La fiction cyberpunk, riche de ses explorations futuristes et dystopiques, a souvent mis en avant des mégalopoles lumineuses et des environnements technologiques avancés. SlavicPunk: Oldtimer, développé par Red Square Games et basé sur les récits de Michał Gołkowski, s’efforce de redéfinir le genre en y apportant une touche slave unique. Ce jeu de tir isométrique promet un mélange de combats dynamiques, de narration profonde et d’une ambiance dystopique teintée de brutalité post-communiste. Mais est-ce suffisant pour se démarquer dans un genre très compétitif ?
SlavicPunk: Oldtimer transporte les joueurs dans une ville futuriste inspirée par l’Europe de l’Est, où la modernité côtoie des infrastructures désuètes et des vestiges d’un passé industriel. Ce cadre, imprégné de brutalité architecturale et de ruelles sombres, offre une atmosphère qui s’éloigne des clichés cyberpunk habituels. Les néons scintillants et les interfaces holographiques sont ici remplacés par des bâtiments grisâtres, des machines vétustes et des technologies bricolées.
Le joueur incarne Yanus, un détective privé endurci, au passé aussi trouble que la ville qu’il arpente. Sa mission ? Récupérer un support de données volé pour un client mystérieux. Mais ce simple contrat l’entraîne dans un tourbillon de violence, de corruption et de conspirations. Le jeu explore des thèmes comme la survie dans un monde inégal, l’impact des choix personnels et la lutte pour conserver son humanité face à une société en déclin.
L’histoire de SlavicPunk s’appuie sur l’univers et le style de Michał Gołkowski, auteur polonais connu pour ses récits dystopiques. Cette influence se ressent dans l’humour noir omniprésent, les dialogues ciselés et les personnages secondaires, souvent caricaturaux mais mémorables. Les fans de littérature cyberpunk apprécieront les références subtiles aux grandes œuvres du genre, tout en découvrant une perspective culturelle rarement explorée dans les jeux vidéo.
Le gameplay de SlavicPunk: Oldtimer repose principalement sur des combats en vue isométrique, où rapidité et précision sont essentielles. Yanus dispose d’un arsenal d’armes variées, allant des pistolets aux fusils d’assaut, chacune pouvant être améliorée grâce à un système de modifications. Les affrontements nécessitent un mélange de réflexes et de stratégie, les ennemis étant souvent nombreux et agressifs.
Le jeu encourage également l’utilisation de couvertures, bien que leur efficacité soit parfois limitée par des bugs ou des imprécisions dans la détection des collisions. De plus, certaines rencontres, notamment contre des boss, offrent des défis stimulants mais peuvent frustrer en raison de pics de difficulté mal équilibrés.
L’une des forces du jeu réside dans son système de personnalisation des armes. Chaque arme peut être modifiée pour améliorer sa précision, sa cadence de tir ou sa puissance. Cette flexibilité permet aux joueurs d’adapter leur style de combat à leurs préférences, qu’ils préfèrent des approches furtives ou des confrontations directes.
Cependant, ce système aurait gagné à être plus approfondi. Les options de personnalisation, bien que satisfaisantes, restent limitées et ne permettent pas une véritable transformation des armes ou une spécialisation poussée.
Outre les combats, SlavicPunk introduit des mécaniques de furtivité et de piratage. Yanus peut désactiver des caméras, contourner des systèmes de sécurité ou distraire les ennemis en manipulant l’environnement. Ces segments apportent une diversité bienvenue au gameplay, même si leur implémentation reste relativement simpliste et sous-exploitée.
Visuellement, SlavicPunk: Oldtimer se distingue par son esthétique brute, inspirée de l’architecture brutaliste et des paysages industriels d’Europe de l’Est. Les décors, bien que parfois répétitifs, réussissent à transmettre une ambiance oppressante et immersive. Chaque quartier de la ville regorge de détails, qu’il s’agisse de graffitis dénonçant le pouvoir en place ou de publicités criardes vantant des produits obsolètes.
Les personnages, bien que stylisés, sont bien animés et reflètent parfaitement l’esprit cynique et désabusé du jeu. Yanus lui-même, avec son apparence usée et son attitude blasée, incarne idéalement l’anti-héros cyberpunk.
La bande-son de SlavicPunk mélange des morceaux électroniques sombres avec des éléments acoustiques traditionnels, créant un contraste intéressant qui reflète l’identité culturelle du jeu. Les effets sonores, qu’il s’agisse des tirs d’armes ou des bruits ambiants de la ville, renforcent l’immersion, bien qu’ils manquent parfois de subtilité dans les moments calmes.
La campagne principale de SlavicPunk offre environ 10 à 12 heures de contenu, selon votre approche et votre maîtrise des mécaniques de jeu. Les missions secondaires, bien que peu nombreuses, ajoutent un peu de profondeur en explorant davantage la ville et ses habitants.
Cependant, le jeu souffre d’un manque de rejouabilité. Une fois l’histoire terminée, peu d’incitations existent pour revisiter les niveaux ou expérimenter de nouvelles approches, à l’exception de la recherche de collectibles ou de l’optimisation de votre équipement.