Death or Treat est le tout premier jeu du studio madrilène Saona Studios. Comme toujours avec les premières productions, il est raisonnable de rester relativement souple dans la rédaction d’un test.
Il faut, en effet, savoir faire la part des choses. Un premier jeu est forcément imparfait, loin d’atteindre son plein potentiel.
Mais parfois… on a le sentiment d’être en face d’une production bien plus importante. Et ça tombe bien : c’est justement le cas de Death or Treat.
Editeur(s)
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Perp Games |
Sortie France
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11 mai 2023
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PEGI
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+7 ans
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Liens | Site Officiel |
Support de test | Xbox Series |
Bienvenue sur les ponts inférieurs !
Le pitch de base de Death or Treat est à la fois simple et terriblement efficace : vous incarnez Scary, un fantôme mais aussi un homme d’affaires. Et jusqu’à présent, les affaires allaient bon train puisque son usine, le Ghost Mart, était tout simplement le premier producteur de bonbons pour Halloween.
Malheureusement, la vie est parfois difficile, et Scary doit désormais faire face à la concurrence de Clark Fackerberg et de son Storyum.
N’écoutant que son courage (et ses créanciers), Scary doit donc prendre les armes pour sauver son entreprise… tout autant que la ville de Hallow Town.
La ville, d’ailleurs, regorge de PNJs prêts à vous aider… en échange de vos services. Ces derniers peuvent ainsi débloquer de précieuses boutiques au fur et à mesure de vos aventures, afin de mieux vous vendre de précieuses améliorations.
Death or Treat est une petite pépite d’écriture bourrée d’humour, de jeux de mots et de blagues particulièrement fines. Traverser les niveaux et découvrir les divers protagonistes qui les jalonnent est particulièrement agréable, ne serait-ce que pour découvrir quelle sera la prochaine idée humoristique du studio.
Burton et ses amis
Visuellement, Death or Treat est également une délicieuse surprise. Reprenant un style proche des dessins animés gothiques modernes, les différents environnements sont réalisés avec grand talent.
Que ce soit au niveau des animations, des effets de particules ou encore du design des ennemis, Death or Treat est une véritable réussite graphique.
En revanche, on ne peut que déplorer le peu de niveaux disponibles. Au nombre de quatre, ces derniers sont certes très différents et agréables, mais bien trop peu nombreux pour réellement proposer une rejouabilité satisfaisante.
Enfin, le bestiaire est particulièrement pauvre. Certes, visuellement, il n’y a peu ou prou rien à redire quant à la direction artistique, mais le nombre limité d’antagonistes différents génère un sentiment de redondance assez préjudiciable au titre.
Techniquement, en revanche, le jeu du studio Saona est loin d’être parfaitement optimisé. Il est parsemé de quelques bugs fort gênants, et c’est surtout du côté des lags et des ralentissements que le bât blesse.
Trop de particules à l’écran, et les FPS chutent drastiquement. Il en va de même pour les objets à ramasser ou les ennemis. Death or Treat n’en devient pas injouable, mais cette baisse de framerate est suffisamment importante pour être perceptible.
On sent malheureusement un manque de finition également du côté des dialogues. Le jeu est visiblement un portage PC qui a souffert d’un budget restreint et d’un temps trop limité.
Ainsi, les sous-titres sont minuscules, la police impossible à agrandir. De même, certains textes demeurent dans la version finale en anglais, comme s’ils avaient tout simplement été oubliés lors de la traduction.
Un Rogue peut être trop Light
Le principe d’un rogue-lite, c’est de parcourir divers niveaux générés aléatoirement en récupérant des ressources ou des armes afin de faciliter vos différentes tentatives.
Et là-dessus, Death or Treat comprend parfaitement la grammaire du genre et l’applique stricto sensu, tel un bon petit soldat.
Quatre niveaux, à travers lesquels vous allez pouvoir récupérer des bonbons (servant de monnaie) et des ingrédients (pour le craft). Au début de chacune de vos tentatives, vous avez la possibilité de sélectionner une arme et une attaque spéciale (que vous aurez au préalable débloquées).
Côté compétences « de base », vous retrouvez là encore le consensuel : attaque légère et lourde, esquive, double saut et pouvoir ultime (ici nommé « sursaut ») utilisable une fois la jauge correspondante pleine.
En cas de défaite, vous conservez l’intégralité de vos bonbons ainsi qu’une partie des ingrédients récoltés, en fonction de la taille de votre besace (que vous pouvez agrandir par la suite). Il est donc nécessaire d’avoir une vision globale des divers bonus que vous souhaitez débloquer afin de ne pas jeter un élément essentiel à sa confection.
Enfin, avant chaque boss, vous rencontrez le Chapelier, un PNJ qui vous vend des potions aux effets aléatoires (bonus comme malus).
Et… c’est tout. C’est sans doute là le plus grand défaut de Death or Treat : malgré ses qualités indéniables, le jeu ne propose jamais plus que ce que tous les autres rogue-lites ont déjà mille fois mis en place.
Ce manque de prise de risque, pour ne pas dire d’originalité, pénalise grandement un titre pourtant pétri de qualités. Surtout pour un tout premier jeu.
J’aime
Une direction artistique très inspirée
Un bon niveau de difficulté
Un humour très discret mais efficace
Un rogue-lite réussi
J’aime moins
Manque de finitions
Lags fréquents, même sur Xbox Series
Polices trop petites
Des passages non traduits
Finalement, assez peu d'environnements
Un bestiaire rachitique
Conclusion : Un bonbon au goût bien commun
Death or Treat est un bon rogue-lite qui comprend et applique tous les codes du genre à la lettre, mais sans jamais rien proposer de plus. En abusant de mécaniques déjà vues ailleurs, il parvient seulement à se démarquer par sa direction artistique. Cependant, il se heurte à la concurrence d’un nombre considérable de titres qui osent tenter d’apporter un réel plus au genre.
- Saluons tout de même la prouesse du studio pour ce tout premier jeu.