
Développé par The MIX Games et édité par Wallride, Rugrats: Adventures in Gameland est un retour inattendu de l’univers des Razmoket sur la scène vidéoludique, une série emblématique des années 90. Le studio n’a pas beaucoup de jeux à son actif, mais cette création marque un virage vers le rétro-gaming avec une production inspirée des classiques de la NES. Disponible depuis le 10 septembre 2024 sur Nintendo Switch, le jeu fait le choix d’un style rétro en 8-bit tout en proposant une option HD pour les joueurs plus friands de visuels modernes. L’idée de transformer l’univers des bébés en un jeu de plateforme est intrigante, mais Rugrats: Adventures in Gameland parvient-il vraiment à se hisser à la hauteur de ses illustres inspirations ?
Dès les premières minutes de jeu, Rugrats: Adventures in Gameland vous plonge dans un monde où l’imagination des bébés transforme des lieux ordinaires en aventures incroyables. Chaque niveau se déroule dans un environnement tiré directement de la maison des Pickles, comme le réfrigérateur qui devient une zone glacée, ou encore le grenier transformé en donjon. L’un des premiers niveaux vous met face à des plates-formes glissantes, des obstacles qui demandent de la précision, tandis que vous sautez sur des barres de chocolat pour éviter de tomber dans des crevasses glacées. Un autre niveau dans le jardin vous confronte à des créatures comme des tuyaux d’arrosage animés et des perroquets géants, obligeant à alterner entre personnages pour franchir les obstacles.
Ce qui frappe dans le gameplay, c’est sa simplicité. Vous alternez entre Tommy, Chuckie, Phil et Lil, chacun ayant des capacités spécifiques. Tommy est l’équilibré, Chuckie saute plus haut, tandis que Lil peut flotter brièvement dans les airs. Ce système de personnages rappelle fortement Super Mario Bros. 2, mais l’absence de réelles différences de gameplay entre eux finit par peser sur l’expérience. Vous pouvez changer de personnage à tout moment, ce qui ajoute un peu de variété, mais cela ne suffit pas à masquer le manque de profondeur dans le système de jeu.
Et c’est là que le bât blesse : la répétitivité. Les mécaniques de saut, d’évitement d’obstacles et de collecte d’objets deviennent rapidement redondantes. Vers la moitié du jeu, vous commencez à ressentir une certaine lassitude, notamment dans des niveaux où les mêmes ennemis réapparaissent à des endroits stratégiques, forçant des sauts millimétrés et des actions répétées à outrance. Ce manque de renouvellement finit par freiner l’élan du jeu, surtout lorsque vous réalisez que les niveaux offrent peu de surprises une fois le schéma de base maîtrisé.
Le scénario de Rugrats: Adventures in Gameland n’est pas particulièrement développé, mais il reste fidèle à l’esprit de la série. Tout commence par un événement simple : les bébés regardent une publicité pour un nouveau jeu Reptar, et leur imagination débridée prend le relais. Ils transforment alors chaque pièce de la maison en une aventure épique. L’idée de base est plaisante et correspond à ce que les fans des Rugrats attendent, mais au fil du jeu, le scénario reste en retrait. Contrairement à des jeux plus narratifs, ici, les dialogues sont rares et n’apportent que peu de profondeur aux personnages. L’histoire devient rapidement un prétexte pour avancer dans les niveaux, ce qui peut décevoir ceux qui s’attendaient à un développement plus poussé.
Un des rares moments où l’intrigue se distingue un peu plus est dans le niveau du grenier. Ici, l’imagination des bébés transforme cet endroit sombre en un véritable cauchemar, avec des visages de clowns déformés, des ours en peluche diaboliques et des têtes géantes de Cynthia flottant dans les airs. Ce moment fort rappelle les aspects les plus sombres et tordus de la série originale, mais ces éclairs de génie sont malheureusement trop rares pour marquer vraiment l’aventure.
Sur le plan de la difficulté, le jeu oscille entre des phases extrêmement simples et des moments frustrants. Certains niveaux, comme celui du réfrigérateur avec ses glissades incessantes, demandent une précision qui, malgré les contrôles globalement réactifs, devient pénible à force de répétitions. Vous pouvez prendre quatre coups avant que le bébé ne soit hors course, mais la gestion des points de vie reste assez indulgente. Les ennemis laissent tomber des biberons qui restaurent la santé, et un objet ramassé vous permet même de récupérer un bébé tombé au combat. Le système de vie est donc relativement tolérant, vous permettant de progresser sans trop de punitions sévères.
Les boss manquent parfois de challenge. À la fin du niveau du jardin, vous affrontez Thorg, un dinosaure en plastique géant, que vous devez vaincre en jetant des objets dans sa gueule ouverte. L’idée est amusante, mais le combat est plus long qu’il n’est difficile. Ce schéma se répète tout au long du jeu, avec des boss nécessitant trois ou quatre répétitions de la même stratégie avant d’être vaincus, sans réelle montée en difficulté.
Côté visuel, le jeu propose un style rétro en 8-bit, mais avec une possibilité de basculer vers des graphismes HD plus modernes. Le choix est sympathique, mais il est évident que le mode 8-bit est celui qui porte le jeu. Les sprites des personnages sont mignons et capturent bien l’essence des bébés. Les environnements, bien que simples, sont agréables à parcourir, mais là encore, l’effet de répétition finit par s’installer. Passer d’un jardin à une cuisine transformée en désert glacé est amusant au début, mais au fil des niveaux, cette impression de déjà-vu s’installe.
Le design sonore, quant à lui, est une véritable réussite. La bande-son chiptune en 8-bit est particulièrement immersive et ajoute une touche nostalgique à l’expérience. Elle rappelle les jeux de l’époque NES tout en restant moderne dans son approche. Que vous choisissiez la version 8-bit ou la version HD, les musiques accompagnent bien l’action, même si elles peuvent devenir répétitives à la longue, surtout dans les niveaux plus longs et difficiles.