Au carrefour des genres les plus improbables, Priest Simulator: Vampire Show est l’une de ces œuvres vidéoludiques qui défient toute classification. Développé par le studio indépendant polonais Asmodev et édité par Ultimate Games S.A., ce jeu mêle action, gestion et satire dans un univers délibérément absurde et grotesque. Annoncé comme une satire des jeux de simulation, le titre place le joueur dans la peau d’un prêtre vampire devant jongler entre exorcismes, combats contre des cultes sataniques déjantés et rénovations d’églises.

Avec une esthétique volontairement kitsch et un ton irrévérencieux assumé, Priest Simulator: Vampire Show s’adresse à un public averti à la recherche d’une expérience unique et déjantée. Mais derrière son humour noir et ses combats frénétiques, le jeu parvient-il à offrir un gameplay solide et engageant ?

Une parodie diabolique

L’univers de Priest Simulator: Vampire Show est à mi-chemin entre un monde apocalyptique et une satire religieuse. Vous incarnez Orlok, un vampire devenu prêtre contre son gré après un étrange rituel orchestré par un mystérieux conseil ecclésiastique. Alors que votre soif de sang est impossible à réprimer, vous devez tout de même vous conformer à votre nouvelle fonction de gardien spirituel d’un village isolé en proie à des cultes sataniques et à des créatures démoniaques.

Les missions principales consistent à débarrasser les lieux de divers ennemis surnaturels tout en assurant des services religieux tels que bénir les maisons, écouter les confessions des habitants et organiser des messes improbables. Chaque acte accompli permet d’accumuler de la “Faveur divine”, une ressource essentielle pour débloquer des pouvoirs spéciaux ou améliorer votre église délabrée.

La narration repose sur une écriture absurde et bourrée de références à la culture pop et aux clichés religieux. Des dialogues volontairement excessifs, truffés de jurons et de blagues irrévérencieuses, renforcent cette atmosphère de parodie sans limites. Bien que l’humour soit efficace et souvent hilarant, il peut également devenir répétitif sur la durée, surtout pour les joueurs moins sensibles à ce type de comédie noire.

Entre exorcismes et rénovation

Là où Priest Simulator: Vampire Show surprend le plus, c’est dans sa capacité à mêler plusieurs genres. Le jeu alterne en permanence entre des phases de combat en vue à la première personne et des séquences de gestion urbaine et spirituelle.

Les phases de combat rappellent les classiques du genre FPS, avec des fusillades frénétiques contre des ennemis variés. Les combats sont volontairement exagérés, avec des armes absurdes telles que des crucifix explosifs ou des pieux-bazookas. Chaque ennemi vaincu libère des âmes corrompues que vous pouvez récolter pour améliorer vos équipements.

Le système de progression est particulièrement réussi : à mesure que vous exorcisez des lieux et affrontez des “boss” démoniaques, de nouvelles capacités surnaturelles sont débloquées, comme invoquer des anges armés ou déclencher des miracles destructeurs.

En revanche, la gestion de l’église apporte une touche plus calme et stratégique. Vous devez rénover l’édifice religieux, réparer les bancs, restaurer les vitraux ou encore recruter des fidèles. Plus votre église est fonctionnelle, plus elle génère de revenus divins, essentiels pour améliorer vos pouvoirs ou acheter de nouveaux équipements. Ce système de gestion, bien que simpliste, offre une pause bienvenue entre deux missions frénétiques.

Un monde grotesque et grotesquement beau

Visuellement, Priest Simulator: Vampire Show oscille entre le grotesque et l’esthétique volontairement kitsch. Les environnements sont sombres et inquiétants, mais volontairement exagérés, avec des couleurs saturées et des effets visuels criards. Le style artistique rappelle les productions de série B des années 90, ce qui colle parfaitement à l’ambiance absurde du jeu.

Les modèles de personnages sont volontairement caricaturaux, avec des ennemis aussi ridicules qu’effrayants. Les créatures sataniques sont variées et bien modélisées, allant de zombies déguisés en moines à des démons grotesques à tentacules. Les effets spéciaux, bien que rudimentaires, ajoutent au charme du jeu, notamment lors des exorcismes qui transforment les lieux en véritables zones de guerre spirituelle.

Cependant, le jeu souffre de limitations techniques évidentes, notamment au niveau des textures peu détaillées et des animations rigides. Les cinématiques sont rares et se limitent à des séquences humoristiques en style dessin animé, ce qui compense quelque peu le manque de moyens du studio.

L’ambiance sonore de Priest Simulator: Vampire Show est particulièrement réussie. Les musiques orchestrales sombres sont agrémentées de sons d’orgue classiques, créant un mélange entre liturgie et apocalypse. À cela s’ajoutent des morceaux de métal industriel lors des phases de combat, renforçant le sentiment de chaos total.

Les voix des personnages, volontairement surjouées et caricaturales, renforcent l’aspect satirique du jeu. Orlok lui-même commente régulièrement les situations absurdes avec un ton désabusé et cynique, ajoutant une couche d’humour noir constante.

J’aime

L

Univers déjanté et satirique unique

L

Gameplay varié entre combat et gestion

L

Humour noir et dialogues hilarants

L

Bande-son intense

J’aime moins

K

Graphismes et animations datés

K

Répétitivité dans certaines missions

K

Manque de finition technique