La Voix des Rois est le premier tome de la saga Les Haut-Conteurs, qui se compose de 5 romans. Co-écrit par Olivier Peru et Patrick McSpare, ce roman a été publié plusieurs fois, notamment aux éditions Pocket le 11 Avril 2013.
Les Capes Pourpres
Roland est fils d’aubergiste ; il a une sœur aînée et une sœur cadette. Sa vie consiste à s’occuper des corvées inhérentes à son rude métier, du matin au soir. Pourtant, il rêve en secret de revêtir la Cape Pourpre, signe distinctif des Haut-Conteurs. Ces personnes incroyables arpentent le monde pour raconter leurs histoires. Elles rencontrent des créatures surnaturelles, apprennent moult langues et transmettent leur savoir, que d’autres Conteurs transmettront après eux.
Un beau jour, le Flamboyant, Haut-Conteur en voyage à Tewkesbury, disparaît alors qu’il investiguait dans la forêt. Roland décide de s’y rendre durant la nuit. En dépit de son jeune âge, il ne manque pas de courage. Guidé par une mélodie surnaturelle, Roland trouve enfin le Haut-Conteur, blessé. Ce dernier lui confie un secret avant de mourir et lui lègue sa cape, faisant de lui un Haut-Conteur.
L’adolescent ramène sa dépouille. Mathilde la Patiente, qui fait partie de leur ordre, essaie de découvrir ce que le Flamboyant, qui était comme un père pour elle, a transmis à Roland avant de mourir. Mais le jeune homme ne doit le révéler qu’au Ténébreux, l’un des plus vieux Haut-Conteurs qui vit toujours. La jeune femme n’apprécie guère que Roland endosse la Cape Pourpre, lui qui n’a suivi aucune formation. Toutefois, il s’agit de la volonté de son mentor, elle ne peut s’y opposer.
Ainsi, Roland et Mathilde joignent leurs forces pour découvrir qui a tué Le Flamboyant. Ce dernier enquêtait sur les Goules qui hantent les environs. Ensemble, ils vont remonter cette piste pour découvrir l’existence d’un Upyr qui souhaite récupérer une des pages du Livre des Peurs…
Fluide et poétique
Certainement le meilleur point de ce roman : sa fluidité. Il est bien écrit, les dialogues sont omniprésents, ce qui facilite l’immersion. La quête de Mathilde et Roland se transforme en aventure. Ils vont parcourir de vieux cimetières et autres lieux peu fréquentables… Les mécanismes cachés, la strophe à lire d’une ligne sur deux, la lettrine R et ses mystères… Tous ces points sollicitent la curiosité du lecteur qui souhaite aussitôt en savoir plus. Les Haut-Conteurs n’hésitent pas à employer des codes, on en vient à observer les illustrations disséminées dans le livre pour y découvrir de potentiels indices.
Avoir choisi l’Upyr comme créature revisite le folklore en le manifestant sous forme de brume, de loup géant et bien sûr d’être humain.
Il y a de belles envolées littéraires par moments ; ce roman est une oaristys écrite avec passion. Une lettre d’amour à l’histoire, aux contes, au fantastique, saupoudré d’aventure. On perçoit l’engagement des auteurs dans cette œuvre, qui allie habilement deux esprits distincts grâce à une belle amitié.
On sent tout de suite que les Capes Pourpres sont très importantes et disposent d’un pouvoir spécial : leur voix. Cette dernière a un impact sur ceux qui l’entendent. En criant, Mathilde peut étourdir les Goules, mais en parlant fermement, elle est capable d’influencer autrui. Les Haut-Conteurs se battent à l’aide de plumes en tous genres, certaines empoisonnées, d’autres en acier. Ce sont des combattants plus ou moins chevronnés, érudits, et surtout de formidables narrateurs.
Bien que l’histoire de la Voix des Rois soit bien construite, les idées bien amenées ; j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs pas forcément utiles. Ensuite, certains personnages secondaires cassent le rythme en occupant le devant de la scène, le Shérif Wickle notamment. Il en va de même pour les quelques passages du point de vue de l’Upyr, qui le démystifient quelque peu.
À part cela, c’est un bon roman, très fluide et les coupables ne sont pas forcément ceux auxquels on pense…