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Necro Story est un RPG où vous incarnez un nécromancien qui lève des armées de morts pour combattre dans un monde sombre, le tout enveloppé d’un humour mordant. Développé par Rablo Games, Necro Story promettait d’apporter un vent de fraîcheur dans le paysage des RPG à collection de créatures, en s’inspirant de classiques tout en adoptant une approche résolument décalée. Mais, une fois le jeu en main, tient-il réellement ses promesses ?

Un univers où la mort n’est qu’une étape de plus

Dans Necro Story, vous incarnez Jaimus, un nécromancien quelque peu cynique qui, à la différence des héros traditionnels de RPG, n’est pas ici pour sauver le monde avec noblesse et honneur. Non, Jaimus est bien plus intéressé par la manipulation des âmes et la levée d’armées de morts-vivants. Accompagné par Vivi, une mage fantôme au tempérament espiègle, vous êtes plongé dans une quête à la fois sombre et amusante, où chaque dialogue est une occasion de rire face à l’absurdité du monde qui vous entoure.

Le duo formé par Jaimus et Vivi est sans aucun doute l’un des points forts du jeu. Les échanges entre ces deux personnages, empreints de sarcasme et de dérision, permettent de maintenir une ambiance légère malgré les thèmes lugubres explorés dans le jeu. L’écriture se démarque par une touche d’humour noir qui fait mouche à chaque fois, rendant cette aventure dans l’au-delà particulièrement divertissante. Si d’autres RPG optent pour des récits épiques et héroïques, Necro Story prend le parti de rire des stéréotypes du genre, et ce, avec beaucoup de talent.

L’intrigue principale tourne autour de l’exploration de l’au-delà pour empêcher la fin de l’humanité, une tâche pour laquelle Jaimus semble moyennement motivé au départ. Ce fil conducteur est agrémenté d’un ensemble de quêtes secondaires et de rencontres improbables qui enrichissent l’expérience de jeu. Les différents personnages que vous croisez au fil de l’aventure sont tout aussi loufoques, et leurs interactions avec Jaimus et Vivi contribuent à rendre cet univers vivant, malgré la thématique de la mort omniprésente.

Un système de combat stratégique avec un soupçon de chaos

Le gameplay de Necro Story repose sur des combats au tour par tour, où vous pouvez utiliser une variété de sorts nécromantiques pour vous débarrasser de vos ennemis. L’originalité du jeu réside dans la collecte des âmes de vos adversaires vaincus, que vous pouvez ensuite réanimer pour les faire combattre à vos côtés. Ce système de collecte de créatures rappelle d’autres jeux célèbres comme Pokémon, mais avec une touche plus macabre. Chaque ennemi battu peut potentiellement devenir un allié puissant, à condition que vous capturiez son âme avant qu’elle ne disparaisse.

La variété des sorts disponibles, répartis en cinq écoles de magie (Affliction, Ténèbres, Drain de Vie, Invocation, et Pactes Sombres), permet au joueur de personnaliser son style de combat. Vous pouvez choisir de maximiser les invocations pour lever des armées de squelettes et de zombies, ou opter pour des attaques directes avec des sorts de magie noire destructrice. Ce large éventail de possibilités stratégiques est l’une des plus grandes forces du jeu. De plus, chaque sort possède son propre arbre de compétences, offrant une profondeur appréciable et encourageant l’expérimentation. Que vous soyez un adepte des malédictions ou des invocations massives, Necro Story vous laisse la liberté de modeler votre style de jeu.

Cependant, cette flexibilité stratégique est parfois ternie par un certain déséquilibre dans la difficulté des combats. Même en mode normal, certains affrontements peuvent sembler interminables, avec des ennemis particulièrement résistants qui rallongent inutilement la durée des combats. À cela s’ajoute une fréquence excessive des affrontements, surtout dans certaines zones où les monstres semblent surgir sans relâche. Si l’on peut apprécier la tension créée par ces rencontres fréquentes, elles peuvent aussi rapidement devenir un facteur de frustration.

