 juin 2023
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PEGI
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+12 ans
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Liens | Site Officiel |
Support de test | Nintendo Switch |
Léon, c’est toi ?
Skautfold: Usurper se déroule à Londres, en 1898. Suite aux événements de Shroud of Sanity, la Citadelle est parvenue à atteindre la Terre, libérant ses hordes de monstres alentour. L’impératrice Eleanor a rassemblé l’armée pour défendre ses sujets et, en compagnie de ses quatre plus fidèles chevaliers, est partie à l’assaut de la Citadelle.
Vous incarnez Waltham, jeune chevalier tombé au combat, dont le corps a été possédé par une entité surnaturelle lui octroyant une « seconde chance ». Vous avez alors pour objectif de monter au sommet de la Citadelle, tout en défiant le Navigateur, soit la personne en charge de guider la Citadelle.
Skautfold: Usurper n’impose pas d’avoir joué à sa préquelle pour comprendre son scénario, mais c’est indubitablement un plus à prendre en considération. Rien n’est en effet mis en place pour aider le néophyte à réellement comprendre ce qui se trame. Vous êtes jeté dans l’arène, sans autre forme de procès, ni résumé de la situation. Un choix surprenant qui dénote quelques lacunes d’écriture basique : tout au long de l’aventure, vous aurez le sentiment d’une dissonance entre vous et votre héros, ce dernier connaissant tout (fort logiquement) du monde dans lequel il évolue. Vous en revanche, vous serez perdu et tenterez de vous raccrocher aux bribes d’informations que vous parviendrez à glaner çà et là.
Pourtant, l’ambiance est bonne. Très bonne, même. Parvenant sans ciller à insuffler la poésie gothique de l’ère PS1/PS2 de Castlevania ; le titre de Steve Gal est fort d’une esthétique vraiment réussie, y compris pour ses différents protagonistes.
Vous allez découvrir pléthore de visages singuliers, de gueules cassées, de héros au cœur pur ou encore d’Aliens amorphes… Vous allez même rencontrer le jeune Lovecraft, accompagné d’un démon.
Il se dégage de Skautfold: Usurper l’impression de voyager dans un univers incroyablement riche et complexe mais, malheureusement, qui manque d’un travail de relecture.
Symphonie Nocturne
Metroidvania clairement inspiré de Symphony of the Night, Skautfold: Usurper multiplie les bonnes idées et les cordes à son arc pour vous proposer un titre le plus complet (et complexe) possible.
Tout comme dans le jeu de Konami, votre héros bénéficie d’une profusion d’armes pour se défaire des hordes démoniaques qui pullulent dans la Citadelle. Pas moins de 90, pour être précis.
Ces dernières sont réellement dissemblables et doivent se manier fort différemment. C’est ainsi que vous découvrirez les joies de l’épée à deux mains particulièrement lourde et lente, les dagues vous imposant de rester très près de vos adversaires, l’arc, ou encore les armes magiques puisant dans vos PM pour augmenter leurs dégâts. 90 armes, classées en 15 catégories… Un véritable arsenal très impressionnant qui n’a pas à rougir face aux autres productions. Et pourtant, là n’est pas DU TOUT le cœur du gameplay de Skautfold: Usurper.
Ce qui fait le sel du titre, c’est son système de « garde ». Cette dernière, très originale, vous propose en effet de bloquer les attaques de vos ennemis afin de « prendre des coups ». En ayant le bon timing, vous pouvez recharger la jauge de garde à son maximum.
Véritable seconde barre de vie, cette dernière absorbe en effet les dégâts à la place de votre personnage, se recharge seule avec le temps, ou instantanément en cas d’esquive parfaite.
Particulièrement ingénieuse, cette mécanique permet à quiconque maîtrise le titre de retourner le cours de n’importe quel combat. On se prend alors à jouer la prudence contre les boss, à apprendre leur patern, quitte à subir de lourds dommages… avant de retourner totalement la situation grâce à cette « Garde » capable de vous rendre invincible une fois maîtrisée.
Si cette mécanique est vraiment intéressante, que dire du jeu en lui-même ? Particulièrement difficile, souffrant de lourds allers-retours et d’une certaine redondance dans le level design, Skautfold: Usurper ne tient pas la comparaison avec ses concurrents directs sur la même console.
Côté maniabilité, les sauts sont particulièrement frustrants et imprécis, la garde nécessite souvent d’avoir des réflexes de ninja et les diverses armes demandent un temps d’apprentissage délétère dans le cœur de l’action.
Techniquement impeccable
Sur Switch, Skautfold: Usurper se montre particulièrement optimisé : temps de chargement minime, aucune chute de framerate… L’expérience est peu ou prou la même que sur PC, le confort de l’hybride de Nintendo en prime.
Bien entendu, vous n’êtes pas ici face à un titre particulièrement exigeant, que ce soit en mémoire ou en puissance. Pourtant, le travail effectué est de qualité et il est bon de le souligner…
D’autant qu’à l’occasion de cette sortie console, le jeu est désormais intégralement traduit en français !
En revanche, s’il faut reconnaître un défaut à Skautfold: Usurper, c’est bien du côté graphique. Les portraits et décors sont certes beaux, mais les sprites des personnages manquent de clarté, sont un peu brouillons ou manquent de détails.
Certes minime, il est indubitable que ce manque de qualité nuit à une expérience approfondie qui aurait pu, dans le cas contraire, devenir une nouvelle référence parmi les Metroidvania.