Sorti le 16 août sur Xbox Series, SunnySide est le premier titre de RainyGames, un studio indépendant qui s’est donné pour mission de proposer une expérience de gestion agricole enrichie par des éléments modernes et un cadre original : la campagne japonaise. Édité par Merge Games, ce jeu de simulation vous invite à quitter le tumulte de la ville pour embrasser une vie plus simple et plus connectée à la nature, tout en intégrant des technologies actuelles pour moderniser votre ferme. Sur le papier, l’idée est séduisante : un mélange de tradition et de modernité, le tout enveloppé dans une ambiance apaisante. Mais en pratique, SunnySide parvient-il à renouveler le genre ou se perd-il dans ses propres ambitions ? Voyons cela ensemble.
Dans SunnySide, vous incarnez un jeune adulte fatigué de la vie urbaine qui décide de tout quitter pour s’installer dans une petite communauté rurale japonaise. Dès les premières minutes de jeu, vous êtes plongé dans un cadre bucolique où les collines verdoyantes côtoient les rizières en terrasses et les cerisiers en fleurs. L’esthétique du jeu est l’une de ses plus grandes forces, avec une direction artistique qui parvient à capturer l’essence de la campagne japonaise. Les paysages sont magnifiques et offrent un véritable sentiment d’évasion. Que vous soyez en train de labourer vos champs ou de discuter avec un voisin, SunnySide propose une atmosphère relaxante et chaleureuse, loin du stress de la ville.
Cependant, SunnySide ne se contente pas de reproduire une vie rurale traditionnelle. Le jeu intègre des éléments de modernité qui viennent enrichir l’expérience. Par exemple, vous pouvez utiliser des drones pour surveiller vos cultures à distance, installer des panneaux solaires pour alimenter votre ferme, ou encore automatiser certaines tâches grâce à des technologies avancées. Cette juxtaposition entre le moderne et le traditionnel est intéressante et donne à SunnySide une identité propre. Cela dit, l’intégration de ces éléments modernes n’est pas toujours fluide et peut parfois sembler décalée par rapport au reste du jeu.
Le cœur du gameplay de SunnySide repose sur des mécaniques classiques de gestion agricole : cultiver la terre, élever des animaux et développer sa ferme. Vous commencez avec un petit terrain et quelques outils de base, et c’est à vous de faire prospérer votre exploitation en prenant soin de vos cultures et de vos animaux. Si l’idée est séduisante, l’exécution laisse à désirer. Les mécaniques de gestion sont en effet trop simplistes pour vraiment captiver sur le long terme. Les cycles de culture sont basiques, avec peu de variabilité ou de défis réels. On se retrouve rapidement à répéter les mêmes actions sans que cela ne mène à une véritable progression.
L’élevage d’animaux, quant à lui, souffre du même problème. Les interactions avec vos animaux sont limitées, et leur gestion devient vite routinière. Il manque un véritable système de progression ou de personnalisation qui donnerait de l’intérêt à ces activités sur le long court.
Le système de quêtes et de progression du jeu est également assez décevant. Les quêtes, souvent proposées par les habitants du village, sont généralement simples et peu engageantes. Elles se résument à des tâches banales comme livrer des légumes ou parler à un autre personnage. Ces quêtes manquent de variété et d’impact sur le monde du jeu. Elles donnent l’impression d’être là uniquement pour donner un semblant de structure au jeu, mais ne parviennent pas à captiver le joueur ou à l’encourager à explorer davantage.
L’un des aspects prometteurs de SunnySide était l’intégration d’un système de simulation sociale, où vous pouvez développer des relations avec les autres habitants du village. Ce système, qui s’inspire de jeux comme Stardew Valley ou Story of Seasons, vise à vous faire sentir comme un membre à part entière de la communauté. Mais dans la pratique, les interactions sociales manquent de profondeur et de variété. Les dialogues sont répétitifs et les personnages manquent de personnalité distincte. Ils ne réagissent pas réellement aux événements du jeu ou à vos actions, ce qui rend les interactions superficielles.
Le système de relation, qui permet théoriquement de développer des amitiés ou même des romances, est trop simpliste pour être vraiment satisfaisant. Les choix de dialogue n’ont que peu d’impact, et les relations progressent de manière linéaire, sans surprises ni rebondissements. Cette superficialité est d’autant plus regrettable que le jeu met l’accent sur l’importance de la communauté et des relations humaines dans une vie rurale apaisante. Au final, ce qui aurait pu être un élément central du gameplay devient une simple distraction, qui ne parvient pas à ajouter de la profondeur ou de la richesse à l’expérience.
Outre les lacunes du gameplay, SunnySide est également entaché de problèmes techniques qui affectent l’immersion et la fluidité du jeu. Sur Xbox Series, le jeu souffre de ralentissements fréquents, notamment lors des transitions entre les différentes zones de la carte ou lors de l’utilisation de certaines fonctionnalités avancées comme les drones. Ces ralentissements sont assez récurrents pour devenir irritants et nuisent à l’expérience de jeu.
Les bugs graphiques sont également nombreux. Il n’est pas rare de voir des textures qui se chargent mal, des personnages qui se déplacent de manière saccadée, ou encore des objets qui disparaissent inexplicablement de l’écran. Ces problèmes, s’ils ne sont pas catastrophiques, sont néanmoins suffisamment présents pour rappeler que le jeu manque de polish. Ils contribuent à donner l’impression que SunnySide aurait eu besoin de plus de temps de développement pour être véritablement abouti.
La bande-son, bien que globalement agréable, souffre également de certaines limitations. Les musiques sont apaisantes et conviennent parfaitement à l’ambiance générale du jeu, mais leur répétitivité peut devenir lassante à la longue. De plus, les effets sonores manquent parfois de finesse, notamment lors des interactions avec l’environnement, ce qui peut briser l’immersion.
Malgré ses défauts, SunnySide parvient à se distinguer par une direction artistique soignée. Les paysages sont souvent magnifiques, avec une palette de couleurs qui évoque la douceur et la sérénité de la campagne japonaise. Les décors, qu’il s’agisse des champs de riz, des forêts de bambous ou des petits villages pittoresques, sont empreints d’une certaine poésie visuelle qui invite à l’évasion.
Cependant, cette réussite esthétique est quelque peu ternie par des incohérences dans la réalisation. Les modèles de personnages manquent de détails, et les animations sont souvent rigides et peu naturelles. Ces défauts visuels s’accumulent et finissent par altérer la qualité globale de l’expérience. Cette disparité entre la beauté des décors et la faiblesse des animations renforce l’impression que SunnySide n’a pas bénéficié de l’attention nécessaire à tous les niveaux de sa réalisation.