Un système de progression à double tranchant

Outre les combats, Necro Story introduit un système de progression qui combine les éléments classiques des RPG avec des mécaniques de collection de créatures. À chaque victoire, vous gagnez des points d’expérience qui vous permettent d’améliorer vos compétences et de débloquer de nouveaux sorts. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la possibilité d’améliorer non seulement Jaimus, mais aussi les créatures que vous avez capturées. Chaque créature possède ses propres statistiques et capacités, que vous pouvez améliorer en leur assignant des objets trouvés tout au long de votre aventure.

Cependant, il est regrettable que la personnalisation des créatures soit limitée. Contrairement à Jaimus, dont les compétences peuvent être ajustées en fonction de votre style de jeu, les créatures capturées ont des arbres de compétences beaucoup plus rigides, limitant ainsi leur adaptabilité. Ce manque de flexibilité dans la gestion des créatures peut être frustrant, surtout dans les phases avancées du jeu où la stratégie devient primordiale.

Le système de capture des âmes présente également quelques failles. Dans le feu de l’action, il n’est pas rare de voir les âmes de vos ennemis vaincus s’échapper avant que vous ne puissiez les capturer, ajoutant une couche de stress supplémentaire à des combats déjà parfois chaotiques. Si cette mécanique ajoute un certain défi, elle peut aussi s’avérer frustrante, d’autant plus que certaines âmes sont particulièrement difficiles à attraper en raison de leur vitesse ou de leur position sur le champ de bataille.

Une esthétique soignée, mais une bande-son répétitive

Sur le plan visuel, Necro Story se démarque par une esthétique pastel et des graphismes doux qui contrastent agréablement avec l’univers sombre du jeu. Les décors sont charmants et participent à créer une atmosphère à la fois macabre et poétique. Les personnages, en particulier Jaimus et Vivi, sont joliment dessinés, avec des animations fluides qui renforcent leur caractère unique. Le choix d’un style artistique plus doux, presque enfantin, accentue le contraste avec les thèmes macabres explorés dans le jeu, ce qui lui donne une identité visuelle propre.

Cependant, si l’aspect visuel est globalement réussi, la bande-son laisse, elle, à désirer. Les musiques, bien que convenant à l’ambiance du jeu, deviennent rapidement répétitives. Les boucles musicales, bien que plaisantes au début, finissent par lasser après quelques heures de jeu. Ce manque de diversité dans la bande-son est d’autant plus dommage que les combats, déjà parfois longs, sont accompagnés de ces mêmes mélodies en boucle, accentuant l’impression de répétitivité.

Un humour omniprésent qui fait la différence

Ce qui distingue réellement Necro Story des autres RPG, c’est son ton léger et humoristique. Dès les premières minutes de jeu, il est clair que Rablo Games ne prend pas son sujet trop au sérieux. Les dialogues entre Jaimus et Vivi sont un véritable régal, ponctués de répliques mordantes et de moments de comédie qui ne manquent pas de faire sourire, voire éclater de rire. Cette approche rafraîchissante est une bouffée d’air dans un genre souvent dominé par des récits héroïques solennels.

Les interactions avec les autres personnages du jeu sont tout aussi décalées, et même les ennemis que vous affrontez semblent participer à cette farce macabre. Que ce soit par leurs apparences grotesques ou leurs répliques absurdes, chaque rencontre est l’occasion d’ajouter une touche d’humour au récit. Ce mélange d’humour noir et de mécanique RPG fonctionne étonnamment bien, offrant une expérience unique où l’on prend autant de plaisir à lire les dialogues qu’à combattre les ennemis.

J’aime

L

L’écriture humoristique et le ton décalé

L

Le système de collecte d'âmes et la personnalisation des créatures

L

La direction artistique pastel et poétique

J’aime moins

K

La difficulté mal dosée de certains combats

K

La bande-son répétitive

K

Les mécaniques de capture d'âmes parfois frustrantes